Faust Opra en cinq actes Livret de Jules Barbier & Michel Carr Musique de Charles Gounod Distribution Role Voix Marguerite Sopran Sibel Sopran Dame Marthe Mezzo sopran Faust Tnor Mphistophls Baryton Valentin Baryton Wagner Baryton Introduction Scne et chour Faust - Chour (C'est la nuit, Faust est seul, assis une table couverte de livres et de parchemins, devant lui un livre ouvert. La lampe est sur le point de s'ntendre.) Faust Rien !. En vain j'interroge, en mon ardente veille, La nature et la Crateur ; Pas une voix ne glisse mon oreille Un mot consolateur ! J'ai langui, triste et solitaire, Sans pouvoir briser le lien Qui m'attache encore la terre ! Je ne vois rien ! je ne sais rien ! rien ! rien ! (Il ferme le livre et se lve ; le jour commence se lever.) Le ciel plit ; devant l'aube nouvelle Le sombre nuit s'vanouit !. Encore un jour ! encore un jour qui luit !. O mort ! quand viendras-tu M'abriter sous ton aile ? Eh bien ! puisque la mort me fuit Pourquoi n'irais-je pas vers elle ? (Il verse le contenu d'un flacon dans une coupe/) Salut ! O mon dernier matin ! Salut ! O mon dernier matin ! J'arrive sans terreur Au terme du voyage ; Le seul maỵtre de mon destin ! (Comme il porte la coupe ses lvres, des voix de femmes lui parviennent de l'extrieur.) Chour Ah ! Paresseuse fille Qui sommeille encor ! Dj le jour brille Sous son manteau d'or Dj l'oiseau chante Ses folles chansons ; L'aube caressante Sourit aux moissons ; Le ruisseau murmure La fleur s'ouvre au jour, Toute la nature S'veille l'amour ! Faust Vains chos de la joie humaine, Passez, passez votre chemins ! Passez, passez. O coupe des ạeux, qui tant de fois fus pleine, Pourquoi trembles-tu dans ma main ? (L'on entend de l'extrieur des voix d'hommes allant auc champs.) Chour Aux champs l'aurore nous rappelle On voit peine l'hirondelle, Qui vole et plonge d'un coup d'aile, Dans la profondeur du ciel bleu ! Le temps est beau ! la terre est belle ! Aux champs l'aurore nous rappelle, Le temps est beau, la terre belle, Bni soit Dieu ! Bni soit Dieu ! Faust Dieu ! Dieu ! Dieu ! Duo - Faust et Mphistophls Mais ce Dieu, que peut-il pour moi ? Me rendra-t-il l'amour, la jeunesse et la foi ? Mau***es soyez-vous, ơ volupts humaines ! Maua***es soient la chaỵnes Qui me font ramper ici bas ! Mau*** soit tout ce qui nous leurre, Vain espoir qui pass avec l'heure, Rves d'amour ou de combat Mau*** soit le bonheur ! Mau***es, la science, la prire et la foi ! Mau***e sois-tu, patience ! A moi, Satan ! moi ! Mphistophls (apparaissant soudain) Me voici ! D'ó vient ta surprise ? Ne suis-je pas mis ta guise ? L'pe au cơt, la plume au chapeau L'escarcelle pleine, un riche manteau sur l'paule En somme, un vrai gentihomme ! Eh bien ! doctuer, que me veux_tu ? Voyons ; parle !. Te fais-je peur ? Faust Non. Mphistophls Doutes-tu de ma puissance ? Faust Peut-tre ! Mphistophls Mets-la donc l'preuve !. Faust Va-t'en ! Mphistophls Fi !. c'est l ta reconnaissance ! Apprends de moi qu'avec Satan L'on en doit user d'autre sorte, Et qu'il n'tait pas besoin De l'appeler de si loin Pour le mettre ensuite la porte ! Faust Et que peux-tu pour moi ? Mphistophls Tout, tout. mais dis-moi d'abord Ce que tu veux ? est-ce de l'or ? Faust Que ferais-je de la richesse ? Mphistophls Bon, je vois ó le bt te blesse ! tu veux la gloire ? Faust Plus encor ! Mphistophls La puissance ? Faust Non ! je veux un trsor Qui les contient tous !. Je veux la jeunesse ! A moi les plaisirs, Les jeunes maỵtresses ! A moi leurs caresses, A moi leurs dsirs ! A moi l'nergie Des instincts puissants, Et la folle orgie Du cour et des sens ! Ardente jenuesse, A moi tes dsirs, A moi ton ivresse, A moi tes plaisirs, A moi ton ivresse, A moi tes plaisirs. Mphistophls Fort bien ! fort bien ! fort bien ! Je puis contenter ton caprice. Faust Et que te donnerai-je en retour ? Mphistophls Presque rien, presque rien : Ici, je suis ton service Mais l-bas, tu seras au mien ! Faust L-bas ? Mphistophls (tendant un parchemin) L-bas ! allons, signe ! Eh quoi ! tamain tremble ! Que faut-il pour te dcider ? La jeunesse t'appelle ; Ose la regarder. (Il fait un geste; une forme apparaỵt : Marguerite au rouet.) Faust O merveille ! Mphistophls Eh bien ! que t'en semble ? (Il tend avec impatience le parchemin.) Faust Donne !. Mphistophls Allons donc ! (Faust signe le parchemin ; pendant ce temps Mphistophls prend la coupe pose sur la table.) Et maintenant, Maỵtre, c'est moi quii te convie. A vider cette coupe, ó fume en bouillonnant Non plus la mort, non plus le poison, mais la vie. Faust (prend la coupe et l'adresse la vision de Marguerite) A toi ! fantơme adorable et charmant ! (Faust bit la coupe et se transforme en un jeune homme. La forme s'stompe.) Mphistophls Viens ! Faust Je la reverrai ? Mphistophls Sans doute. Faust Quand ? Mphistophls Aujourd'hui. Faust C'est bien ! Mphistophls En route ! Faust En route ! Refrain A moi les plaisirs, Les jeunes maỵtresses ! A moi leurs caresses, A moi leurs dsirs ! A moi l'energie Des instincts puissants, Et la folle orgie Du cour et des sems Ardente jeunesse, A moi tes dsirs, A moi ton ivresse, A moi tes plaisirs. Mphistophls A toi les plaisirs. -------------------------------------------------------------------------------- La Kermesse: Les tudiants, Wagner, les Soldats, les Bourgeois, Les jeunes filles, les jeunes tudiants, les Matrones (A l'une des portes de la ville, gauche se tient une auberge dont l'enseigne reprsente Bacchus le Dieu du Vin.) Les tudiants Vin ou bi~ere, Bire ou vin, Que mon verre Soit plein ! Sans vergogne, Coup sur coup, Un ivrogne Boit tout ! Wagner Jeune adepte Du tonneau N'en excepte Que l'eau ! Que ta gloire, Tes amours Soient de boire Toujours ! Les tudiants Jeune adepte Du tonneau. Les Soldats Filles ou forteresses, C'est tout un, morbleu ! Vieux burgs, jeunes maỵtresses, Sont pour nous un jeu ! Celui qui sait s'y prendre, Sans trop de faon, Les oblige se rendre En payant ranon, En payant ranon ! Les Bourgeois Aux jours de dimanche et de fte ; J'aime parler guerre et combats ; Tandis que les peuples l-bas Se cassent la tte. Je vais m'asseoir sur les coteaux Qui sont voisins de la rivire Et je vois passer les bateaux En vidant mon verre ! Les Jeunes Filles Voyez ces hardis compres, Qui viennent l-bas ; Ne soyons pas trop svres, Retardons le pas. Les Jeune tudiants Voyez ces mines gaillardes Et ces airs vianqueurs ! Amis soyons sur nos gardes, Tenons bien nos cours. Les Matrones Voyez aprs ces donzelles Courir ces messieurs ! Nous sommes aussi bien qu'elles, Sinon beaucoup mieux. Chour Les Jeunes Filles On voudrait plaire, Mais c'est en vain !. On voudrait plaire Mais c'est en vain, en vain. (aux femmes les plus ges) De votre colre Nous ne craignons rien ! Front qui se renfrogne Rougit, voil tout ! Un galant m'accepte, Je le prends au mot. Certes l'on doit croire A vox beaux discours !. De votre colre Nous ne graignons rien. Les Matrones Vous voulez plaire, On le sait bien !. Vous voulez plaire Le mot est fin !. (aux jeunes filles) Vous voulez leur plaire, Nous le savons bien, Soyez sans vergogne. Comme ils sont sans gỏt. Il faut tre inepte, Je le dis tout haut, Pour se faire gloire De telles amours !. vous voulez leur plaire. Nous le savons bein !. Les Bourgeois Allons, voisin !. Vidons un verrede vin. Allons, voisin !. Vidons un verre du vin Ma femme grogne Sur tout. Toujours il faut l'en croire. Ma femme grogne, grogne sur tout Il faut l'en croire, l'en croire toujours. Vidons un verre, un verre de vin ! Allons, voisin ! Vidons, un verre de vin ! Les Jeune tudiants De cette affaire Voyons la fin !. Voyez leur colre, Voyez leur maintien ! Leur front se renfrogne, Elles ont du gỏt ! Gageons qu'on m'accepte Ds le premier mot, Fille au bras d'ivoire, Voil mes amours, Oui, voil, voil mes amours ! Voyez leur colre. Voeyz leur maintien !. Les tudiants Vive le vin ! Vive le vin, Vive le vin. Le vin, le vin, Vin ou bire, Bire ou vin, Que mon verre Soit plein ! Sans vergogne Coup sur coup, Un ivrogne, Boit tout. Jeune adepte Du tonneau, N'en excepte Que l'eau Que la gloire, Tes amours Soient boire Toujours! Jeune adepte Du tonneau N'en excepte Que l'eau, Que la gloire Tes amours soient de boire Toujours ! Vin ou bire, Bire ou vin, Que mon verre Soit plein !. Que mon verre Soit plein. Les Soldats Vive la guerre !. Mtier divin ! Pas de beaut fire, Nous savons leur plaire, Nous savons leur plaire E un tour de main ! Allons en besogne, Sans peur ni vergogne, A l'assaut partout. De ce grand prcepte Fier soldat n'excepte Femme ni chteau, Et couvert de gloire, Chante la victoire Au bruit des tambours !. Pas de beaut fire Nous savons leur plaire. En un tour de main !. Nous savons leur plaire. Scne, Rcitif et Air Valentin, Wagner, Sibel, Chour, Mphistophls (Valentin entre, tenant dans sa main une mdaille.) Valentin O sainte mdaille Qui me viens de ma sour, Au jour de la bataille, Pour carter la mort, Reste-l sur mon cour !. (Il met la mdaille autour de son cou.) Wagner Ah ! Voici Valentin qui nous cherche sans doute ! Valentin Un dernier coup, messieurs, et mettons-nous en route ! Wagner Qu'as-tu donc ? Quels regrets attristent nos adieux ? Valentin Comme vous, pour longtemps, je vais quitter ces lieux ! J'y laisse Marguerite, et pour veiller sur elle, Ma mre n'est plus l ! Sibel Plus d'un ami fidle Saura te remplacer ses cơts ! Valentin Merci ! Sibel Sur moi tu peux compter ! Chour Comte sur nous aussi ! Valentin Avant de quitter ces leiux, Sol natal de mes ạeux, A toi, Seigneur et Roi de cieux Ma sour je confie. Daigne de tout danger Toujours, toujours la protger, Cette sour se chrie, Daigne de tout danger la protger, Daigne la protger de tout danger Dliv d'une triste pense. J'ira chercher la gloire, la gloire au sein des ennemis, Le premier, le plus brave au fort de la mle J'ira combattre pour mon pays, Et si, vers lui, Dieu me rappelle Je veillerai sur toi fidle O Marguerite ! Avant de quitter ces leiux, Sol natal des mes ạeux A toi, Seigneur et Roi des cieux, Ma sour je confie ! O Roi des cieux, jette les yeux, Protge Marguerite, Roi des cieux ! Wagner Allons, amis ! point de vaines alarmes A ce bon vin ne mlons pas de larmes ! Buvons ! trinquons ! Et qu'un joyeux refrain Nous mette en train. Chour Buvons ! trinquons ! Et qu'un joyeux refrain Nous mette en train. Wagner (montant sur un escabeau) Un rat plus poltron que brave Et plus laid que beau, Logeait au fond d'une ****. Sous un vieux tonneau. Mphistophls (apparaỵt soudain et interrompant Wagner) Un chat. Pardon ! Wagner Hein ! Mphistophls Parmi vous, de grce. Premettez-moi de prendre place ! Que votre ami d'abord achve sa chanson ! Moi, je vous en promets plusieurs de ma faon. Wagner (descendant de son escabeau) Une seule suffrit, pourvu qu'elle soit bonne ! Mphistophls Je ferai de mon mieux pour n'ennuyer personne ! La Ronde du veau d'or Mphistophls, Sibel, Les Tnors, Wagner, Les Basses Mphistophls Le veau d'or est toujour debout ! On encense sa puissance. D'un bout du monde l'autre bout ! Pour fter l'infme idole, Rois et peuples confondus, Au bruit somber des cus, Dansent une ronde folle, autour de son pidestal. Et Satan conduit le bal, conduit le bal. Sibel - Les Tnors Et Satan conduit le bal, conduit le bal. Mphistophls Le veau d'or est vaiqueur des dieux ! Dans sa gloire drisoire. Le monstre abject insulte aux cieux ! Il comtemple, ơ rage trange ! A ses pieds le genre humain, Se ruant, le fer en main, Dans le sang et dans la fange, O brille l'ardent mtal. Et Satan conduit le bal, conduit le bal. Wagner - Les Basses Et Satan conduit le bal, conduit le bal. Scne et Chour Chour, Valentin, Wagner, Mphistophls, Sibel, Faust Chour Merci de ta chanson !. Valentin Singulier personnage ! Wagner (tendant un verre Mphistophls) Nous ferez-vous l'honneur de trinquer avec nous ? Mphistophls Volontiers ! (Il prend la main de Wagner et lui fait les lignes de la main) Ah ! voici qui m'attreste pour vous ! Vous voyez cette ligne ? Wagner Eh bien ! Mphistophls Fcheux prsage ! Vous vous ferez tuer en montant l'assaut ! (Wagner retire sa main avec humeur.) Sibel Vous tes donc sorcier ? Mphistophls (prendant la main de Sibel) Tout juste autant qu'il faut Pour lire dans ta main que le sort te condamne A ne plus toucher une fleur Sans qu'elle se fane. Sibel (retirant vivement sa main) Moi ! Mphistophls Plus de bouquets Marguerite !. Valentin Ma sour ! Qui vous a *** son nom ? Mphistophls Prenez garde, mon brave ! Vous vous ferez tuer par quelqu'un que je sais ! (Il prend la coupe de Wagner.) A votre sant ! (Il gỏte le vin et le jette.) Peuh ! que ton vin est mauvais ! Permettez-moi de vous en offrir de ma ****. (Il dcouvre un tonneau sur lequel figure la reporduction de Bacchus, cette dernre servant d'enseigne l'auberge.) Hol ! seigneur Bacchus, boire ! (Le vin coule flot du tonneau.) Approchez-vous ! Chacun sera servi selon ses gỏts ! A la sant que tout l'heure Vous portiez, mes amis, Marguerite ! Valentin (lui arrachant le verre des mains) Assez ! Si je ne te fais taire l'instant, que je meure ! (Le vis s'enflamme dans la vasque place au-dessous du tonneau. Valentin et Wagner tirent leurs pes.) Wagner Hol ! Chour Hol ! Mphistophls (se moquant) Pourquoi trembler ! vous qui me menacez ? (Valentin en position d'attaque; son pe fendant l'air. Il trace un cercle autour de Mphistophls avec son pe.) Valentin Mon fer, ơ surprise, Dans les airs se brise ! (Valentin, ainsi que les autres, s'avance vers Mphistophls, pointant sur lui les gardes en forme de croix de leurs pes. Mphistophls retire.) Chour des pes Sibl, Valentin, Wagner, Chour, Mphistophls, Faust Sibel, Valentin, Wagner, Chour De l'enfer qui vient mousser nos armes. Nous ne pouvons pas repousser les charmes. Mais puisque tu brises le fer, regarde ! C'est une croix qui de l'enfer nous garde. (Tous le monde s'en va. Mphistophls reste seul, dprim.) Mphistophls (remettant son pe au fourreau) Nous nous retrouverons, mes amis ! Serviteur ! Faust (entrant) Qu'as-tu donc ? Mphistophls Rien ! a nous deux, cher docteur ! Ou'attandez-vous de moi ? Par ó se cache la belle enfant Que ton art m'a fait voir ? Est-ce un vain sortilge ? Mphistophls Non pas ! mais contre nous sa vertu la protge, Et le ciel mme la dfend ! Faust Qu'importe ! Je le veux ! viens ! conduis-moi prs d'elle, Ou je me spare de toi ! Mphistophls Il suffit ! Je tiens trop mon nouvel emploi, Pour vous laisser douter un instant de mon zle. Attendons ! Ici mme, ce signal joyeux, La belle et chaste enfant Va paraỵtre vos yeux ! Valse et Chour Marguerite, Sibel, Faust, Mphistophls et les Chour (Les tudiants et les jeunes filles entrent bras dessus, bras dessous, suivis des musiciens. Les bourgeois et les villageois sont derrirre eux. Les musiciens commencent jouer.) Chour Ainsi que la brise lgre Soulve en pais tourbillons La poussire des sillons. Que la valse nous entraỵne ! Faites retentir la plaine De l'clat de vos chanson. Mphistophls ( Faust) Vois ces filles gentilles ! Ne veux-tu pas Aux plus belles D'entre elles Offrir ton bras ? Faust Non! fais trve ce ton moqueur, Et laisse mon cour son rve ! Sibel (entre) C'est par ici que doit passer Marguerite ! Les Sopranos (s'approchant de Sibel) Faut-il qu'une fille A danser vous invite ? Sibel Non ! Non ! je ne veux pas valser ! Chour Ainsi que la brise lgre Soulve en pais tourbillons La poussire des sillons. Que la valse nous entraỵne ! Faites retentir la plaine De l'clat de vos chanson. (Marguerite paraỵt.) Faust La voici ! c'est elle ! Mphistophls Eh bien ! abordez-la ! Sibel (s'approche de Marguerite) Marguerite ! Mphistophls (se tient devant Siebel et lui barre le chemin) Plaỵt-il ? Sibel Mau*** homme ! ehncor l ! Mphistophls Eh quoi ! mon ami, vous voil ! Ah ! ah ! vraiment ! mon ami. vous voil ! (Siebel recule devant Mphistophls, leguel le chasse de la scne et se dirige vers les danseurs. Marguerite traverse la scne.) Faust (accostant Marguerite) Ne permettez-vous pas, Ma belle, Et je n'ai pas besoin qu'on me donne la main ! Marguerite Non monsieur ! je ne suis demoiselle, Ni belle, Et je n'ai pas besoin qu'on me donne la main ! (Elle s'en va.) Faust (la contemplant) Par le ciel ! Que de grace, et quelle modestie ! O belle enfant ! je t'aime. Sibel (revenant) Elle est partie !. Mphistophls ( Faust) Eh bien? Faust Eh bien ! On me repousse ! Mphistophls (riant) Allons ! tes amours, Je le voix, cher docteur, Il faut prter secours ! (Il se retire avec Faust et prennent la mme direction que Marguerite.) Sopranos (Premier groupe de jeunes filles) Qu'est-ce donc ? (deuxime groupe) Marguerite, Qui de ce beau seigneur refuse la conduite. Chour Valsons ! valson ! valsons ! Valsons encor ! Valsons toujours !. Ainsi que la brise lgre Soulve en pais tourbillond La poussire des sillons, Que la valse vous entraỵne ! Faites retenir la plaine De l'eclat de vos chansons. Kusqu' prendre haleine, Jusqu' mourir, Un Dieu les entraỵne ; C'est le plaisir !. La terre tournoie Et fuit loin d'eux, Quel bruit ! quelle joie Dans tous les yeux. Jusqu perdre haleine, Jusqu' mourir Un Dieu les entraỵne ; C;est le plaisir !. -------------------------------------------------------------------------------- Couplet Sibel (Le jardin de Marguerite. A l'arrire plan, un mur et une petite porte ; gauche, une tonnelle, droite une maison avec une fentre tout proche des au***eurs. Des arbres, des arbustes. Siebel entre et s'arrte devant un parterre de roses et de lis.) Sibel Faites-lui mes aveux, Portez mes voux ! Fleurs closes prs d'elle, ***es-lui qu'elle est belle, Que mon cour nuit et jour Languit d'amour ! Faites-lui les aveux, Portez mes voux ! Rvlez son me Le secret de ma flamme, Qu'il s'exhale avec vous Parfums plus doux ! (Il cueille une fleur) Fane ! helas ce sorcier, que Dieu damne, M'a port malheur ! Je ne puis, sans qu'elle se fane Toucher une fleur ! (Il tempe ses doigts dans un petit bnitier que se trouve sur le mur.) Si je tempais mes doighs dans l'eau bnite, C'est l que chaque soir Vient prier Marguerite ! Voyons maintenant ! voyons vite ! Cueillant une autre fleur.) Elles se fanent ? Non !. Satan je ris de toi ! C'est en vous que j'ai foi ; Parlez pour moi ! Qu'elle puisse connaỵtre L'moi qu'elle a fait naỵtre, Et dont mon cour troubl N'a point parl ! C'est en vous que j'ai foi ! Parlez pour moi ! Si l'amour l'effarouche, Que la fleur sur sa bouche Sache au moins dposer Un doux baiser Un baiser, un doux baiser. (Il s'loigne.) Scne et Rcitatif Faust, Mphistophls, Sibel (Mphistophls et Faust entrent prudemment.) Faust C'est ici ! Mphistophls Suivez-moi ? Faust Que regardez-tu l ? Mphistophls Sibel, votre rival ! Sibel (de retour, ignorant la prsence de Faust et de Mphistophls.) Mon bouquet n'est-il pas charmant ? Mphistophls (se moquant) Charmant ! Sibel Victoire ! Victoire. Je lui raconterai demain toute l'histore et, si l'on veut savoir le secret de mon cour, Un baiser lui dira le reste ! Mphistophls (se moquant Sibel attache le bouquet la porte et s'en va) Sducteur ! ( Faust) Attendez-moi l, cher docteur ! Pour tenir compagnie aux fleurs de votre lve, Je vais vous chercher un trsor Plus merveilleux, plus riche encor Que tous ceux qu'elle voit en rve ! Faust Laisse-moi ! Mphistophls J'obis ! Daignez m'attendre ici. (Il s'en va.) Cavatine Faust Faust Quel trouble inconnu me pntre ? Je sens l'amour s'emparer de mon tre ! O Marguerite, tes pieds me voici ! Salut ! demeure chaste et pure. O se devine la prsence D'une me innocente de divine. Que de richesse en cette pauvret ! En ce rduit, que de flicit !. O Nature, C'est l que tu la fis si belle ! C'est l que cette enfant a dormi sous ton aile, A grandi sous tes yeux. L que ton haleine Enveloppant som me,? Tu fis avec amour Epanouir la femme En cet ange des cieux ! Salut ! demeure chaste et pure ! Salut ! demeure chaste et pure, O se devine la prsence D'une me innocente et divine !. Scne Mphistophls, Faust Mphistophls (de retour, transportant un crin bijoux.) Alerte la voil ! Si le bouquet l'emporte Sur l'crin, je consens perdre mon pouvoir. Faust Fuyons: je veux ne jamais la revoir. Mphistophls Quel scrupule vous prend ? Sur le seuil de la porte, Voici l'crin plac ; venez, j'ai bon espoir. (Il met l'crin prs des fleurs. Mphistophls et Faust se cachent dans le jardin.) Scne et Air Marguerite (Marguerite entre par la petite porte et vient en silence sur scne.) Marguerite Je voudrais bien savoir Quel tait ce jeune homme, Si c'est un grand seigneur. Et comment il se nomme ? Chanson du Roi de Thul Marguerite (Elle s'asied son rouet et tout en filant chante une veille ballade.) Il tait un Roi de Thul, Qui, jusqu' la tombe fidle, Eut, en souvenir de sa belle, Une coupe en or cisel. Il avait bonne grace, ce qu'il m'a semble. (Reprenant sa chanson.) Nul trsor n'avait tant de charmes, Dans les grands jours il s'en servait Et chaque fois qu'il y buvait Ses yeux se remplissaient de larmes ! Quand il sentit venir la mort, Etnedu sur sa froide couche Pour la porter jusqu' sa bouche, Sa main fit un suprme effort : Je ne savais que dire, et j'ai rougi d'abord. (Rsumant la chanson.) Etp uis, en l'honneur de sa dame. Il but une dernire fois. La coupe trembla dans ses doigts Et doucement il ren*** l'me ! Les grands seigneurs ont seuls des airs si rsolus, Avec cette douceur ! (Elle range le rouet.) Allons, n'y pensons plus ! Cher Valentin ! si Dieux m'coute, Je te reverrai ! Me voil toute seule ! (Remarquant les fleurs.) Un bouquet. C'est de Sibel, sans doute ! Pauvre garon ! (Elle voit le coffret de bijoux.) Que vois-je l ? D'ó ce riche coffret peut-il venir ? Je n'ose y toucher et pourtant. Voici la clef je crois !. Si je l'ouvais !. ma main tremble !. Pourquoi ? Je ne fais, en l'ouvrant, rien de mal, je suppose ! (Elle ouvre le couvercle.) O Dieu ! que de bijoux ! Est-ce un rve charmnat qui m'blouit, Ou si je veille ? Mes yeux n'ont jamais vu De richesse pareille ! (Elle pose l'crin et s'agenouille pour regardes les bijoux. Elle prend les pendants d'oreilles.) Si j'oasis seulement Me parer un moment De ces pendants d'oreilles !. Ah ! Voici justement, Au fond de la cassette, Un miroir ! Comment n'tre pas coquette ?. L'Air des Bijoux Marguerite (Elle met les pendants d'oreilles et se regarde dans le miroir.) Ah ! je ris de me voir Si belle en ce miroir. Est-ce toi, Marguerite, est-ce toi ? Rponds-moi. rponds-moi vite ! Non ! non ! ce n'est plus toi !. non. non Ce n'est plus ton visage ; C'est la fille d'un roi. Ce n'est plus toi. C'est la fille d'un roi Qu'on salue au passage ! Ah ! s'il tait ici ! S'il me voyait ainsi ! Comme une demoiselle Il me trouverait belle. Comme une demoiselle Il me trouverait belle. (Elle retrourne vers le coffret bijoux.) Achevons la mtamorphose. Il me tarde encor d'essayer Le bracelet et le collier ! (Elle met le bracelet ainsi que le collier de perles.) Dieu ! c'est comme une main, Qui sur mon bras se pose ! Ah! je ris de me voir si belle en ce miroir !. Est-ce toi, Marguerite, est-ce toi ? Rponds-moi. rponds-moi, Rponds, rponds. Rponds vite ! Ah ! s'il tait ici ! S'il me voyait ainsi, Comme und demoiselle Il me trouverait belle. Marguerite, ce n'est plus toi Ce n'est plus ton visage ! Non ! c'est la fille d'un roi Qu'on salue au passage. Scne et Quatour Marthe, Marguerite, Mphistophls, Faust Marthe (entre) Seigneur Dieu, que vois-je ! comme vous voil belle, mon ange ! D'ó vous vient ce riches crin ? Marguerite Hlas ! On l'aura par mgarde apport ! Marthe Que non pas ! Ces bijoux sont vous, ma chre demoiselle. Oui, c'est l le cadeau d'un Seigneur amoureux ! Mon cher poux jadis tait moins gnreux ! (Entrent Mphistophls et Faust) Mphistophls (saluant) Dame Marthe Schwertlein, si vous plaỵt ? Marthe Qui m'appelle ? Mphistophls ( Marguerite) Pardon d;oser ainsi nous prsenter chez vous ! (Bas Faust) Vous voyez qu'elle a fait bon accueil aux bijoux ! (A haute voix) Dame Marthe Schwertlein ? Marthe Me voici ! Mphistophls La nouvelle que j'apporte N'est pas pour vous mettre en gaỵt. Votre mari, madame, Est mort, et vous salue. Marthe Ah ! grand Dieu ! (Elle s'vanouit.) Marguerite Qu'est-ce donc ? Mphistophls (ranimant Marthe) Rien ! Marthe O calamit ! O nouvelle imprvue ! Marguerite ( part) Malgr moi Mon cour tremble et tressaille sa vue ! Faust ( part) La fivre de mes sens se dissipe sa vue ! Mphistophls ( Marthe) Malgr moi Mon cour tremble et tressaille sa vue ! Marthe ( Mphistophls) Ne m'apportez-vous rien de lui ? Mphistophls Rien ! et pour le punir, il faut ds aujourd'hui Chercher quelqu'un qui le remplace ! Faust ( Marguerite) Pourquoi donc quitter ces bijoux ? Marguerite Ces bijoux ne sort pas moi, Laissez, laissez de grce. Mphistophls (Affectant un certain empressement, vis--vis de Marthe.) Qui ne serait heureux d'changer avec vous La bague d'hymne ! Marthe ( part) Ah ! bah ! ( haute voix) Plaỵt-il ? Mphistophls Hlas ! cruelle destine ! Faust ( Marguerite) Prenez mon bras un moment ! Marguerite Laissez, je vous en conjure !. Mphistophls (offrant son bras Marthe) Votre bras. Marthe ( part) Il est charmant ! Mphistophls ( part) La voisine est un peu mre. (Marguerite prend le bras de Faust et ils se promnent dans le jardin.) Marthe Quelle noble allure ! Faust Ame douce et pure ! Marthe Ainsi, vous voyagez toujours ? Mphistophls Touours ! Dure ncessit, madame. Dure ncessit. Sans amis, sans parents, sans femme ! Ah ! Marthe Cela sied encore aux beaux jours. Mais plus tard, plus tard ! combien il est triste De vieillir seur, en gọste. Mphistophls J'ai frmi souvent, j'en conviens. Devant cette horrible pense ! Marthe Avant que l'heure en soit passe, Digne seigneur, songez-y bien. Mphistophls J'y songerai !. (Ils marchent ensemble dans le jardin. Faust et Marguerite reviennent.) Faust Eh quoi ! toujours seule ? Marguerite Mon frre est soldat, J'ai perdu ma mre, Puis ce fut un autre malheur, Je perdis ma petite sour ! Pauvre ange !. Elle n'tait bien chre ! C'tait mon unique souci. Que de soins, hlas ! que de peines ! C'est quand nos mes en sont pleines Que la mort nous les prend ainsi. Sitơt qu'elle s'veillait Vite, il fallait que je fusse l ! Elle n'aimait que Marguerite ! Pour la voir, la pauvre petite, Je reprendrais bien tout cela ! Faust Si le ciel, avec un sourire, L'avait faite semblable toi, C'tait un ange, un ange ! Oui je le crois ! (Mphistophls et Marthe reviennent.) Marguerite ( Faust) Vous moquez-vous ? Je ne vous crois pas ! Je ne vous crois pas ! Et de moi, tout bas, Vous riez, vous riez sans doute ! J;ai tort de rester Pour vous couter. Et pourtant. j'coute. Voici la nuit ! Laissez-moi ! Faust Non, non, je t'admire. Laisse-moi ton bras. Dieu, ne m'a-t-il pas Conduit sur ta route ? Pour redouter, Hlas ! redouter, D'couter ? Mon cour parle. Ecoute. mon cour parle. Chre. (Marguerite s'carte de lui et s'en va. Faust la suit.) Ah ! mchante, on me fuit ! Marguerite !. Marthe ( Mphistophls) Vous n'entendez pas. Ou de moi tout bas Vous riez sans doute !. Avant d'couter Pourquoi vous hter De vous mettre en route. Mphistophls ( Marthe) Ne m'accusez pas. Si je dois me remettre en route. L'entretien devient trop tendre ; L'entretien devient trop tendre ; esquivons-nous ! (Il se cache derrire un arbre.) Marthe ( part) Comment m'y prendre ? ( haute voix.) Eh bien ! il est parti. Seigneur ! Mphistophls Oui. cours aprs moi. Marthe Cher Seigneur ! (Elle court aprs lui.) Mphistophls Ouf ! cette vieille impitoyable, De force ou de gr, je crois, Allait pouser le diable ! Faust (dans la coulisse) Marguerite !. Marthe Cher seigneur !. Mphistophls Serviteur !. Scne Mphistophls Il tait temps ! Sous le feuillage sombre Voici nos amoureux qui reviennent !. C'est bien ! Gardons-nous de troubler un si doux entretien ! Nuit, tends sur eux ton ombre ! Amour, ferme leur me aux remords importuns ! Et vous, fleurs aux subtils parfums, Epanouissez-vous Sous cette main mau***e ! Achevez de troubler le cour de Marguerite ! (Il disparaỵt dans l'ombre.) Duo Marguerite, Faust, puis Mphistophls Marguerite (revient avec Faust) Il se fait tard, adieu ! Faust Quoi ! je t'implore en vain ! Attends ! Laisse ta main s'oublier dans la mienne, Laisse-moi, contempler ton visage. Sous la ple clart Don't l'astre de la nuit, comme dans un nuage, Caresse, ta beaut. Marguerite O silence. ơ bonheur ! Ineffable mystre !. Envrante langueur !. J'coute et je comprends cette voix solitaire Qui chante, dans mon cour !. Laissez un peu, de grce. Faust Qu'est-ce donc ? Marguerite (effeuillant les ptales d'une fleur) Un simple jeu ! Laissez, laissez un peu ! Faust Que *** ta bouche voix basse ? Marguerite Il m'aime, il ne m'aime pas. Faust Oui, crois en cette fleur close sous tes pas. Qu'elle soit pour ton cour L'oracle du ciel mme !. Il t'aime ! comprends-tu ce mot sublime et doux ? Aimer ! Porter en nous une ardeur toujours nouvelle !. Nous enivrer sans fin d'une joie ternelle ! Marguerite & Faust Eternelle !. Faust O nuit d'amour ! ciel radieux ! O douces flammes ! Le bonheur silencieux Verse les cieux, les cieux Dans nos deux mes ! Marguerite Je veux t'aimer et te chrir ! Parle encore ! Je t'appartiens ! Je t'adore ! Pour toi je veux mourir ! Parle. parle encore !. Ah ! je t'adore ! Pour toi je veux mourir. (Elles'arrache son treinte.) Faust Marguerite. Marguerite Ah partez ! Faust Marguerite ! cruelle. Marguerite Ah partez ! Je chancelle ! Faust Me sparer de toi ! cruelle. Marguerite Laissez-moi !. Ah ! partez, partez, oui partez vite. Partez, je tremble, hlas !. j'ai peur ! Ne brisez pas le cour de Marguerite !. Faust Tu veux, tu veux que je te quitte ! Vois ma douleur, hlas ! vois ma douleur !. Marguerite !. tu me brises le cour !. Par piti ! Marguerite. Marguerite Si je vous suis chre, Par votre amour, par ces aveux Que je devais taire, Cdez ma prire, ddez mes voux !. Partez, partez, oui, partez vite ! Partez, je tremble hlas ! j'ai peur ! Ne brisez pas le cour de Marguerite. Faust (maỵtrisant son motion) Divine puret ! Chaste innocence, Don't la puissance Triomphe de ma volont !. J'obis ! mais demain. Marguerite Oui, demain, ds l'aurore, demain, toujours !. Faust Un mot encore ! Rpte-moi ce doux aveu ! Tu m'aimes ? (Marguerite va vers la maison en toute hte, elle s'arrte un instant sur le seuil de la porte et envoie un baiser Faust.) Marguerite Adieu ! Faust Flicit du ciel ! Ah ! fuyons ! (Il se dirige vers la porte du jardin. Mphistophls lui barre le chemin.) Mphistophls Tte folle ! Faust Tu nous coutais ? Mphistophls Par bonheur ! Vous auriez grand besoin, docteur, Qu'on vous renvoyt l'cole !. Faust Laisse-moi 1 Mphistophls Daignez seulement couter un moment, Ce qu'elle va conter aux toiles, Cher maỵtre !. (Marguerite ouvre sa fentre.) Tenez ! Elle ouvre sa fentre. Marguerite Il m'aime ! il m'aime ! Quel trouble en mon cour ! L'oiseau chante, Le vent murmure ! Toutes lew voix de nature Me redisent en chour Il t'aime !. Ah ! qu'il est doux de vivre ! Le ciel me sourit ; L'air m'enivre. Est-ce de plaisir et d'amour Que la feuille tremble et palpite ? Demain ! ah ! presse ton retour, cher bien-aim ! Viens ! ah ! (Elle se donne l'treinte de Faust. Mphistophls sarcastique rit bruyamment tout en quittant le jardin.) Faust (se prcipitant la fentre) Marguerite ! Mphistophls Hein ! -------------------------------------------------------------------------------- Entr'acte et Rcitatif Marguerite - Chour Marguerite Elles ne sont plus l. Je riais avec elles Autrefois. maintenant.. Chour La galant tranger s'enfuit et court encor ! Scne Marguerite, Sibel Marguerite Elles se cachaient ! ah ! cruelles ! Je ne trouvais pas d'outrage assez fort ! Jadis, pour les pchs des autres ! Un jour vient ó l'on est sans piti pour les nơtres ! Je ne suis que honte mon tour ! Et pourtant Dieu le sait, Je n'tais pas infme ; Tout ce qui t'entraỵna, mon me, N'tait que tendresse et qu'amour ! Il ne revient pas. J'ai peur, je frissonne Je languis, hlas ! En vain l'heure sonne ; Il ne revient pas ! O donc peut-il tre ?. Seule ma fentre, Je plonge l-bas, Mon regard, hlas ! hlas ! O donc peut-il tre ? Il ne revient pas ! Je n'ose me plaindre Il faut me contraindre ! Je pleure tout bas. S'il pouvait connaỵtre Ma douleur ! hlas ! O donc peut-il tre ? Il ne revient pas ! Oh ! le voir, entendre le bruit de ses pas, Mon cour est si las, Si las de l'attendre ! Il ne revient pas. Mon seigneur, mon maỵtre ! S'il allait paraỵtre. Quelle joie ! Hlas ! hlas ! O donc peut-il tre ? Il ne revient pas ! (Sibel entre prcipitamment.) Siebel Marguerite Marguerite Siebel Siebel Encor des pleurs ! Marguerite Hlas ! vous seul ne me maudissez pas. Siebel Je ne suis qu'u enfant, Mais j'ai le cour d'un homme Et je vous vengerai de son lche abandon, Je le tuerai ! Marguerite Qui donc ? Siebel Faut-il que je le nomme ? L'ingrat qui vous trahit !. Marguerite Non, taisez-vous !. Siebel Pardon ! vous l'aimer encore ? Marguerite Oui ! toujours. toujours. Mais ce n'est pas vous de plaindre mon ennui, J'ai tort, Siebel, de vous parler de lui, Soyez bni, Siebel, votre amiti m'est donce ! Ceux don't la main creulle me repousse N'ont pas ferm pour moi les portes du Saint-Lieu !. J'y vais, pour mon enfant et pour lui, prier Dieu !. Scne de l'glise Marguerite, Mphistophls, Chour des dmons - Chour religieux (Quelques femmes entrent dans l'glise. Marguerite entre son tour et se met genoux.) Marguerite Seigneur, daignez permettre votre humble servante De s'agenouiller devant vous. Mphistophls (apparaỵt derrire un pilier) Non ! tu ne prieras pas ! Frappez-la d'pouvante ! Esprits du mal, accourez tous ! Chour des Dmons Marguerite! Marguerite Qui m'appelle ? Je chancelle ! je meurs !. Dieu bon ! Dieu clment ! Est-ce dj l'heure du chtiment ? Mphistophls Souviens-toi du pass, quand sous l'aile des anges Arbitant ton bonheur, Tu venais dans son temple, En chantant ses louanges, Adorer le Seigneur, Lorsque tu bgayais une chaste prire D'une timide voix, Et portais dans ton cour les baisers de ta mre, Et Dieu tout la fois ! Ecoute ces clameurs, c'est l'enfer qui t'appelle, C'est l'enfer qui te suit ! C'est l'ternal remords, c'est l'angoisse ternelle Dans l'ternelle nuit ! Marguerite Dieu ! quelle est cette voix qui me parle dans l'ombre ? Dieu tout puissant ! Quel voile sombre sur moi descend ? Chour Religieux Quand du Seigneur le jour luira Sa croix au ciel resplendira Et l'univers s'croulera ! Marguerite Hlas ! hlas ! Ce chant pieux est plus terrible encore ! Mphistophls Non ! pour toi Dieu n'a plus de pardon ! Pour toi le ciel n'a plus d'aurore ! non ! non ! Chour Religieux Que dirai-je alors au Seigneur, O trouverai-je un protecteur, Quand l'innocent n'est pas sans peur ! Marguerite Ah ! ce chant m'touffe et m'oppresse, Je suis dans un cercle de fer ! Mphistophls Adieu les nuits d'amour, Et les jours pleins d'ivresse ! A toi malheur ! toi l'enfer ! Marguerite Seigneur, Seigneur, accueillez la prire Des cours malheureux ! Qu'un rayon de votre lumire Descende sur eux !. Seigneur, accueillez la prire La prire des cours malheureux ! Qu'un rayon de votre lumire Descende sur eux !. Chour Religieux Seigneur, Seigneur ! accueillez la prire Des cours malheuruex ! Qu'un rayon de votre lumire Descende sur eux ! Mphistophls Marguerite, sois mau***e ! toi l'enfer ! Marguerite Ah ! Le Chour des soldats Chour des soldats, Valentin, Siebel (A gauche, la maison de Marguerite.) Chour des soldats Dposons les armes. Dans nos foyers Enfin nous voici revenus, Nos mres en larmes, Nos mres et nos sours Ne nous attendront plus. Valentin (remarquant Siebel) Eh ! parbleu ! c'est Siebel ! Siebel (embarrass) En effet, je. Valentin Viens vite, viens dans mes bras ! Et Marguerite ? Siebel Elle est l'flise, je crois. Valentin Oui, priant Dieu pour moi. Chre sour ! Comme elle va prter une oreille attentive Au rcit de nos combats ! Chour Oui, c'est plaisir dans les familles De conter aux enfants qui frmissent tout bas, Aux vieillards, aux jeunes filles, La guerre et ses combats. Gloire immortelle de nos ạeux, Sois nous fidle, mourons comme eux ! Et sous ton aile, soldats vainqueurs, Dirige nos pas. enflamme nos cours ! Pour toi, mre partie, Affrontant le sort, Tes fils, l'me aguerrie, Ont brav la mort. Ta voix sainte nous crie : En avant, soldats ! Le fer la main. le fer la main. Courez aux combats !. Gloire aux combats !. Gloire., etc. Vers nos foyers, htons le pas, On nous attend, la paix est faite, Plus de soupirs ! ne tardons pas, Vers nos foyers, htons le pas Notre pays nous tend les bras L'amour nous rit, l'amour nous fte. Et plus d'un cour frmit tout bas. Au souvenir de nos combats. Htons le pas, ne tardons pas. Gloire., etc. (Le soldats s'en vont. Seuls restent Valentin et Siebel.) Rcit Valentin, Siebel Valentin Allons, Siebel, entrons dans la maison ! Le verre en main, tu me feras raison ! Siebel Non. n'entre pas ! Valentin Pourquoi ?. tu dtournes la tte. Ton regard fuit le mien. Siebel, explique-toi ? Siebel (avec un certain effort) Eh bien !. non, je ne puis ! (Siebel se tient devant la maison.) Valentin Que veux-tu dire? Siebel Arrte ! sois clment, Valentin ! (Il essaie de retenir Valentin.) Valentin Laisse-moi, laisse moi ! (Il se prcipite dans la maison.) Siebel Pardonne-lui ! Mon Dieu ! je vous implore ! Mon Dieu, protgez-la ! Scne et Srnade Mphistophls, Faust (Entrent Faust et Mphistophls, ce dernier transporte une guitare. Faust se dirige vers la maison de Marguerite, puis s'arrte.) Mphistophls Qu'attendez-vous encore ? entrons dans la maison ! Faust Tais-toi, mau*** ! J'ai peur de rapporter ici La honte et le malheur. Mphistophls A quoi bon la revoir, aprs l'avoir quitte, Notre prsence ailleurs serait bien meiux fte ! Le sabbat nous attend ! Faust Marguerite ! Mphistophls Je vois que mes avis sont vains Et que l'amour l'emporte ! Mais, pour vous faire ouvrir la porte, Vous avez grand besoin du secours de ma voix. (Faust plong dans ses penss, s'en va.) Mphistophls (s'accompagnant la guitare) Vous qui faites l'endormie, N'entendez-vous pas. O Catherine, ma mie, N'entendez-vous pas Ma voix et mes pas ? Ainsi ton galant t'appelle. Et ton cour l'en croit. Ah ! Ah ! Ah !. N'ouvre ta porte, ma belle, Que la bague au doigt. Catherine que j'adore, Pourquoi refusez. A l'amant qui vous implore, Pourquoi refusez un si doux baiser ? Ainsi ton galant supplie. Et ton cour l'en croit. Ah ! Ah ! Ah ! Ne donne un baiser , ma mie Que la bague au doigt. Ah ! Ah ! Ah ! Trio du duel Valentin, Mphistophls, Faust Valentin (se prcipite hors de la maison) Que voulez-vous, messieurs ? Mphistophls Pardon ! mon camarade, pardon ! Mais ce n'est pas pour vous Qu'tait la srnade ! Valentin Ma sour l'couterait mieux que moi, Je le sais !! (Valentin brise la guitare de Mphistophls.) Faust ( part) Sa sour !. Mphistophls Quelle mouche vous pique ?. Vous n'aimez donc pas la musique ? Valentin Assez d'outrage !. assez ! A qui de vous dois-je demander compte De mon malheur, et de ma honte ? Qui de vous deux doit tomber sous mes coups ? Mphistophls Vous le voulez ?. Allons, docteur, allons, vous ! Faust ( part) Terrible et frmissant, Il glace mon courage !. Terrible et frmissant, Il glace mon courage !. Dois-je verser le sang Du frre que j'ourage. Valentin Redouble, ơ Dieu puissant ! Ma force et mon courage ! Redouble, redouble, ma force et mon courage ! Permets que dans son sang je lave mon outrage, Dieu puissant !. redoube mon courage ! Mphistophls De sont air menaant, De son aveugler age. Moi, je ris ! Mon bras puissant Va dtourner l'orage. Valentin (Serrant dans sa main la mdaille pendue son cou.) Et toi que prserve mes jours, Toi qui me viens de Marguerite, Je ne veux plus de ton secours. Mdaille mau***e ! Je ne veux plus de ton secours ! (Il jette la mdaille par terre.) Mphistophls ( part) Tu t'en repentiras. Faust Terrible et frmissant, Valentin Redouble, ơ Dieu puissant. Mphistophls De son air menaant, Valentin En garde, et dfends-toi ! Mphistophls (*** doucement Faust) Serrez-vous contre moi Et poussez seulement, cher docteur, moi, je pare. (Valentin engage le combat.) Valentin (tombe, mortellement bless) Ah ! Mphistophls Voici notre hros tendu sur la sable ! Au large maintenant, au large ! (Il entraỵne Faust au loin.) Mort de Valentin Marthe, Chour, Valentin, Marguerite, Siebel (Marthe et les Citadins entrent portant des torches.) Marthe Par ici, par ici, mes amis ! On se bat dans la rue !. L'un d'eux est tomb l ; Regardez, le voici ! Chour Par ici, par ici, mes amis ! On se bat dans la rue !. L'un d'eux est tomb l ; Regardez, le voici ! Il n'est pas encor mort, On dirait qu'il remue ! Vite, approchons ! Il faut le secourir !. Valentin (Il se relve avec un certain effort) Merci ! merci ! De vos plaintes faites-moi grce ! J'ai vu, morbleu ! la mort en face Trop souvent pour en avoir peur ! Margeurite (et Siebel apparaissent) Valentin ! Valentin ! Valentin Marguerite, ma sour, Que me veux-tu ? va-t'en ! (Marguerite se fraie un chemin travers la foule et s'agenouille devant Valentin.) Marguerite O Dieu ! Valentin Je meurs par elle ! J'ai sottement cherch querelle A son amant ! Chour Son amant ! Siebel ( Valentin) Grce ! grce ! Pour elle grce ! Soyez clment ! Marguerite Douleur cruelle ! O chtiment. Chour Il meurt pour elle ! Il meurt frapp par son amant ! Valentin Ecoute-moi bien, Marguerite : Ce qui doit arriver, arive l'heure ***e ! La mort nous frappe quand il faut, Et chacun obit aux volonts d'en haut ! Toi ! te voil dans la mauvaise voie, Tes blanches mains ne travailleront plus ! Tu renieras, pour vivre dans la joie, Tous les devoirs et toutes les vertus ! Va ! la honte t'accable ! Le remords suit tes pas ! Mais enfin l'heure sonne ! Meurs ! et si Dieu te pardonne, Sois mau***e ici bas !. Chour O terreur ! O blasphme A ton heure suprme, infortun. Songe, hlas ! toi-mme ; Pardonne, si tu veux tre un jour pardonn ! Valentin Marguerite, sois mau***e ! La mort t'attend sur ton grabat ! Moi. je meurs de ta main. et je tombe en soldat. Chour Que le Seigneur ait son me Et pardonne au pcheur. -------------------------------------------------------------------------------- La nuit de Walpurgis Chour, Faust, Mphistophls (Les montagnes du Hartz. Dans l'obscurit, les dmons et les sorcires font un sabbat.) Chour Dans les bruyres Dans les roseaux, Parmi les pierres Et sur les eaux, De place en place, Perant la nuit, S'allume et passe Un feu qui lui. Alerte, alerte ! De loin, de prs Dans l'herbe verte Sous les cyprs. Mouvantes flammes, Rayons glacs, Ce sont les mes Des trpasss. Faust Arrte ! Mphistophls N'as-tu pas promis De m'accompagner sans rien dire ? Faust O sommes-nous ? Mphistophls Dans mon empire ! Ici, docteur, tout m'est soumis ! Voici la nuit de Walpurgis. Chour Voici la nuit de Walpurgis. Hou, hou. Faust Mon sang se glace ! (Il veut fuir.) Mphistophls (le retenant) Attends ! je n'ai qu'un signe faire, Pour qu'ici tout change et s'claire ! (La montagne s'entrouve et lasse voir un vaste palais resplendissant d'or, au milieu duquel se dresse une table reichment servie et entoure des riens, et des courtisanes de l'antiquit.) Jusqu'aux premiers feux du matin, A l'abri des regards profanes, Je t'offre une place au festin Des reines et des courtisanes. Chour Que les coupes s'emplissent, Au nom des anciens dieux, Que les airs retentissent De nos accords joyeux. Mphistophls Reines de beaut De l'antiquit, Cloptre aux doux yeux, Lạs, au front charmant, Laissez-nous, laissez-nous Au banquet prendre place un moment. ( Faust) Allons ! allons ! pour gurir la fivre De ton cour bless, Prends cette coupe, et que ta lvre Y puise l'ouvli du pass. Chour Que les coupes s'emplissent, Au nom des anciens Dieux, Que les airs retentissent De nos accords joyeux ! Ballet Mphistophls Que ton ivresse ơ volupt, Etouffe le remords dans son cour enchant !. (Faust voit apparare en vision Marguerite.) Qu'as-tu donc ? Faust Ne le vois-tu pas, l. Devant nous, muette et blme ?. Quel trange ornement Autour de ce beau cou ! Un ruban rouge qu'elle cache ! Un ruban rouge, Erroit comme un tranchant de hache ! Marguerite ! je sens se dresser mes cheveux ! Je veux la voir ! viens ! je le veux ! Scne de la prison Faust, Mphistophls, Marguerite Faust ( Mphistophls) Va t-en ! Mphistophls Le jour va luire ; on dresse l'chfaud, Dcide sans retard Marguerite te suivre Le geơlier dort, voici les clefs Il faut que ta main d'homme la dlivre. Faust Laisse-nous ! Mphistophls Hte-toi ! Moi, je veille au dehors ! Faust Mon cour est pntr d'pouvante ! O torture ! O source de regrets de d'ternels remords ! C'est elle, la voici, la douce crature, Jete au fond d'une prison Comme une vile criminelle ! Le dsepoir gara sa raison ! Son pauvre enfant, ơ Dieu ! Son pauvre enfant tu, tu par elle ! Marguerite ! Marguerite ! Marguerite (se rveille) Ah ! c'est la voix du bien aim ! A son appel mon cour s'est ranim ! Faust Marguerite ! Marguerite Au milieu de vos clats de rire, Dmons qui m'entourez,j'ai reconnu sa voix ! Sa main, sa douce main m'attire ! Je suis libre ! il est l ! Je l'entends, je le vois ! Oui, c'est toi, je t'aime, Oui, c'est toi, je t'aime, Les fers, la mort mme ne me fond plus peur ! Tu m'as retrouve. Ma voil sauve. C'est toi, je suis sur ton cour ! Faust Oui, c'est moi, je t'aime, Oui, c'est moi, je t'aime, Malgr l'effort mme Du dmon moqueur, Je t'ai retrouve. Te voil sauve, C'est moi, viens, viens sur mon cour ! (Il essaie de l'emmener, elle se retire des ses bras.) Marguerite (ses penses vagabondent) Attends ! Voici la rue O tu m'as vue Pour la premire fois, O votre main osa presque effleurer mes doigts. Ne permettez-vous pas, ma belle demoiselle, Qu'on vous offre le bras pour faire le chemin ? Non monsieur, Je ne suis demoiselle ni belle, demoiselle ni belle, Et je n'aipas besoin qu'on me donne la main. Faust Oui mon cour se souvient. Mais suis-moi, l'heure passe. Marguerite Et voici le jardin charmant, Parfum de myrte et de rose, O chaque soir descrtement Tu pntrais la nuit close. Faust Viens, viens, Marguerite Marguerite Non ! Faust Viens, viens, fuyons ! Marguerite Non ! non ! reste encore. Faust O ciel ! Elle ne m'entend pas ! Mphistophls Alerte !. ou vous tes perdus ! Si vous tardez encor, je ne m'en mle plus ! Marguerite Le dmon. le dmon ! le vois-tu ? l dans l'ombre. Fixant sur nous son oil de feu ? Que nous veut-il ? chasse-le du Saint-Lieu ! Mphistophls Quittons ce lieu sombre, le jour est lev ; De leur peid sonore J'entends nos chevaux frapper le pav, Viens, sauvons-la ! Peut-tre, il en est temps encore ! Marguerite Mon Dieu, protgez-moi ! Faust Viens ! Marguerite Mon Dieu, je vous implore ! Faust Fuyons ! Peut-tre, il en est temps encore ! Marguerite Anges purs, anges radieux Portez mon me au sein hes cieux ! Dieu juste, toi je m'abandone ! Dieu bon, je suis toi, pardonne ! Anges purs, anges radieux, Portez mon me au sein des cieux !. Faust Viens, suis-moi, je le veux ! Margeurite Anges pur, anges radieux, Portez mon me au sein des cieux ! Mphistophls Htons-nous ! Marguerite Dieu juste, toi je m'abandonne ! Faust Viens ! suis-moi 1. je le veux ! Viens, viens ! quittons ces leiux Dj le jour envahit les cieux ! Veins ! viens ! c'est moi C'est moi que te l'ordonne ! Viens ! viens !quittons ces lieux ! Dj le jour envahit les cieux ! Mphistophls L'heure sonne ! Dj le jour enhavit, enhavit les cieux ! Htons-nous, htons-nous de quitter ces lieux, Dj le jour envahit les cieux ! Suis nos pas. Viens, ou je t'abandonne ! Htons-nous, htons-nous de quitter ces lieux ! Dj le jour envahit les cieux ! Faust Marguerite !. Marguerite Pourquoi ce regard menacant ? Pourquoi ces mains rouges de sang ? Va ! tu me fais horreur ! Faust Ah ! Mphistophls Juge ! Apothose Chour clste Chour clste Sauve ! Christ est ressuscit ! Christ vient de renaỵtre ! Paix et flicit Aux disciples du Maỵtre ! Christ vient de renaỵtre ! Christ vient de renaỵtre ! Christ est ressuscit ! (Le sportes de la prison s'ouvert. Lme de Margeurite monte au ciel. Faust, dsepr la contemple et tombe ses genoux en priant. Mphistophls se retire avant l'avoir subir la gloire de l'pe de l'Archange. ANGELIQUE