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Faust - Gounod

Chủ đề trong 'Âm nhạc' bởi Angelique, 03/05/2001.

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  1. Angelique

    Angelique Thành viên quen thuộc

    Tham gia ngày:
    17/04/2001
    Bài viết:
    940
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    Faust
    Opra en cinq actes
    Livret de Jules Barbier & Michel Carr
    Musique de Charles Gounod



    Distribution

    Role Voix
    Marguerite Sopran
    Sibel Sopran
    Dame Marthe Mezzo sopran
    Faust Tnor
    Mphistophls Baryton
    Valentin Baryton
    Wagner Baryton



    Introduction

    Scne et chour
    Faust - Chour
    (C'est la nuit, Faust est seul, assis une table couverte de livres et de parchemins, devant lui un livre ouvert. La lampe est sur le point de s'ntendre.)

    Faust

    Rien !.
    En vain j'interroge, en mon ardente veille,
    La nature et la Crateur ;
    Pas une voix ne glisse mon oreille
    Un mot consolateur !
    J'ai langui, triste et solitaire,
    Sans pouvoir briser le lien
    Qui m'attache encore la terre !
    Je ne vois rien ! je ne sais rien ! rien ! rien !

    (Il ferme le livre et se lve ; le jour commence se lever.)

    Le ciel plit ; devant l'aube nouvelle
    Le sombre nuit s'vanouit !.
    Encore un jour ! encore un jour qui luit !.
    O mort ! quand viendras-tu
    M'abriter sous ton aile ?
    Eh bien ! puisque la mort me fuit
    Pourquoi n'irais-je pas vers elle ?

    (Il verse le contenu d'un flacon dans une coupe/)

    Salut ! O mon dernier matin !
    Salut ! O mon dernier matin !
    J'arrive sans terreur
    Au terme du voyage ;
    Le seul maỵtre de mon destin !

    (Comme il porte la coupe ses lvres, des voix de femmes lui parviennent de l'extrieur.)

    Chour

    Ah ! Paresseuse fille
    Qui sommeille encor !
    Dj le jour brille
    Sous son manteau d'or
    Dj l'oiseau chante
    Ses folles chansons ;
    L'aube caressante
    Sourit aux moissons ;
    Le ruisseau murmure
    La fleur s'ouvre au jour,
    Toute la nature
    S'veille l'amour !

    Faust

    Vains chos de la joie humaine,
    Passez, passez votre chemins !
    Passez, passez.
    O coupe des ạeux, qui tant de fois fus pleine,
    Pourquoi trembles-tu dans ma main ?

    (L'on entend de l'extrieur des voix d'hommes allant auc champs.)

    Chour

    Aux champs l'aurore nous rappelle
    On voit peine l'hirondelle,
    Qui vole et plonge d'un coup d'aile,
    Dans la profondeur du ciel bleu !
    Le temps est beau ! la terre est belle !
    Aux champs l'aurore nous rappelle,
    Le temps est beau, la terre belle,
    Bni soit Dieu ! Bni soit Dieu !

    Faust

    Dieu ! Dieu ! Dieu !

    Duo - Faust et Mphistophls
    Mais ce Dieu, que peut-il pour moi ?
    Me rendra-t-il l'amour, la jeunesse et la foi ?
    Mau***es soyez-vous, ơ volupts humaines !
    Maua***es soient la chaỵnes
    Qui me font ramper ici bas !
    Mau*** soit tout ce qui nous leurre,
    Vain espoir qui pass avec l'heure,
    Rves d'amour ou de combat
    Mau*** soit le bonheur !
    Mau***es, la science, la prire et la foi !
    Mau***e sois-tu, patience ! A moi, Satan ! moi !

    Mphistophls

    (apparaissant soudain)

    Me voici !
    D'ó vient ta surprise ?
    Ne suis-je pas mis ta guise ?
    L'pe au cơt, la plume au chapeau
    L'escarcelle pleine, un riche manteau sur l'paule
    En somme, un vrai gentihomme !
    Eh bien ! doctuer, que me veux_tu ?
    Voyons ; parle !.
    Te fais-je peur ?

    Faust

    Non.

    Mphistophls

    Doutes-tu de ma puissance ?

    Faust

    Peut-tre !

    Mphistophls

    Mets-la donc l'preuve !.

    Faust

    Va-t'en !

    Mphistophls

    Fi !. c'est l ta reconnaissance !
    Apprends de moi qu'avec Satan
    L'on en doit user d'autre sorte,
    Et qu'il n'tait pas besoin
    De l'appeler de si loin
    Pour le mettre ensuite la porte !

    Faust

    Et que peux-tu pour moi ?

    Mphistophls

    Tout, tout. mais dis-moi d'abord
    Ce que tu veux ? est-ce de l'or ?

    Faust

    Que ferais-je de la richesse ?

    Mphistophls

    Bon, je vois ó le bt te blesse !
    tu veux la gloire ?

    Faust

    Plus encor !

    Mphistophls

    La puissance ?

    Faust

    Non ! je veux un trsor
    Qui les contient tous !.
    Je veux la jeunesse !
    A moi les plaisirs,
    Les jeunes maỵtresses !
    A moi leurs caresses,
    A moi leurs dsirs !
    A moi l'nergie
    Des instincts puissants,
    Et la folle orgie
    Du cour et des sens !
    Ardente jenuesse,
    A moi tes dsirs,
    A moi ton ivresse,
    A moi tes plaisirs,
    A moi ton ivresse,
    A moi tes plaisirs.

    Mphistophls

    Fort bien ! fort bien ! fort bien !
    Je puis contenter ton caprice.

    Faust

    Et que te donnerai-je en retour ?

    Mphistophls

    Presque rien, presque rien :
    Ici, je suis ton service
    Mais l-bas, tu seras au mien !

    Faust

    L-bas ?

    Mphistophls

    (tendant un parchemin)

    L-bas ! allons, signe !
    Eh quoi ! tamain tremble !
    Que faut-il pour te dcider ?
    La jeunesse t'appelle ;
    Ose la regarder.

    (Il fait un geste; une forme apparaỵt : Marguerite au rouet.)

    Faust

    O merveille !

    Mphistophls

    Eh bien ! que t'en semble ?

    (Il tend avec impatience le parchemin.)

    Faust

    Donne !.

    Mphistophls

    Allons donc !

    (Faust signe le parchemin ; pendant ce temps Mphistophls prend la coupe pose sur la table.)

    Et maintenant, Maỵtre, c'est moi quii te convie.
    A vider cette coupe, ó fume en bouillonnant
    Non plus la mort, non plus le poison, mais la vie.

    Faust

    (prend la coupe et l'adresse la vision de Marguerite)

    A toi ! fantơme adorable et charmant !

    (Faust bit la coupe et se transforme en un jeune homme. La forme s'stompe.)

    Mphistophls

    Viens !

    Faust

    Je la reverrai ?

    Mphistophls

    Sans doute.

    Faust

    Quand ?

    Mphistophls

    Aujourd'hui.

    Faust

    C'est bien !

    Mphistophls

    En route !

    Faust

    En route !

    Refrain
    A moi les plaisirs,
    Les jeunes maỵtresses !
    A moi leurs caresses,
    A moi leurs dsirs !
    A moi l'energie
    Des instincts puissants,
    Et la folle orgie
    Du cour et des sems
    Ardente jeunesse,
    A moi tes dsirs,
    A moi ton ivresse,
    A moi tes plaisirs.

    Mphistophls

    A toi les plaisirs.


    --------------------------------------------------------------------------------

    La Kermesse:
    Les tudiants, Wagner, les Soldats, les Bourgeois,
    Les jeunes filles, les jeunes tudiants, les Matrones
    (A l'une des portes de la ville, gauche se tient une auberge dont l'enseigne reprsente Bacchus le Dieu du Vin.)

    Les tudiants

    Vin ou bi~ere,
    Bire ou vin,
    Que mon verre
    Soit plein !
    Sans vergogne,
    Coup sur coup,
    Un ivrogne
    Boit tout !

    Wagner

    Jeune adepte
    Du tonneau
    N'en excepte
    Que l'eau !
    Que ta gloire,
    Tes amours
    Soient de boire
    Toujours !

    Les tudiants

    Jeune adepte
    Du tonneau.

    Les Soldats

    Filles ou forteresses,
    C'est tout un, morbleu !
    Vieux burgs, jeunes maỵtresses,
    Sont pour nous un jeu !
    Celui qui sait s'y prendre,
    Sans trop de faon,
    Les oblige se rendre
    En payant ranon,
    En payant ranon !

    Les Bourgeois

    Aux jours de dimanche et de fte ;
    J'aime parler guerre et combats ;
    Tandis que les peuples l-bas
    Se cassent la tte.
    Je vais m'asseoir sur les coteaux
    Qui sont voisins de la rivire
    Et je vois passer les bateaux
    En vidant mon verre !

    Les Jeunes Filles

    Voyez ces hardis compres,
    Qui viennent l-bas ;
    Ne soyons pas trop svres,
    Retardons le pas.

    Les Jeune tudiants

    Voyez ces mines gaillardes
    Et ces airs vianqueurs !
    Amis soyons sur nos gardes,
    Tenons bien nos cours.

    Les Matrones

    Voyez aprs ces donzelles
    Courir ces messieurs !
    Nous sommes aussi bien qu'elles,
    Sinon beaucoup mieux.

    Chour
    Les Jeunes Filles

    On voudrait plaire,
    Mais c'est en vain !.
    On voudrait plaire
    Mais c'est en vain, en vain.

    (aux femmes les plus ges)

    De votre colre
    Nous ne craignons rien !
    Front qui se renfrogne
    Rougit, voil tout !
    Un galant m'accepte,
    Je le prends au mot.
    Certes l'on doit croire
    A vox beaux discours !.
    De votre colre
    Nous ne graignons rien.

    Les Matrones

    Vous voulez plaire,
    On le sait bien !.
    Vous voulez plaire
    Le mot est fin !.

    (aux jeunes filles)

    Vous voulez leur plaire,
    Nous le savons bien,
    Soyez sans vergogne.
    Comme ils sont sans gỏt.
    Il faut tre inepte,
    Je le dis tout haut,
    Pour se faire gloire
    De telles amours !.
    vous voulez leur plaire.
    Nous le savons bein !.

    Les Bourgeois

    Allons, voisin !.
    Vidons un verrede vin.
    Allons, voisin !.
    Vidons un verre du vin
    Ma femme grogne
    Sur tout.
    Toujours il faut l'en croire.
    Ma femme grogne, grogne sur tout
    Il faut l'en croire, l'en croire toujours.
    Vidons un verre, un verre de vin !
    Allons, voisin !
    Vidons, un verre de vin !

    Les Jeune tudiants

    De cette affaire
    Voyons la fin !.
    Voyez leur colre,
    Voyez leur maintien !
    Leur front se renfrogne,
    Elles ont du gỏt !
    Gageons qu'on m'accepte
    Ds le premier mot,
    Fille au bras d'ivoire,
    Voil mes amours,
    Oui, voil, voil mes amours !
    Voyez leur colre.
    Voeyz leur maintien !.

    Les tudiants

    Vive le vin !
    Vive le vin,
    Vive le vin.
    Le vin, le vin,
    Vin ou bire,
    Bire ou vin,
    Que mon verre
    Soit plein !
    Sans vergogne
    Coup sur coup,
    Un ivrogne,
    Boit tout.
    Jeune adepte
    Du tonneau,
    N'en excepte
    Que l'eau
    Que la gloire,
    Tes amours
    Soient boire
    Toujours!
    Jeune adepte
    Du tonneau
    N'en excepte
    Que l'eau,
    Que la gloire
    Tes amours
    soient de boire
    Toujours !
    Vin ou bire,
    Bire ou vin,
    Que mon verre
    Soit plein !.
    Que mon verre
    Soit plein.

    Les Soldats

    Vive la guerre !.
    Mtier divin !
    Pas de beaut fire,
    Nous savons leur plaire,
    Nous savons leur plaire
    E un tour de main !
    Allons en besogne,
    Sans peur ni vergogne,
    A l'assaut partout.
    De ce grand prcepte
    Fier soldat n'excepte
    Femme ni chteau,
    Et couvert de gloire,
    Chante la victoire
    Au bruit des tambours !.
    Pas de beaut fire
    Nous savons leur plaire.
    En un tour de main !.
    Nous savons leur plaire.

    Scne, Rcitif et Air
    Valentin, Wagner, Sibel, Chour, Mphistophls
    (Valentin entre, tenant dans sa main une mdaille.)

    Valentin

    O sainte mdaille
    Qui me viens de ma sour,
    Au jour de la bataille,
    Pour carter la mort,
    Reste-l sur mon cour !.

    (Il met la mdaille autour de son cou.)

    Wagner

    Ah ! Voici Valentin qui nous cherche sans doute !

    Valentin

    Un dernier coup, messieurs, et mettons-nous en route !

    Wagner

    Qu'as-tu donc ?
    Quels regrets attristent nos adieux ?

    Valentin

    Comme vous, pour longtemps, je vais quitter ces lieux !
    J'y laisse Marguerite, et pour veiller sur elle,
    Ma mre n'est plus l !

    Sibel

    Plus d'un ami fidle
    Saura te remplacer ses cơts !

    Valentin

    Merci !

    Sibel

    Sur moi tu peux compter !

    Chour

    Comte sur nous aussi !

    Valentin

    Avant de quitter ces leiux,
    Sol natal de mes ạeux,
    A toi, Seigneur et Roi de cieux
    Ma sour je confie.
    Daigne de tout danger
    Toujours, toujours la protger,
    Cette sour se chrie,
    Daigne de tout danger la protger,
    Daigne la protger de tout danger
    Dliv d'une triste pense.
    J'ira chercher la gloire, la gloire au sein des ennemis,
    Le premier, le plus brave au fort de la mle
    J'ira combattre pour mon pays,
    Et si, vers lui, Dieu me rappelle
    Je veillerai sur toi fidle
    O Marguerite ! Avant de quitter ces leiux,
    Sol natal des mes ạeux
    A toi, Seigneur et Roi des cieux,
    Ma sour je confie !
    O Roi des cieux, jette les yeux,
    Protge Marguerite, Roi des cieux !

    Wagner

    Allons, amis ! point de vaines alarmes
    A ce bon vin ne mlons pas de larmes !
    Buvons ! trinquons !
    Et qu'un joyeux refrain
    Nous mette en train.

    Chour

    Buvons ! trinquons !
    Et qu'un joyeux refrain
    Nous mette en train.

    Wagner

    (montant sur un escabeau)

    Un rat plus poltron que brave
    Et plus laid que beau,
    Logeait au fond d'une ****.
    Sous un vieux tonneau.

    Mphistophls

    (apparaỵt soudain et interrompant Wagner)

    Un chat. Pardon !

    Wagner

    Hein !

    Mphistophls

    Parmi vous, de grce.
    Premettez-moi de prendre place !
    Que votre ami d'abord achve sa chanson !
    Moi, je vous en promets plusieurs de ma faon.

    Wagner

    (descendant de son escabeau)

    Une seule suffrit, pourvu qu'elle soit bonne !

    Mphistophls

    Je ferai de mon mieux pour n'ennuyer personne !

    La Ronde du veau d'or
    Mphistophls, Sibel, Les Tnors, Wagner, Les Basses
    Mphistophls

    Le veau d'or est toujour debout !
    On encense sa puissance.
    D'un bout du monde l'autre bout !
    Pour fter l'infme idole,
    Rois et peuples confondus,
    Au bruit somber des cus,
    Dansent une ronde folle,
    autour de son pidestal.
    Et Satan conduit le bal, conduit le bal.

    Sibel - Les Tnors

    Et Satan conduit le bal, conduit le bal.

    Mphistophls

    Le veau d'or est vaiqueur des dieux !
    Dans sa gloire drisoire.
    Le monstre abject insulte aux cieux !
    Il comtemple, ơ rage trange !
    A ses pieds le genre humain,
    Se ruant, le fer en main,
    Dans le sang et dans la fange,
    O brille l'ardent mtal.
    Et Satan conduit le bal, conduit le bal.

    Wagner - Les Basses

    Et Satan conduit le bal, conduit le bal.

    Scne et Chour
    Chour, Valentin, Wagner, Mphistophls, Sibel, Faust
    Chour

    Merci de ta chanson !.

    Valentin

    Singulier personnage !

    Wagner

    (tendant un verre Mphistophls)

    Nous ferez-vous l'honneur
    de trinquer avec nous ?

    Mphistophls

    Volontiers !

    (Il prend la main de Wagner et lui fait les lignes de la main)

    Ah ! voici qui m'attreste pour vous !
    Vous voyez cette ligne ?

    Wagner

    Eh bien !

    Mphistophls

    Fcheux prsage !
    Vous vous ferez tuer en montant l'assaut !

    (Wagner retire sa main avec humeur.)

    Sibel

    Vous tes donc sorcier ?

    Mphistophls

    (prendant la main de Sibel)

    Tout juste autant qu'il faut
    Pour lire dans ta main que le sort te condamne
    A ne plus toucher une fleur
    Sans qu'elle se fane.

    Sibel

    (retirant vivement sa main)

    Moi !

    Mphistophls

    Plus de bouquets Marguerite !.

    Valentin

    Ma sour !
    Qui vous a *** son nom ?

    Mphistophls

    Prenez garde, mon brave !
    Vous vous ferez tuer par quelqu'un que je sais !

    (Il prend la coupe de Wagner.)

    A votre sant !

    (Il gỏte le vin et le jette.)

    Peuh ! que ton vin est mauvais !
    Permettez-moi de vous en offrir de ma ****.

    (Il dcouvre un tonneau sur lequel figure la reporduction de Bacchus, cette dernre servant d'enseigne l'auberge.)

    Hol ! seigneur Bacchus, boire !

    (Le vin coule flot du tonneau.)

    Approchez-vous !
    Chacun sera servi selon ses gỏts !
    A la sant que tout l'heure
    Vous portiez, mes amis, Marguerite !

    Valentin

    (lui arrachant le verre des mains)

    Assez !
    Si je ne te fais taire l'instant, que je meure !

    (Le vis s'enflamme dans la vasque place au-dessous du tonneau. Valentin et Wagner tirent leurs pes.)

    Wagner

    Hol !

    Chour

    Hol !

    Mphistophls

    (se moquant)

    Pourquoi trembler ! vous qui me menacez ?

    (Valentin en position d'attaque; son pe fendant l'air. Il trace un cercle autour de Mphistophls avec son pe.)

    Valentin

    Mon fer, ơ surprise,
    Dans les airs se brise !

    (Valentin, ainsi que les autres, s'avance vers Mphistophls, pointant sur lui les gardes en forme de croix de leurs pes. Mphistophls retire.)

    Chour des pes
    Sibl, Valentin, Wagner, Chour,
    Mphistophls, Faust
    Sibel, Valentin, Wagner, Chour

    De l'enfer qui vient mousser nos armes.
    Nous ne pouvons pas repousser les charmes.
    Mais puisque tu brises le fer, regarde !
    C'est une croix qui de l'enfer nous garde.

    (Tous le monde s'en va. Mphistophls reste seul, dprim.)

    Mphistophls

    (remettant son pe au fourreau)

    Nous nous retrouverons, mes amis !
    Serviteur !

    Faust

    (entrant)

    Qu'as-tu donc ?

    Mphistophls

    Rien !
    a nous deux, cher docteur !
    Ou'attandez-vous de moi ?
    Par ó se cache la belle enfant
    Que ton art m'a fait voir ?
    Est-ce un vain sortilge ?

    Mphistophls

    Non pas ! mais contre nous sa vertu la protge,
    Et le ciel mme la dfend !

    Faust

    Qu'importe ! Je le veux ! viens ! conduis-moi prs d'elle,
    Ou je me spare de toi !

    Mphistophls

    Il suffit !
    Je tiens trop mon nouvel emploi,
    Pour vous laisser douter un instant de mon zle.
    Attendons !
    Ici mme, ce signal joyeux,
    La belle et chaste enfant
    Va paraỵtre vos yeux !

    Valse et Chour
    Marguerite, Sibel, Faust, Mphistophls et les Chour
    (Les tudiants et les jeunes filles entrent bras dessus, bras dessous, suivis des musiciens. Les bourgeois et les villageois sont derrirre eux. Les musiciens commencent jouer.)

    Chour

    Ainsi que la brise lgre
    Soulve en pais tourbillons
    La poussire des sillons.
    Que la valse nous entraỵne !
    Faites retentir la plaine
    De l'clat de vos chanson.

    Mphistophls

    ( Faust)

    Vois ces filles gentilles !
    Ne veux-tu pas
    Aux plus belles
    D'entre elles
    Offrir ton bras ?

    Faust

    Non! fais trve ce ton moqueur,
    Et laisse mon cour son rve !

    Sibel

    (entre)

    C'est par ici que doit passer Marguerite !

    Les Sopranos

    (s'approchant de Sibel)

    Faut-il qu'une fille
    A danser vous invite ?

    Sibel

    Non ! Non ! je ne veux pas valser !

    Chour

    Ainsi que la brise lgre
    Soulve en pais tourbillons
    La poussire des sillons.
    Que la valse nous entraỵne !
    Faites retentir la plaine
    De l'clat de vos chanson.

    (Marguerite paraỵt.)

    Faust

    La voici ! c'est elle !

    Mphistophls

    Eh bien ! abordez-la !

    Sibel

    (s'approche de Marguerite)

    Marguerite !

    Mphistophls

    (se tient devant Siebel et lui barre le chemin)

    Plaỵt-il ?

    Sibel

    Mau*** homme ! ehncor l !

    Mphistophls

    Eh quoi ! mon ami, vous voil !
    Ah ! ah ! vraiment ! mon ami. vous voil !

    (Siebel recule devant Mphistophls, leguel le chasse de la scne et se dirige vers les danseurs. Marguerite traverse la scne.)

    Faust

    (accostant Marguerite)

    Ne permettez-vous pas,
    Ma belle,
    Et je n'ai pas besoin qu'on me donne la main !

    Marguerite

    Non monsieur ! je ne suis demoiselle,
    Ni belle,
    Et je n'ai pas besoin qu'on me donne la main !

    (Elle s'en va.)

    Faust

    (la contemplant)

    Par le ciel !
    Que de grace, et quelle modestie !
    O belle enfant ! je t'aime.

    Sibel

    (revenant)

    Elle est partie !.

    Mphistophls

    ( Faust)

    Eh bien?

    Faust

    Eh bien ! On me repousse !

    Mphistophls

    (riant)

    Allons ! tes amours,
    Je le voix, cher docteur,
    Il faut prter secours !

    (Il se retire avec Faust et prennent la mme direction que Marguerite.)

    Sopranos

    (Premier groupe de jeunes filles)

    Qu'est-ce donc ?

    (deuxime groupe)

    Marguerite,
    Qui de ce beau seigneur refuse la conduite.

    Chour

    Valsons ! valson ! valsons !
    Valsons encor ! Valsons toujours !.
    Ainsi que la brise lgre
    Soulve en pais tourbillond
    La poussire des sillons,
    Que la valse vous entraỵne !
    Faites retenir la plaine
    De l'eclat de vos chansons.
    Kusqu' prendre haleine,
    Jusqu' mourir,
    Un Dieu les entraỵne ;
    C'est le plaisir !.
    La terre tournoie
    Et fuit loin d'eux,
    Quel bruit ! quelle joie
    Dans tous les yeux.
    Jusqu perdre haleine,
    Jusqu' mourir
    Un Dieu les entraỵne ;
    C;est le plaisir !.


    --------------------------------------------------------------------------------

    Couplet
    Sibel
    (Le jardin de Marguerite. A l'arrire plan, un mur et une petite porte ; gauche, une tonnelle, droite une maison avec une fentre tout proche des au***eurs. Des arbres, des arbustes. Siebel entre et s'arrte devant un parterre de roses et de lis.)

    Sibel

    Faites-lui mes aveux,
    Portez mes voux !
    Fleurs closes prs d'elle,
    ***es-lui qu'elle est belle,
    Que mon cour nuit et jour
    Languit d'amour !
    Faites-lui les aveux,
    Portez mes voux !
    Rvlez son me
    Le secret de ma flamme,
    Qu'il s'exhale avec vous
    Parfums plus doux !

    (Il cueille une fleur)

    Fane ! helas ce sorcier, que Dieu damne,
    M'a port malheur !
    Je ne puis, sans qu'elle se fane
    Toucher une fleur !

    (Il tempe ses doigts dans un petit bnitier que se trouve sur le mur.)

    Si je tempais mes doighs dans l'eau bnite,
    C'est l que chaque soir
    Vient prier Marguerite !
    Voyons maintenant ! voyons vite !

    Cueillant une autre fleur.)

    Elles se fanent ? Non !.
    Satan je ris de toi !
    C'est en vous que j'ai foi ;
    Parlez pour moi !
    Qu'elle puisse connaỵtre
    L'moi qu'elle a fait naỵtre,
    Et dont mon cour troubl
    N'a point parl !
    C'est en vous que j'ai foi !
    Parlez pour moi !
    Si l'amour l'effarouche,
    Que la fleur sur sa bouche
    Sache au moins dposer
    Un doux baiser
    Un baiser, un doux baiser.

    (Il s'loigne.)

    Scne et Rcitatif
    Faust, Mphistophls, Sibel
    (Mphistophls et Faust entrent prudemment.)

    Faust

    C'est ici !

    Mphistophls

    Suivez-moi ?

    Faust

    Que regardez-tu l ?

    Mphistophls

    Sibel, votre rival !

    Sibel

    (de retour, ignorant la prsence de Faust et de Mphistophls.)

    Mon bouquet n'est-il pas charmant ?

    Mphistophls

    (se moquant)

    Charmant !

    Sibel

    Victoire ! Victoire.
    Je lui raconterai demain toute l'histore
    et, si l'on veut savoir le secret de mon cour,
    Un baiser lui dira le reste !

    Mphistophls

    (se moquant
    Sibel attache le bouquet la porte et s'en va)

    Sducteur !

    ( Faust)

    Attendez-moi l, cher docteur !
    Pour tenir compagnie aux fleurs de votre lve,
    Je vais vous chercher un trsor
    Plus merveilleux, plus riche encor
    Que tous ceux qu'elle voit en rve !

    Faust

    Laisse-moi !

    Mphistophls

    J'obis ! Daignez m'attendre ici.

    (Il s'en va.)

    Cavatine
    Faust
    Faust

    Quel trouble inconnu me pntre ?
    Je sens l'amour s'emparer de mon tre !
    O Marguerite, tes pieds me voici !
    Salut ! demeure chaste et pure.
    O se devine la prsence
    D'une me innocente de divine.
    Que de richesse en cette pauvret !
    En ce rduit, que de flicit !.
    O Nature,
    C'est l que tu la fis si belle !
    C'est l que cette enfant a dormi sous ton aile,
    A grandi sous tes yeux.
    L que ton haleine
    Enveloppant som me,?
    Tu fis avec amour
    Epanouir la femme
    En cet ange des cieux !
    Salut ! demeure chaste et pure !
    Salut ! demeure chaste et pure,
    O se devine la prsence
    D'une me innocente et divine !.

    Scne
    Mphistophls, Faust
    Mphistophls

    (de retour, transportant un crin bijoux.)

    Alerte la voil !
    Si le bouquet l'emporte
    Sur l'crin, je consens perdre mon pouvoir.

    Faust

    Fuyons: je veux ne jamais la revoir.

    Mphistophls

    Quel scrupule vous prend ?
    Sur le seuil de la porte,
    Voici l'crin plac ; venez, j'ai bon espoir.

    (Il met l'crin prs des fleurs. Mphistophls et Faust se cachent dans le jardin.)

    Scne et Air
    Marguerite
    (Marguerite entre par la petite porte et vient en silence sur scne.)

    Marguerite

    Je voudrais bien savoir
    Quel tait ce jeune homme,
    Si c'est un grand seigneur.
    Et comment il se nomme ?

    Chanson du Roi de Thul
    Marguerite
    (Elle s'asied son rouet et tout en filant chante une veille ballade.)

    Il tait un Roi de Thul,
    Qui, jusqu' la tombe fidle,
    Eut, en souvenir de sa belle,
    Une coupe en or cisel.
    Il avait bonne grace, ce qu'il m'a semble.

    (Reprenant sa chanson.)

    Nul trsor n'avait tant de charmes,
    Dans les grands jours il s'en servait
    Et chaque fois qu'il y buvait
    Ses yeux se remplissaient de larmes !
    Quand il sentit venir la mort,
    Etnedu sur sa froide couche
    Pour la porter jusqu' sa bouche,
    Sa main fit un suprme effort :
    Je ne savais que dire, et j'ai rougi d'abord.

    (Rsumant la chanson.)

    Etp uis, en l'honneur de sa dame.
    Il but une dernire fois.
    La coupe trembla dans ses doigts
    Et doucement il ren*** l'me !
    Les grands seigneurs ont seuls des airs si rsolus,
    Avec cette douceur !

    (Elle range le rouet.)

    Allons, n'y pensons plus !
    Cher Valentin ! si Dieux m'coute,
    Je te reverrai !
    Me voil toute seule !

    (Remarquant les fleurs.)

    Un bouquet. C'est de Sibel, sans doute !
    Pauvre garon !

    (Elle voit le coffret de bijoux.)

    Que vois-je l ?
    D'ó ce riche coffret peut-il venir ?
    Je n'ose y toucher et pourtant.
    Voici la clef je crois !.
    Si je l'ouvais !. ma main tremble !. Pourquoi ?
    Je ne fais, en l'ouvrant, rien de mal, je suppose !

    (Elle ouvre le couvercle.)

    O Dieu ! que de bijoux !
    Est-ce un rve charmnat qui m'blouit,
    Ou si je veille ?
    Mes yeux n'ont jamais vu
    De richesse pareille !

    (Elle pose l'crin et s'agenouille pour regardes les bijoux. Elle prend les pendants d'oreilles.)

    Si j'oasis seulement
    Me parer un moment
    De ces pendants d'oreilles !.
    Ah ! Voici justement,
    Au fond de la cassette,
    Un miroir ! Comment n'tre pas coquette ?.

    L'Air des Bijoux
    Marguerite
    (Elle met les pendants d'oreilles et se regarde dans le miroir.)

    Ah ! je ris de me voir
    Si belle en ce miroir.
    Est-ce toi, Marguerite, est-ce toi ?
    Rponds-moi. rponds-moi vite !
    Non ! non ! ce n'est plus toi !. non. non
    Ce n'est plus ton visage ;
    C'est la fille d'un roi.
    Ce n'est plus toi.
    C'est la fille d'un roi
    Qu'on salue au passage !
    Ah ! s'il tait ici !
    S'il me voyait ainsi !
    Comme une demoiselle
    Il me trouverait belle.
    Comme une demoiselle
    Il me trouverait belle.

    (Elle retrourne vers le coffret bijoux.)

    Achevons la mtamorphose.
    Il me tarde encor d'essayer
    Le bracelet et le collier !

    (Elle met le bracelet ainsi que le collier de perles.)

    Dieu ! c'est comme une main,
    Qui sur mon bras se pose !
    Ah! je ris de me voir si belle en ce miroir !.
    Est-ce toi, Marguerite, est-ce toi ?
    Rponds-moi. rponds-moi,
    Rponds, rponds. Rponds vite !
    Ah ! s'il tait ici !
    S'il me voyait ainsi,
    Comme und demoiselle
    Il me trouverait belle.
    Marguerite, ce n'est plus toi
    Ce n'est plus ton visage !
    Non ! c'est la fille d'un roi
    Qu'on salue au passage.

    Scne et Quatour
    Marthe, Marguerite, Mphistophls, Faust
    Marthe

    (entre)

    Seigneur Dieu, que vois-je !
    comme vous voil belle, mon ange !
    D'ó vous vient ce riches crin ?

    Marguerite

    Hlas ! On l'aura par mgarde apport !

    Marthe

    Que non pas !
    Ces bijoux sont vous, ma chre demoiselle.
    Oui, c'est l le cadeau d'un Seigneur amoureux !
    Mon cher poux jadis tait moins gnreux !

    (Entrent Mphistophls et Faust)

    Mphistophls

    (saluant)

    Dame Marthe Schwertlein, si vous plaỵt ?

    Marthe

    Qui m'appelle ?

    Mphistophls

    ( Marguerite)

    Pardon d;oser ainsi nous prsenter chez vous !

    (Bas Faust)

    Vous voyez qu'elle a fait bon accueil aux bijoux !

    (A haute voix)

    Dame Marthe Schwertlein ?

    Marthe

    Me voici !

    Mphistophls

    La nouvelle que j'apporte
    N'est pas pour vous mettre en gaỵt.
    Votre mari, madame,
    Est mort, et vous salue.

    Marthe

    Ah ! grand Dieu !

    (Elle s'vanouit.)

    Marguerite

    Qu'est-ce donc ?

    Mphistophls

    (ranimant Marthe)

    Rien !

    Marthe

    O calamit !
    O nouvelle imprvue !

    Marguerite

    ( part)

    Malgr moi
    Mon cour tremble et tressaille sa vue !

    Faust

    ( part)

    La fivre de mes sens se dissipe sa vue !

    Mphistophls

    ( Marthe)

    Malgr moi
    Mon cour tremble et tressaille sa vue !

    Marthe

    ( Mphistophls)

    Ne m'apportez-vous rien de lui ?

    Mphistophls

    Rien ! et pour le punir, il faut ds aujourd'hui
    Chercher quelqu'un qui le remplace !

    Faust

    ( Marguerite)

    Pourquoi donc quitter ces bijoux ?

    Marguerite

    Ces bijoux ne sort pas moi,
    Laissez, laissez de grce.

    Mphistophls

    (Affectant un certain empressement, vis--vis de Marthe.)

    Qui ne serait heureux d'changer avec vous
    La bague d'hymne !

    Marthe

    ( part)

    Ah ! bah !

    ( haute voix)

    Plaỵt-il ?

    Mphistophls

    Hlas ! cruelle destine !

    Faust

    ( Marguerite)

    Prenez mon bras un moment !

    Marguerite

    Laissez, je vous en conjure !.

    Mphistophls

    (offrant son bras Marthe)

    Votre bras.

    Marthe

    ( part)

    Il est charmant !

    Mphistophls

    ( part)

    La voisine est un peu mre.

    (Marguerite prend le bras de Faust et ils se promnent dans le jardin.)

    Marthe

    Quelle noble allure !

    Faust

    Ame douce et pure !

    Marthe

    Ainsi, vous voyagez toujours ?

    Mphistophls

    Touours ! Dure ncessit, madame. Dure ncessit.
    Sans amis, sans parents, sans femme ! Ah !

    Marthe

    Cela sied encore aux beaux jours.
    Mais plus tard, plus tard ! combien il est triste
    De vieillir seur, en gọste.

    Mphistophls

    J'ai frmi souvent, j'en conviens.
    Devant cette horrible pense !

    Marthe

    Avant que l'heure en soit passe,
    Digne seigneur, songez-y bien.

    Mphistophls

    J'y songerai !.

    (Ils marchent ensemble dans le jardin. Faust et Marguerite reviennent.)

    Faust

    Eh quoi ! toujours seule ?

    Marguerite

    Mon frre est soldat,
    J'ai perdu ma mre,
    Puis ce fut un autre malheur,
    Je perdis ma petite sour !
    Pauvre ange !. Elle n'tait bien chre !
    C'tait mon unique souci.
    Que de soins, hlas ! que de peines !
    C'est quand nos mes en sont pleines
    Que la mort nous les prend ainsi.
    Sitơt qu'elle s'veillait
    Vite, il fallait que je fusse l !
    Elle n'aimait que Marguerite !
    Pour la voir, la pauvre petite,
    Je reprendrais bien tout cela !

    Faust

    Si le ciel, avec un sourire,
    L'avait faite semblable toi,
    C'tait un ange, un ange !
    Oui je le crois !

    (Mphistophls et Marthe reviennent.)

    Marguerite

    ( Faust)

    Vous moquez-vous ?
    Je ne vous crois pas !
    Je ne vous crois pas !
    Et de moi, tout bas,
    Vous riez, vous riez sans doute !
    J;ai tort de rester
    Pour vous couter.
    Et pourtant. j'coute.
    Voici la nuit !
    Laissez-moi !

    Faust

    Non, non, je t'admire.
    Laisse-moi ton bras.
    Dieu, ne m'a-t-il pas
    Conduit sur ta route ?
    Pour redouter,
    Hlas ! redouter,
    D'couter ?
    Mon cour parle.
    Ecoute. mon cour parle.
    Chre.

    (Marguerite s'carte de lui et s'en va. Faust la suit.)

    Ah ! mchante, on me fuit !
    Marguerite !.

    Marthe

    ( Mphistophls)

    Vous n'entendez pas.
    Ou de moi tout bas
    Vous riez sans doute !.
    Avant d'couter
    Pourquoi vous hter
    De vous mettre en route.

    Mphistophls

    ( Marthe)

    Ne m'accusez pas.
    Si je dois me remettre en route.
    L'entretien devient trop tendre ;
    L'entretien devient trop tendre ; esquivons-nous !

    (Il se cache derrire un arbre.)

    Marthe

    ( part)

    Comment m'y prendre ?

    ( haute voix.)

    Eh bien ! il est parti. Seigneur !

    Mphistophls

    Oui. cours aprs moi.

    Marthe

    Cher Seigneur !

    (Elle court aprs lui.)

    Mphistophls

    Ouf ! cette vieille impitoyable,
    De force ou de gr, je crois,
    Allait pouser le diable !

    Faust

    (dans la coulisse)

    Marguerite !.

    Marthe

    Cher seigneur !.

    Mphistophls

    Serviteur !.

    Scne
    Mphistophls
    Il tait temps !
    Sous le feuillage sombre
    Voici nos amoureux qui reviennent !.
    C'est bien !
    Gardons-nous de troubler un si doux entretien !
    Nuit, tends sur eux ton ombre !
    Amour, ferme leur me aux remords importuns !
    Et vous, fleurs aux subtils parfums,
    Epanouissez-vous
    Sous cette main mau***e !
    Achevez de troubler le cour de Marguerite !

    (Il disparaỵt dans l'ombre.)

    Duo
    Marguerite, Faust, puis Mphistophls
    Marguerite

    (revient avec Faust)

    Il se fait tard, adieu !

    Faust

    Quoi ! je t'implore en vain !
    Attends !
    Laisse ta main s'oublier dans la mienne,
    Laisse-moi, contempler ton visage.
    Sous la ple clart
    Don't l'astre de la nuit, comme dans un nuage,
    Caresse, ta beaut.

    Marguerite

    O silence. ơ bonheur !
    Ineffable mystre !.
    Envrante langueur !.
    J'coute et je comprends cette voix solitaire
    Qui chante, dans mon cour !.
    Laissez un peu, de grce.

    Faust

    Qu'est-ce donc ?

    Marguerite

    (effeuillant les ptales d'une fleur)

    Un simple jeu !
    Laissez, laissez un peu !

    Faust

    Que *** ta bouche voix basse ?

    Marguerite

    Il m'aime, il ne m'aime pas.

    Faust

    Oui, crois en cette fleur close sous tes pas.
    Qu'elle soit pour ton cour
    L'oracle du ciel mme !.
    Il t'aime ! comprends-tu ce mot sublime et doux ?
    Aimer !
    Porter en nous une ardeur toujours nouvelle !.
    Nous enivrer sans fin d'une joie ternelle !

    Marguerite & Faust

    Eternelle !.

    Faust

    O nuit d'amour ! ciel radieux !
    O douces flammes !
    Le bonheur silencieux
    Verse les cieux, les cieux
    Dans nos deux mes !

    Marguerite

    Je veux t'aimer et te chrir !
    Parle encore ! Je t'appartiens ! Je t'adore !
    Pour toi je veux mourir !
    Parle. parle encore !.
    Ah ! je t'adore !
    Pour toi je veux mourir.

    (Elles'arrache son treinte.)

    Faust

    Marguerite.

    Marguerite

    Ah partez !

    Faust

    Marguerite ! cruelle.

    Marguerite

    Ah partez ! Je chancelle !

    Faust

    Me sparer de toi ! cruelle.

    Marguerite

    Laissez-moi !.
    Ah ! partez, partez, oui partez vite.
    Partez, je tremble, hlas !. j'ai peur !
    Ne brisez pas le cour de Marguerite !.

    Faust

    Tu veux, tu veux que je te quitte !
    Vois ma douleur, hlas ! vois ma douleur !.
    Marguerite !. tu me brises le cour !.
    Par piti ! Marguerite.

    Marguerite

    Si je vous suis chre,
    Par votre amour, par ces aveux
    Que je devais taire,
    Cdez ma prire, ddez mes voux !.
    Partez, partez, oui, partez vite !
    Partez, je tremble hlas ! j'ai peur !
    Ne brisez pas le cour de Marguerite.

    Faust

    (maỵtrisant son motion)

    Divine puret !
    Chaste innocence,
    Don't la puissance
    Triomphe de ma volont !.
    J'obis ! mais demain.

    Marguerite

    Oui, demain, ds l'aurore, demain, toujours !.

    Faust

    Un mot encore !
    Rpte-moi ce doux aveu !
    Tu m'aimes ?

    (Marguerite va vers la maison en toute hte, elle s'arrte un instant sur le seuil de la porte et envoie un baiser Faust.)

    Marguerite

    Adieu !

    Faust

    Flicit du ciel !
    Ah ! fuyons !

    (Il se dirige vers la porte du jardin. Mphistophls lui barre le chemin.)

    Mphistophls

    Tte folle !

    Faust

    Tu nous coutais ?

    Mphistophls

    Par bonheur !
    Vous auriez grand besoin, docteur,
    Qu'on vous renvoyt l'cole !.

    Faust

    Laisse-moi 1

    Mphistophls

    Daignez seulement couter un moment,
    Ce qu'elle va conter aux toiles,
    Cher maỵtre !.

    (Marguerite ouvre sa fentre.)

    Tenez !
    Elle ouvre sa fentre.

    Marguerite

    Il m'aime ! il m'aime !
    Quel trouble en mon cour !
    L'oiseau chante,
    Le vent murmure !
    Toutes lew voix de nature
    Me redisent en chour
    Il t'aime !.
    Ah ! qu'il est doux de vivre !
    Le ciel me sourit ;
    L'air m'enivre. Est-ce de plaisir et d'amour
    Que la feuille tremble et palpite ?
    Demain ! ah ! presse ton retour, cher bien-aim !
    Viens ! ah !

    (Elle se donne l'treinte de Faust. Mphistophls sarcastique rit bruyamment tout en quittant le jardin.)

    Faust

    (se prcipitant la fentre)

    Marguerite !

    Mphistophls

    Hein !


    --------------------------------------------------------------------------------

    Entr'acte et Rcitatif
    Marguerite - Chour
    Marguerite

    Elles ne sont plus l.
    Je riais avec elles
    Autrefois. maintenant..

    Chour

    La galant tranger s'enfuit et court encor !

    Scne
    Marguerite, Sibel
    Marguerite

    Elles se cachaient ! ah ! cruelles !
    Je ne trouvais pas d'outrage assez fort !
    Jadis, pour les pchs des autres !
    Un jour vient ó l'on est sans piti pour les nơtres !
    Je ne suis que honte mon tour !
    Et pourtant Dieu le sait,
    Je n'tais pas infme ;
    Tout ce qui t'entraỵna, mon me,
    N'tait que tendresse et qu'amour !
    Il ne revient pas.
    J'ai peur, je frissonne
    Je languis, hlas !
    En vain l'heure sonne ;
    Il ne revient pas !
    O donc peut-il tre ?.
    Seule ma fentre,
    Je plonge l-bas, Mon regard, hlas ! hlas !
    O donc peut-il tre ?
    Il ne revient pas !
    Je n'ose me plaindre
    Il faut me contraindre !
    Je pleure tout bas.
    S'il pouvait connaỵtre
    Ma douleur ! hlas !
    O donc peut-il tre ?
    Il ne revient pas !
    Oh ! le voir, entendre le bruit de ses pas,
    Mon cour est si las,
    Si las de l'attendre !
    Il ne revient pas.
    Mon seigneur, mon maỵtre !
    S'il allait paraỵtre.
    Quelle joie !
    Hlas ! hlas !
    O donc peut-il tre ?
    Il ne revient pas !

    (Sibel entre prcipitamment.)

    Siebel

    Marguerite

    Marguerite

    Siebel

    Siebel

    Encor des pleurs !

    Marguerite

    Hlas ! vous seul ne me maudissez pas.

    Siebel

    Je ne suis qu'u enfant,
    Mais j'ai le cour d'un homme
    Et je vous vengerai de son lche abandon,
    Je le tuerai !

    Marguerite

    Qui donc ?

    Siebel

    Faut-il que je le nomme ?
    L'ingrat qui vous trahit !.

    Marguerite

    Non, taisez-vous !.

    Siebel

    Pardon ! vous l'aimer encore ?

    Marguerite

    Oui ! toujours. toujours.
    Mais ce n'est pas vous de plaindre mon ennui,
    J'ai tort, Siebel, de vous parler de lui,
    Soyez bni, Siebel, votre amiti m'est donce !
    Ceux don't la main creulle me repousse
    N'ont pas ferm pour moi les portes du Saint-Lieu !.
    J'y vais, pour mon enfant et pour lui, prier Dieu !.

    Scne de l'glise
    Marguerite, Mphistophls, Chour des dmons - Chour religieux
    (Quelques femmes entrent dans l'glise. Marguerite entre son tour et se met genoux.)

    Marguerite

    Seigneur, daignez permettre votre humble servante
    De s'agenouiller devant vous.

    Mphistophls

    (apparaỵt derrire un pilier)

    Non ! tu ne prieras pas !
    Frappez-la d'pouvante !
    Esprits du mal, accourez tous !

    Chour des Dmons

    Marguerite!

    Marguerite

    Qui m'appelle ?
    Je chancelle ! je meurs !.
    Dieu bon ! Dieu clment !
    Est-ce dj l'heure du chtiment ?

    Mphistophls

    Souviens-toi du pass, quand sous l'aile des anges
    Arbitant ton bonheur,
    Tu venais dans son temple,
    En chantant ses louanges,
    Adorer le Seigneur,
    Lorsque tu bgayais une chaste prire
    D'une timide voix,
    Et portais dans ton cour les baisers de ta mre,
    Et Dieu tout la fois !
    Ecoute ces clameurs, c'est l'enfer qui t'appelle,
    C'est l'enfer qui te suit !
    C'est l'ternal remords, c'est l'angoisse ternelle
    Dans l'ternelle nuit !

    Marguerite

    Dieu ! quelle est cette voix qui me parle dans l'ombre ?
    Dieu tout puissant !
    Quel voile sombre sur moi descend ?

    Chour Religieux

    Quand du Seigneur le jour luira
    Sa croix au ciel resplendira
    Et l'univers s'croulera !

    Marguerite

    Hlas ! hlas !
    Ce chant pieux est plus terrible encore !

    Mphistophls

    Non ! pour toi Dieu n'a plus de pardon !
    Pour toi le ciel n'a plus d'aurore ! non ! non !

    Chour Religieux

    Que dirai-je alors au Seigneur,
    O trouverai-je un protecteur,
    Quand l'innocent n'est pas sans peur !

    Marguerite

    Ah ! ce chant m'touffe et m'oppresse,
    Je suis dans un cercle de fer !

    Mphistophls

    Adieu les nuits d'amour,
    Et les jours pleins d'ivresse !
    A toi malheur ! toi l'enfer !

    Marguerite

    Seigneur, Seigneur, accueillez la prire
    Des cours malheureux !
    Qu'un rayon de votre lumire
    Descende sur eux !.
    Seigneur, accueillez la prire
    La prire des cours malheureux !
    Qu'un rayon de votre lumire
    Descende sur eux !.

    Chour Religieux

    Seigneur, Seigneur ! accueillez la prire
    Des cours malheuruex !
    Qu'un rayon de votre lumire
    Descende sur eux !

    Mphistophls

    Marguerite, sois mau***e ! toi l'enfer !

    Marguerite

    Ah !

    Le Chour des soldats
    Chour des soldats, Valentin, Siebel
    (A gauche, la maison de Marguerite.)

    Chour des soldats

    Dposons les armes.
    Dans nos foyers
    Enfin nous voici revenus,
    Nos mres en larmes,
    Nos mres et nos sours
    Ne nous attendront plus.

    Valentin

    (remarquant Siebel)

    Eh ! parbleu ! c'est Siebel !

    Siebel

    (embarrass)

    En effet, je.

    Valentin

    Viens vite, viens dans mes bras !
    Et Marguerite ?

    Siebel

    Elle est l'flise, je crois.

    Valentin

    Oui, priant Dieu pour moi.
    Chre sour !
    Comme elle va prter une oreille attentive
    Au rcit de nos combats !

    Chour

    Oui, c'est plaisir dans les familles
    De conter aux enfants qui frmissent tout bas,
    Aux vieillards, aux jeunes filles,
    La guerre et ses combats.
    Gloire immortelle de nos ạeux,
    Sois nous fidle, mourons comme eux !
    Et sous ton aile, soldats vainqueurs,
    Dirige nos pas. enflamme nos cours !
    Pour toi, mre partie,
    Affrontant le sort,
    Tes fils, l'me aguerrie,
    Ont brav la mort.
    Ta voix sainte nous crie :
    En avant, soldats !
    Le fer la main. le fer la main.
    Courez aux combats !.
    Gloire aux combats !.
    Gloire., etc.
    Vers nos foyers, htons le pas,
    On nous attend, la paix est faite,
    Plus de soupirs ! ne tardons pas,
    Vers nos foyers, htons le pas
    Notre pays nous tend les bras
    L'amour nous rit, l'amour nous fte.
    Et plus d'un cour frmit tout bas.
    Au souvenir de nos combats.
    Htons le pas, ne tardons pas.
    Gloire., etc.

    (Le soldats s'en vont. Seuls restent Valentin et Siebel.)

    Rcit
    Valentin, Siebel
    Valentin

    Allons, Siebel, entrons dans la maison !
    Le verre en main, tu me feras raison !

    Siebel

    Non. n'entre pas !

    Valentin

    Pourquoi ?. tu dtournes la tte.
    Ton regard fuit le mien.
    Siebel, explique-toi ?

    Siebel

    (avec un certain effort)

    Eh bien !. non, je ne puis !

    (Siebel se tient devant la maison.)

    Valentin

    Que veux-tu dire?

    Siebel

    Arrte ! sois clment, Valentin !

    (Il essaie de retenir Valentin.)

    Valentin

    Laisse-moi, laisse moi !

    (Il se prcipite dans la maison.)

    Siebel

    Pardonne-lui !
    Mon Dieu ! je vous implore !
    Mon Dieu, protgez-la !

    Scne et Srnade
    Mphistophls, Faust
    (Entrent Faust et Mphistophls, ce dernier transporte une guitare. Faust se dirige vers la maison de Marguerite, puis s'arrte.)

    Mphistophls

    Qu'attendez-vous encore ? entrons dans la maison !

    Faust

    Tais-toi, mau*** !
    J'ai peur de rapporter ici
    La honte et le malheur.

    Mphistophls

    A quoi bon la revoir, aprs l'avoir quitte,
    Notre prsence ailleurs serait bien meiux fte !
    Le sabbat nous attend !

    Faust

    Marguerite !

    Mphistophls

    Je vois que mes avis sont vains
    Et que l'amour l'emporte !
    Mais, pour vous faire ouvrir la porte,
    Vous avez grand besoin du secours de ma voix.

    (Faust plong dans ses penss, s'en va.)

    Mphistophls

    (s'accompagnant la guitare)

    Vous qui faites l'endormie,
    N'entendez-vous pas.
    O Catherine, ma mie,
    N'entendez-vous pas
    Ma voix et mes pas ?
    Ainsi ton galant t'appelle.
    Et ton cour l'en croit.
    Ah ! Ah ! Ah !.
    N'ouvre ta porte, ma belle,
    Que la bague au doigt.
    Catherine que j'adore,
    Pourquoi refusez.
    A l'amant qui vous implore,
    Pourquoi refusez un si doux baiser ?
    Ainsi ton galant supplie.
    Et ton cour l'en croit.
    Ah ! Ah ! Ah !
    Ne donne un baiser , ma mie
    Que la bague au doigt.
    Ah ! Ah ! Ah !

    Trio du duel
    Valentin, Mphistophls, Faust
    Valentin

    (se prcipite hors de la maison)

    Que voulez-vous, messieurs ?

    Mphistophls

    Pardon ! mon camarade, pardon !
    Mais ce n'est pas pour vous
    Qu'tait la srnade !

    Valentin

    Ma sour l'couterait mieux que moi,
    Je le sais !!

    (Valentin brise la guitare de Mphistophls.)

    Faust

    ( part)

    Sa sour !.

    Mphistophls

    Quelle mouche vous pique ?.
    Vous n'aimez donc pas la musique ?

    Valentin

    Assez d'outrage !. assez !
    A qui de vous dois-je demander compte
    De mon malheur, et de ma honte ?
    Qui de vous deux doit tomber sous mes coups ?

    Mphistophls

    Vous le voulez ?. Allons, docteur, allons, vous !

    Faust

    ( part)

    Terrible et frmissant,
    Il glace mon courage !.
    Terrible et frmissant,
    Il glace mon courage !.
    Dois-je verser le sang
    Du frre que j'ourage.

    Valentin

    Redouble, ơ Dieu puissant !
    Ma force et mon courage !
    Redouble, redouble, ma force et mon courage !
    Permets que dans son sang je lave mon outrage,
    Dieu puissant !. redoube mon courage !

    Mphistophls

    De sont air menaant,
    De son aveugler age.
    Moi, je ris ! Mon bras puissant
    Va dtourner l'orage.

    Valentin

    (Serrant dans sa main la mdaille pendue son cou.)

    Et toi que prserve mes jours,
    Toi qui me viens de Marguerite,
    Je ne veux plus de ton secours.
    Mdaille mau***e ! Je ne veux plus de ton secours !

    (Il jette la mdaille par terre.)

    Mphistophls

    ( part)

    Tu t'en repentiras.

    Faust

    Terrible et frmissant,

    Valentin

    Redouble, ơ Dieu puissant.

    Mphistophls

    De son air menaant,

    Valentin

    En garde, et dfends-toi !

    Mphistophls

    (*** doucement Faust)

    Serrez-vous contre moi
    Et poussez seulement, cher docteur, moi, je pare.

    (Valentin engage le combat.)

    Valentin

    (tombe, mortellement bless)

    Ah !

    Mphistophls

    Voici notre hros tendu sur la sable !
    Au large maintenant, au large !

    (Il entraỵne Faust au loin.)

    Mort de Valentin
    Marthe, Chour, Valentin, Marguerite, Siebel
    (Marthe et les Citadins entrent portant des torches.)

    Marthe

    Par ici, par ici, mes amis !
    On se bat dans la rue !.
    L'un d'eux est tomb l ;
    Regardez, le voici !

    Chour

    Par ici, par ici, mes amis !
    On se bat dans la rue !.
    L'un d'eux est tomb l ;
    Regardez, le voici !
    Il n'est pas encor mort,
    On dirait qu'il remue !
    Vite, approchons !
    Il faut le secourir !.

    Valentin

    (Il se relve avec un certain effort)

    Merci ! merci !
    De vos plaintes faites-moi grce !
    J'ai vu, morbleu ! la mort en face
    Trop souvent pour en avoir peur !

    Margeurite

    (et Siebel apparaissent)

    Valentin ! Valentin !

    Valentin

    Marguerite, ma sour,
    Que me veux-tu ? va-t'en !

    (Marguerite se fraie un chemin travers la foule et s'agenouille devant Valentin.)

    Marguerite

    O Dieu !

    Valentin

    Je meurs par elle !
    J'ai sottement cherch querelle
    A son amant !

    Chour

    Son amant !

    Siebel

    ( Valentin)

    Grce ! grce !
    Pour elle grce ! Soyez clment !

    Marguerite

    Douleur cruelle !
    O chtiment.

    Chour

    Il meurt pour elle !
    Il meurt frapp par son amant !

    Valentin

    Ecoute-moi bien, Marguerite :
    Ce qui doit arriver, arive l'heure ***e !
    La mort nous frappe quand il faut,
    Et chacun obit aux volonts d'en haut !
    Toi ! te voil dans la mauvaise voie,
    Tes blanches mains ne travailleront plus !
    Tu renieras, pour vivre dans la joie,
    Tous les devoirs et toutes les vertus !
    Va ! la honte t'accable !
    Le remords suit tes pas !
    Mais enfin l'heure sonne !
    Meurs ! et si Dieu te pardonne,
    Sois mau***e ici bas !.

    Chour

    O terreur ! O blasphme
    A ton heure suprme, infortun.
    Songe, hlas ! toi-mme ;
    Pardonne, si tu veux tre un jour pardonn !

    Valentin

    Marguerite, sois mau***e !
    La mort t'attend sur ton grabat !
    Moi. je meurs de ta main. et je tombe en soldat.

    Chour

    Que le Seigneur ait son me
    Et pardonne au pcheur.


    --------------------------------------------------------------------------------

    La nuit de Walpurgis
    Chour, Faust, Mphistophls
    (Les montagnes du Hartz. Dans l'obscurit, les dmons et les sorcires font un sabbat.)

    Chour

    Dans les bruyres
    Dans les roseaux,
    Parmi les pierres
    Et sur les eaux,
    De place en place,
    Perant la nuit,
    S'allume et passe
    Un feu qui lui.
    Alerte, alerte !
    De loin, de prs
    Dans l'herbe verte
    Sous les cyprs.
    Mouvantes flammes,
    Rayons glacs,
    Ce sont les mes
    Des trpasss.

    Faust

    Arrte !

    Mphistophls

    N'as-tu pas promis
    De m'accompagner sans rien dire ?

    Faust

    O sommes-nous ?

    Mphistophls

    Dans mon empire !
    Ici, docteur, tout m'est soumis !
    Voici la nuit de Walpurgis.

    Chour

    Voici la nuit de Walpurgis.
    Hou, hou.

    Faust

    Mon sang se glace !

    (Il veut fuir.)

    Mphistophls

    (le retenant)

    Attends ! je n'ai qu'un signe faire,
    Pour qu'ici tout change et s'claire !

    (La montagne s'entrouve et lasse voir un vaste palais resplendissant d'or, au milieu duquel se dresse une table reichment servie et entoure des riens, et des courtisanes de l'antiquit.)

    Jusqu'aux premiers feux du matin,
    A l'abri des regards profanes,
    Je t'offre une place au festin
    Des reines et des courtisanes.

    Chour

    Que les coupes s'emplissent,
    Au nom des anciens dieux,
    Que les airs retentissent
    De nos accords joyeux.

    Mphistophls

    Reines de beaut
    De l'antiquit,
    Cloptre aux doux yeux,
    Lạs, au front charmant,
    Laissez-nous, laissez-nous
    Au banquet prendre place un moment.

    ( Faust)

    Allons ! allons ! pour gurir la fivre
    De ton cour bless,
    Prends cette coupe, et que ta lvre
    Y puise l'ouvli du pass.

    Chour

    Que les coupes s'emplissent,
    Au nom des anciens Dieux,
    Que les airs retentissent
    De nos accords joyeux !

    Ballet
    Mphistophls

    Que ton ivresse ơ volupt,
    Etouffe le remords dans son cour enchant !.

    (Faust voit apparare en vision Marguerite.)

    Qu'as-tu donc ?

    Faust

    Ne le vois-tu pas, l.
    Devant nous, muette et blme ?.
    Quel trange ornement
    Autour de ce beau cou !
    Un ruban rouge qu'elle cache !
    Un ruban rouge,
    Erroit comme un tranchant de hache !
    Marguerite ! je sens se dresser mes cheveux !
    Je veux la voir ! viens ! je le veux !

    Scne de la prison
    Faust, Mphistophls, Marguerite
    Faust

    ( Mphistophls)

    Va t-en !

    Mphistophls

    Le jour va luire ; on dresse l'chfaud,
    Dcide sans retard Marguerite te suivre
    Le geơlier dort, voici les clefs
    Il faut que ta main d'homme la dlivre.

    Faust

    Laisse-nous !

    Mphistophls

    Hte-toi ! Moi, je veille au dehors !

    Faust

    Mon cour est pntr d'pouvante !
    O torture !
    O source de regrets de d'ternels remords !
    C'est elle, la voici, la douce crature,
    Jete au fond d'une prison
    Comme une vile criminelle !
    Le dsepoir gara sa raison !
    Son pauvre enfant, ơ Dieu !
    Son pauvre enfant tu, tu par elle !
    Marguerite ! Marguerite !

    Marguerite

    (se rveille)

    Ah ! c'est la voix du bien aim !
    A son appel mon cour s'est ranim !

    Faust

    Marguerite !

    Marguerite

    Au milieu de vos clats de rire,
    Dmons qui m'entourez,j'ai reconnu sa voix !
    Sa main, sa douce main m'attire !
    Je suis libre ! il est l !
    Je l'entends, je le vois !
    Oui, c'est toi, je t'aime,
    Oui, c'est toi, je t'aime,
    Les fers, la mort mme ne me fond plus peur !
    Tu m'as retrouve.
    Ma voil sauve.
    C'est toi, je suis sur ton cour !

    Faust

    Oui, c'est moi, je t'aime,
    Oui, c'est moi, je t'aime,
    Malgr l'effort mme
    Du dmon moqueur,
    Je t'ai retrouve.
    Te voil sauve,
    C'est moi, viens, viens sur mon cour !

    (Il essaie de l'emmener, elle se retire des ses bras.)

    Marguerite

    (ses penses vagabondent)

    Attends !
    Voici la rue
    O tu m'as vue
    Pour la premire fois,
    O votre main osa presque
    effleurer mes doigts.
    Ne permettez-vous pas, ma belle demoiselle,
    Qu'on vous offre le bras pour faire le chemin ?
    Non monsieur,
    Je ne suis demoiselle ni belle, demoiselle ni belle,
    Et je n'aipas besoin qu'on me donne la main.

    Faust

    Oui mon cour se souvient.
    Mais suis-moi, l'heure passe.

    Marguerite

    Et voici le jardin charmant,
    Parfum de myrte et de rose,
    O chaque soir descrtement
    Tu pntrais la nuit close.

    Faust

    Viens, viens, Marguerite

    Marguerite

    Non !

    Faust

    Viens, viens, fuyons !

    Marguerite

    Non ! non ! reste encore.

    Faust

    O ciel ! Elle ne m'entend pas !

    Mphistophls

    Alerte !. ou vous tes perdus !
    Si vous tardez encor, je ne m'en mle plus !

    Marguerite

    Le dmon. le dmon ! le vois-tu ? l dans l'ombre.
    Fixant sur nous son oil de feu ?
    Que nous veut-il ? chasse-le du Saint-Lieu !

    Mphistophls

    Quittons ce lieu sombre, le jour est lev ;
    De leur peid sonore
    J'entends nos chevaux frapper le pav,
    Viens, sauvons-la !
    Peut-tre, il en est temps encore !

    Marguerite

    Mon Dieu, protgez-moi !

    Faust

    Viens !

    Marguerite

    Mon Dieu, je vous implore !

    Faust

    Fuyons ! Peut-tre, il en est temps encore !

    Marguerite

    Anges purs, anges radieux
    Portez mon me au sein hes cieux !
    Dieu juste, toi je m'abandone !
    Dieu bon, je suis toi, pardonne !
    Anges purs, anges radieux,
    Portez mon me au sein des cieux !.

    Faust

    Viens, suis-moi, je le veux !

    Margeurite

    Anges pur, anges radieux,
    Portez mon me au sein des cieux !

    Mphistophls

    Htons-nous !

    Marguerite

    Dieu juste, toi je m'abandonne !

    Faust

    Viens ! suis-moi 1. je le veux !
    Viens, viens ! quittons ces leiux
    Dj le jour envahit les cieux !
    Veins ! viens ! c'est moi
    C'est moi que te l'ordonne !
    Viens ! viens !quittons ces lieux !
    Dj le jour envahit les cieux !

    Mphistophls

    L'heure sonne !
    Dj le jour enhavit, enhavit les cieux !
    Htons-nous, htons-nous de quitter ces lieux,
    Dj le jour envahit les cieux !
    Suis nos pas.
    Viens, ou je t'abandonne !
    Htons-nous, htons-nous de quitter ces lieux !
    Dj le jour envahit les cieux !

    Faust

    Marguerite !.

    Marguerite

    Pourquoi ce regard menacant ?
    Pourquoi ces mains rouges de sang ?
    Va ! tu me fais horreur !

    Faust

    Ah !

    Mphistophls

    Juge !

    Apothose
    Chour clste
    Chour clste

    Sauve !
    Christ est ressuscit !
    Christ vient de renaỵtre !
    Paix et flicit
    Aux disciples du Maỵtre !
    Christ vient de renaỵtre !
    Christ vient de renaỵtre !
    Christ est ressuscit !

    (Le sportes de la prison s'ouvert. Lme de Margeurite monte au ciel. Faust, dsepr la contemple et tombe ses genoux en priant. Mphistophls se retire avant l'avoir subir la gloire de l'pe de l'Archange.



    ANGELIQUE

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