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Hamlet (Traduction de Franỗois-Victor Hugo)

Chủ đề trong 'Pháp (Club de Francais)' bởi despi, 23/08/2001.

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  1. despi

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    Hamlet (Traduction de Franỗois-Victor Hugo)

    Hamlet (Traduction de Franỗois-Victor Hugo)

    AUTEUR Shakespeare
    COPISTE Rộmy Albet
    ----------------

    PERSONNAGES

    CLAUDIUS, roi de Danemark.
    HAMLET, fils du prộcộdent roi, neveu du roi actuel.
    POLONIUS, chambellan.
    HORATIO, ami d Hamlet.
    LAERTES, fils de Polonius.
    VOLTIMAND, courtisan.
    CORNẫLIUS, courtisan .
    ROSENCRANTZ, courtisan.
    GUILDENSTERN, courtisan.
    OSRIC, courtisan.
    UN GENTILHOMME.
    UN PRETRE.
    MARCELLUS, officier.
    BERNARDO, officier.
    FRANCISCO, soldat.
    REYNALDO, serviteur de Polonius.
    COMEDIENS.
    DEUX PAYSANS, fossoyeurs.
    FORTINBRAS, prince de Norvốge.
    UN CAPITAINE.
    AMBASSADEURS ANGLAIS.
    GERTRUDE, reine de Danemark et mốre d'Hamlet.
    OPHELIA, fille de Polonius.
    LE SPECTRE DU PẩRE D'HAMLET.

    SEIGNEURS, DAMES, OFFICIERS, SOLDATS,

    MATELOTS, MESSAGERS, GENS DE SUITE.

    La scốne est Elseneur

    ACTE I

    ---------------------------------------

    SCẩNE I

    ELSENEUR UNE PLATE-FORME DEVANT LE CHTEAU
    FRANCISCO est en faction . BERNARDO vient lui

    BERNARDO
    Qui est l?

    FRANCISCO
    Non, rộpondez-moi, vous! Halte! Faites-vous reconnaợtre vous-mờme.

    BERNARDO
    Vive le roi!

    FRANCISCO
    Bemardo?

    BERNARDO
    Lui-mờme.

    FRANCISCO
    Vous venez trốs exactement votre heure.

    BERNARDO
    Minuit vient de sonner; va te mettre au lit, Francisco.

    FRANCISCO
    Grand merci de venir ainsi me relever! Le froid est aigre, et je suis transi jusqu'au coeur.

    BERNARDO
    Avez-vous eu une faction tranquille?

    FRANCISCO
    Pas mờme une souris qui ait remuộ!

    BERNARDO
    Allons, bonne nuit! Si vous rencontrez Horatio et Marcellus, mes camarades de garde, ***es-leur de se dộpờcher.

    Entrent HORATIO et MARCELLUS

    FRANCISCO
    Je pense que je les entends. Halte! Qui va l!

    HORATIO
    Amis de ce pays.

    MARCELLUS
    Hommes liges du roi danois.

    FRANCISCO
    Bonne nuit!

    MARCELLUS
    Ah! adieu, honnờte soldat! Qui vous a relevộ?

    FRANCISCO
    Bemardo a pris ma place. Bonne nuit!
    (Francisco sort.)

    MARCELLUS
    Hol! Bernardo!

    BERNARDO
    Rộponds donc. Est-ce Horatio qui est l?

    HORATIO
    C'est toujours bien un morceau de lui.

    BERNARDO
    Bienvenu, Horatio! Bienvenu, bon Marcellus!

    MARCELLUS
    Eh bien! cet ờtre a-t-il reparu cette nuit?

    BERNARDO
    Je n'ai rien vu.

    MARCELLUS
    Horatio *** que c'est uniquement notre imagination, et il ne veut pas se laisser prendre par la croyance cette terrible apparition que deux fois nous avons vue. Voil pourquoi je l'ai pressộ de faire avec nous, cette nuit, une minutieuse veillộe, afin que, si la vision revient encore, il puisse confirmer nos regards et lui parler.

    HORATIO
    Bah! bah! elle ne paraợtra pas.

    BERNARDO
    Asseyez-vous un moment, que nous rebattions encore une fois vos oreilles, si bien fortifiộes contre notre histoire, du rộcit de ce que nous avons vu deux nuits.

    HORATIO
    Soit! asseyons-nous, et ộcoutons ce que Bernardo va nous dire.

    BERNARDO
    C'ộtait justement la nuit derniốre, alors que cette ộtoile, l-bas, qui va du pụle vers l'ouest, avait terminộ son cours pour illuminer cette partie du ciel oự elle flamboie maintenant. Marcellus et moi, la cloche sonnait alors une heure...

    MARCELLUS
    Paix, interromps-toi ! ... Regarde! Le voici qui revient.

    LE SPECTRE ENTRE

    BERNARDO
    Avec la mờme forme, semblable au roi qui est mort.

    MARCELLUS
    Tu es un savant: parle-lui, Horatio.

    BERNARDO
    Ne ressemble-t-il pas au roi? Regarde-le bien, Horatio.

    HORATIO
    Tout fait! Je suis labourộ par la peur et par l'ộtonnement.

    BERNARDO
    Il voudrait qu on lui parlõt.

    MARCELLUS
    Questionne-le, Horatio.

    HORATIO
    Qui es-tu, toi qui usurpes cette heure de la nuit et cette forme noble et guerriốre sous laquelle la majestộ ensevelie du Danemark marchait naguốre? Je te somme au nom du ciel, parle.

    MARCELLUS
    Il est offensộ.

    BERNARDO
    Vois! il s'en va fiốrement.

    HORATIO
    Arrờte; parle! je te somme de parler; parle!
    (Le spectre sort.)

    MARCELLUS
    Il est parti, et ne veut pas rộpondre.

    BERNARDO
    Eh bien! Horatio, vous tremblez et vous ờtes tout põle! Ceci n'est-il rien de plus que de l'imagination? Qu'en pensez-vous?

    HORATIO
    Devant mon Dieu, je n'aurais pu le croire, sans le tộmoignage sensible et ộvident de mes propres yeux.

    MARCELLUS
    Ne ressemble-t-il pas au roi?

    HORATIO
    Comme tu te ressembles toi-mờme. C'ộtait bien l l'armure qu'il portait, quand il combattit l'audacieux Norvộgien; ainsi il fronỗait le sourcil alors que, dans une entrevue furieuse, il ộcrasa sur la glace les Polonais en traợneaux. C'est ộtrange!

    MARCELLUS
    Deux fois dộj, et justement cette heure de mort, il a passộ avec cette dộmarche martiale prốs de notre poste.

    HORATIO
    Quel sens particulier donner ceci? Je n'en sais rien; mais, en juger en gros et de prime abord, c'est le prộsage de quelque ộtrange catastrophe dans
    l'ẫtat.

    MARCELLUS
    Eh bien! asseyons-nous; et que celui qui le sait me dise pourquoi ces gardes si strictes et si rigoureuses fatiguent ainsi toutes les nuits les sujets de ce royaume! Pourquoi tous ces canons de bronze fondus chaque jour, et toutes ces munitions de guerre achetộes l'ộtranger? Pourquoi ces presses faites sur les charpentiers de navire, dont la rude tõche ne distingue plus le dimanche du reste de la semaine? Quel peut ờtre le but de cette activitộ toute haletante, qui fait de la nuit la compagne de travail du jour? Qui pourra m'expliquer cela?

    HORATIO
    Je puis le faire, du moins, d'aprốs la rumeur qui court. Notre feu roi, dont l'image vient de vous apparaợtre, fut, comme vous savez, provoquộ un
    combat par Fortinbras de Norvốge, que piquait un orgueil jaloux. Dans ce combat, notre vaillant Hamlet (car cette partie du monde connu l'estimait pour tel) tua ce Fortinbras. En vertu d'un contrat bien scellộ, dỷment ratifiộ par la justice et par les hộrauts, Fortinbras per*** avec la vie toutes les terres qu'il possộdait et qui revinrent au vainqueur. Contre ce gage, une portion ộquivalente avait ộtộ risquộe par notre roi, charge d'ờtre rộunie au patrimoine de Fortinbras, si celui-ci eỷt triomphộ. Ainsi les biens de Fortinbras, d'aprốs le traitộ et la teneur formelle de certains articles, ont dỷ ộchoir Hamlet. Maintenant, mon cher, le jeune Fortinbras,
    ộcervelộ, tout plein d'une ardeur fougueuse, a ramassộ ỗ et l, sur les frontiốres de Norvốge, une bande d'aventuriers sans feu ni lieu, enrụlộs, moyennant les vivres et la paye, pour quelque entreprise hardie; or il n'a d'autre but (et cela est prouvộ notre gouvernement) que de reprendre sur nous, par un coup de main et par des moyens violents, les terres sus***es,
    ainsi perdues par son pốre. Et voil, je pense, la cause principale de nos prộparatifs, la raison des gardes qu'on nous fait monter, et le grand motif du train de poste et du remue-mộnage que vous voyez dans le pays.

    BERNARDO
    Je pense que ce ne peut ờtre autre chose; tu as raison. Cela pourrait bien expliquer pourquoi cette figure prodigieuse passe tout armộe travers nos postes, si semblable au roi qui ộtait et qui est encore l'occasion de ces guerres.

    HORATIO
    Il suffit d'un atome pour troubler l'oeil de l'esprit. l'ộpoque la plus glorieuse et la plus florissante de Rome, un peu avant que tombõt le tout-puissant Jules Cộsar, les tombeaux laissốrent ộchapper leurs hụtes, et les morts en linceul allốrent, poussant des cris rauques, dans les rues de Rome. On vit aussi des astres avec des queues de flamme, des rosộes de sang, des signes dộsastreux dans le soleil, et l'astre humide sous l'influence duquel est l'empire de Neptune s'ộvanouit dans une ộclipse, croire que c'ộtait le jour du jugement. Ces mờmes signes prộcurseurs d'ộvộnements terribles, messagers toujours en avant des destinộes, prologue des catastrophes imminentes, le ciel et la terre les ont fait apparaợtre dans nos climats nos compatriotes. (Le spectre reparaợt.) Mais, chut! Regardez! l! Il revient encore! Je vais lui barrer le passage, dỷt-il me foudroyer. Arrờte, illusion! Si tu as un son, une voix dont tu fasses usage, parle-moi! S'il y a faire quelque bonne action qui puisse contribuer ton soulagement et mon salut, parle-moi ! Si tu es dans le secret de quelque malheur national, qu'un avertissement pourrait peut-ờtre prộvenir, oh ! parle. Ou si tu as enfoui pendant ta vie dans le sein de la terre un trộsor extorquộ, ce pourquoi, ***-on, vous autres esprits vous errez souvent aprốs la mort, dis-le-moi. (Le coq chante.) Arrờte et parle... Retiens-le, Marcellus.

    MARCELLUS
    Le frapperai-je de ma pertuisane?

    HORATIO
    Oui, s'il ne veut pas s'arrờter.

    BERNARDO
    Il est ici!

    HORATIO
    Il est ici! (Le spectre sort.)

    MARCELLUS
    Il est parti! Nous avons tort de faire un ờtre si majestueux ces menaces de violence; car il est, comme l'air, invulnộrable; et nos vains coups ne seraient qu'une mộchante moquerie.

    BERNARDO
    Il allait parler quand le coq a chantộ.

    HORATIO
    Et alors, il a bondi comme un ờtre coupable une effrayante sommation. J'ai ouù dire que le coq, qui est le clairon du matin, avec son cri puissant et aigu, ộveille le dieu du jour; et qu' ce signal, qu'ils soient dans la mer ou dans le feu, dans la terre ou dans l'air, les esprits ộgarộs et errants regagnent en hõte leurs retraites; et la preuve nous en est donnộe par ce que nous venons de voir.

    MARCELLUS
    Il s'est ộvanoui au chant du coq. On *** qu'aux approches de la saison oự l'on cộlốbre la naissance du Sauveur, l'oiseau de l'aube chante toute la nuit; et alors, ***-on, aucun esprit n'ose s'aventurer dehors. Les nuits sont saines; alors, pas d'ộtoile qui frappe, pas de fộe qui jette des sorts, pas de sorciốre qui ait le pouvoir de charmer; tant cette ộpoque est bộnie
    et pleine de grõce!

    HORATIO
    C'est aussi ce que j'ai ouù dire, et j'en crois quelque chose. Mais, voyez! le matin, vờtu de son manteau roux, s'avance sur la rosộe de cette haute colline, l-bas l'Orient. Finissons notre faction, et, si vous m'en croyez, faisons part de ce que nous avons vu cette nuit au jeune Hamlet; car, sur ma vie! Cet esprit, muet pour nous, lui parlera. Consentez-vous cette confidence, aussi impộrieuse notre dộvouement que conforme notre devoir?

    MARCELLUS
    Faisons cela, je vous prie! je sais oự, ce matin, nous avons le plus de chance de le trouver.



    Sayonara!!! Good Night, sleep tight, don't let the bed bugs bite.




    éu?c s?a ch?a b?i - despi on 23/08/2001 09:24:50
  2. despi

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    SC?NE II
    ------------------------------------------------
    SALLE D'?TAT DANS LE CH?TEAU
    Entrent LE ROI, LA REINE, HAMLET, POLONIUS,LAERTES, VOLTIMAND, CORN?LIUS,
    des seigneurs et leur suite
    LE ROI
    Bien que la mort de notre cher fr?re Hamlet soit un souvenir toujours r?cent; bien qu'il soit convenable pour nous de maintenir nos coeurs dans le chagrin, et, pour tous nos sujets, d'avoir sur le front la m?me contraction de douleur, cependant la raison, en lutte avec la nature, veut que nous pensions ? lui avec une sage tristesse, et sans nous oublier nous-m?mes. Voil? pourquoi celle qui fut jadis notre soeur, qui est maintenant notre reine, et notre associ?e ? l'empire de ce belliqueux Etat, a ?t? prise par nous pour femme. C'est avec une joie douloureuse, en souriant d'un oeil et en pleurant de l'autre, en m?lant le chant des fun?railles au chant des noces, et en tenant la balance ?gale entre la joie et la douleur, que nous nous sommes mari?s; nous n'avons pas r?sist? ? vos sages conseils qui ont ?t? librement donn?s dans toute cette affaire. Nos remerciements ? tous! Maintenant passons outre, et sachez que le jeune Fortinbras, se faisant une faible id?e de nos forces ou pensant que, par suite de la mort de feu notre cher fr?re, notre empire se l?zarde et tombe en ruine, est poursuivi par la chim?re de sa sup?riorit?, et n'a cess? de nous importuner de messages, par lesquels il nous r?clame les terres tr?s l?galement c?d?es par son p?re ? notre fr?re tr?s vaillant. Voil? pour lui. Quant ? nous et ? l'objet de cette assembl?e, voici quelle est l'affaire. Nous avons ?crit sous ce pli au roi de Norv?ge, oncle du jeune Fortinbras, qui, impotent et retenu au lit, connaỵt ? peine les intentions de son neveu, afin qu'il ait ? arr?ter ses men?es; car les lev?es et les enrơlements n?cessaires ? la formation des corps se font tous parmi ses sujets. Sur ce, nous vous d?p?chons, vous, brave Corn?lius, et vous, Voltimand, pour porter ces compliments ?crits au vieux Norv?gien; et nous limitons vos pouvoirs personnels, dans vos n?gociations avec le roi, ? la teneur des instructions d?taill?es que voici. Adieu! et que votre diligence prouve votre d?vouement!
    CORN?LIUS et VOLTIMAND
    En cela, comme en tout, nous vous montrerons notre d?vouement.
    LE ROI
    Nous n'en doutons pas. Adieu de tout coeur! (Voltimand et Corn?lius sortent.) Et maintenant, Laertes, qu'avez-vous de nouveau ? me dire ? Vous nous avez parl? d'une requ?te. Qu'est-ce, Laertes? Vous ne sauriez parler raison au roi de Danemark et perdre vos paroles. Que peux-tu d?sirer, Laertes, que je ne sois pr?t ? t'accorder avant que tu le demandes? La t?te n'est pas plus naturellement d?vou?e au coeur, la main, plus serviable ? la bouche, que la couronne de Danemark ne l'est ? ton p?re. Que veux-tu, Laertes?
    LAERTES
    Mon redout? seigneur, je demande votre cong? et votre agr?ment pour retourner en France. Je suis venu avec empressement en Danemark pour vous rendre hommage ? votre couronnement; mais maintenant, je dois l'avouer, ce devoir une fois rempli, mes pens?es et mes voeux se tournent de nouveau vers la France, et s'inclinent humblement devant votre gracieux cong?.
    LE ROI
    Avez-vous la permission de votre p?re? Que *** Polonius?
    POLONIUS
    Il a fini, monseigneur, par me l'arracher ? force d'importunit?s; mais, enfin, j'ai ? regret mis ? son d?sir le sceau de mon consentement. Je vous supplie de le laisser partir.
    LE ROI
    Pars quand tu voudras, Laertes le temps t'appartient, emploie-le au gr? de tes plus chers caprices. Eh bien! Hamlet, mon cousin et mon fils...
    HAMLET, ? part
    Un peu plus que cousin, et un peu moins que fils.
    LE ROI
    Pourquoi ces nuages qui planent encore sur votre front?
    HAMLET
    Il n'en est rien, seigneur; je suis trop pr?s du soleil.
    LA REINE
    Bon Hamlet, d?pouille ces couleurs nocturnes, et jette au roi de Danemark un regard ami. Ne t'acharne pas, les paupi?res ainsi baiss?es, ? chercher ton noble p?re dans la poussi?re. Tu le sais, c'est la r?gle commune tout ce qui vit doit mourir, emport? par la nature dans l'?ternit?.
    HAMLET
    Oui, madame, c'est la r?gle commune.
    LA REINE
    S'il en est ainsi, pourquoi, dans le cas pr?sent, te semble-t-elle si ?trange?
    HAMLET
    Elle me semble, madame! Non: elle est. Je ne connais pas les semblants. Ce n'est pas seulement ce manteau noir comme l'encre, bonne m?re, ni ce costume oblig? d'un deuil solennel, ni le souffle violent d'un soupir forc?, ni le ruisseau intarissable qui inonde les yeux, ni la mine abattue du visage, ni toutes ces formes, tous ces modes, toutes ces apparences de la douleur, qui peuvent r?v?ler ce que j'?prouve. Ce sont l? des semblants, car ce sont des actions qu'un homme peut jouer; mais j'ai en moi ce qui ne peut se feindre. Tout le reste n'est que le harnais et le v?tement de la douleur.
    LE ROI
    C'est chose touchante et honorable pour votre caract?re, Hamlet, de rendre ? votre p?re ces fun?bres devoirs. Mais, rappelez-vous-le, votre p?re avait perdu son p?re, celui-ci avait perdu le sien. C'est pour le survivant une obligation filiale de garder pendant quelque temps la tristesse du deuil; mais pers?v?rer dans une affliction obstin?e, c'est le fait d'un ent?tement impie; c'est une douleur indigne d'un homme ; c'est la preuve d'une volont? en r?volte contre le ciel, d'un coeur sans humilit?, d'une ?me sans r?signation, d'une intelligence simple et illettr?e. Car, pour un fait qui, nous le savons, doit n?cessairement arriver, et est aussi commun que la chose la plus vulgaire, ? quoi bon, dans une opposition maussade, nous ?mouvoir ? ce point? Fi! c'est une offense au ciel, une offense aux morts, une offense ? la nature, une offense absurde ? la raison, pour qui la mort des p?res est un lieu commun et qui n'a cess? de crier, depuis le premier cadavre jusqu'? l'homme qui meurt aujourd'hui: Cela doit ?tre ainsi! Nous vous en prions, jetez ? terre cette impuissante douleur, et regardez-nous comme un p?re. Car, que le monde le sache bien! vous ?tes de tous le plus proche de notre trơne; et la noble affection que le plus tendre p?re a pour son fils, je l'?prouve pour vous. Quant ? votre projet de retourner aux ?coles de Wittemberg, il est en tout contraire ? notre d?sir; nous vous en supplions, consentez ? rester ici, pour la joie et la consolation de nos yeux, vous, le premier de notre cour, notre cousin et notre fils.
    LA REINE
    Que les pri?res de ta m?re ne soient pas perdues,HamJet! je t'en prie, reste avec nous; ne va pas ? Wittemberg.
    HAMLET
    Je ferai de mon mieux pour vous ob?ir en tout, madame.
    LE ROI
    Allons, voil? une r?ponse affectueuse et convenable. Soyez en Danemark comme nous-m?me... Venez, madame. Cette d?f?rence gracieuse et naturelle d'Hamlet sourit ? mon coeur: en actions de gr?ces, je veux que le roi de Danemark ne boive pas aujourd'hui une joyeuse sant?, sans que les gros canons le disent aux nuages, et que chaque toast du roi soit r?p?t? par le ciel, ?cho du tonnerre terrestre. Sortons. (Le roi, la reine, les seigneurs, Polonius et Laertes sortent.)
    HAMLET
    Ah! Si cette chair trop solide pouvait se fondre, se dissoudre et se perdre en ros?e! Si l'?ternel n'avait pas dirig? ses canons contre le suicide ! ... O Dieu! ơ Dieu! combien pesantes, us?es, plates et st?riles, me semblent toutes les jouissances de ce monde! Fi de la vie! ah! fi! C'est un jardin de mauvaises herbes qui montent en graine ; une v?g?tation f?tide et grossi?re est tout ce qui l'occupe. Que les choses en soient venues l?! Depuis deux mois seulement qu'il est mort! Non, non, pas m?me deux mois! Un roi si excellent; qui ?tait ? celui-ci ce qu'Hyp?non est ? un satyre; si tendre pour ma m?re qu'il ne voulait pas permettre aux vents du ciel d'atteindre trop rudement son visage! Ciel et terre! faut-il que je me souvienne ? Quoi! elle se pendait ? lui, comme si ses d?sirs grandissaient en se rassasiant. Et pourtant! En un mois... Ne pensons pas ? cela... Fragilit?, ton nom est femme! En un petit mois, avant d'avoir us? les souliers avec lesquels elle suivait le corps de mon pauvre p?re, comme Niob?, tout en pleurs. Eh quoi! elle, elle-m?me! Ơ ciel! Une b?te, qui n'a pas de r?flexion, aurait gard? le deuil plus longtemps... Mari?e avec mon oncle, le fr?re de mon p?re, mais pas plus semblable ? mon p?re que moi ? Hercule! En un mois! Avant m?me que le sel de ses larmes menteuses ẻt cess? d'irriter ses yeux rougis, elle s'est mari?e! Ơ ardeur criminelle! courir avec une telle vivacit? ? des draps incestueux! C'est une mauvaise action qui ne peut mener ? rien de bon. Mais tais-toi, mon coeur! car il faut que je retienne ma langue.
    Entrent HORATIO, BERNARDO et MARCELLUS
    HORATIO
    Salut ? Votre Seigneurie!
    HAMLET
    Je suis charm? de vous voir bien portant. Horatio, si j'ai bonne m?moire?
    HORATIO
    Lui-m?me, monseigneur, et votre humble serviteur toujours.
    HAMLET
    ***es mon bon ami; j'?changerai ce titre avec vous. Et que faites-vous loin de Wittemberg, Horatio ?... Marcellus!
    MARCELLUS
    Mon bon seigneur?
    HAMLET
    Je suis charm? de vous voir; bonsoir, monsieur! Mais vraiment pourquoi avez-vous quitt? Wittemberg?
    HORATIO
    Un caprice de vagabond, mon bon seigneur!
    HAMLET
    Je ne laisserais pas votre ennemi parler de la sorte; vous ne voudrez pas faire violence ? mon oreille pour la forcer ? croire votre propre d?position contre vous-m?me. Je sais que vous n'?tes point un vagabond. Mais quelle affaire avez-vous ? Elseneur? Nous vous apprendrons ? boire sec avant votre d?part.
    HORATIO
    Monseigneur, j'?tais venu pour assister aux fun?railles de votre p?re.
    HAMLET
    Ne te moque pas de moi, je t'en prie, camarade ?tudiant! je crois que c'est pour assister aux noces de ma m?re.
    HORATIO
    Il est vrai, monseigneur, qu'elles ont suivi de bien pr?s.
    HAMLET
    ?conomie! ?conomie, Horatio! Les viandes cuites pour les fun?railles ont ?t? servies froides sur les tables du mariage. Que n'ai-je ?t? rejoindre mon plus intime ennemi dans le ciel plutơt que d'avoir jamais vu ce jour,
    Horatio! Mon p?re ! Il me semble que je vois mon p?re!
    HORATIO
    O? donc, monseigneur?
    HAMLET
    Avec les yeux de la pens?e, Horatio.
    HORATIO
    Je l'ai vu jadis c'?tait un magnifique roi.
    HAMLET
    C'?tait un homme auquel, tout bien consid?r?, je ne retrouverai pas de pareil.
    HORATIO
    Monseigneur, je crois l'avoir vu la nuit derni?re.
    HAMLET
    Vu! Qui?
    HORATIO
    Monseigneur, le roi votre p?re.
    HAMLET
    Le roi mon p?re!
    HORATIO
    Calmez pour un moment votre surprise par l'attention, afin que je puisse, avec le t?moignage de ces messieurs, vous raconter ce prodige.
    HAMLET
    Pour l'amour de Dieu, parle!
    HORATIO
    Pendant deux nuits de suite, tandis que ces messieurs, Marcellus et Bernardo, ?taient de garde, au milieu du d?sert fun?bre de la nuit, voici ce qui leur est arriv?. Une figure semblable ? votre p?re, arm?e de toutes pi?ces, de pied en cap, leur est apparue, et, avec une d?marche solennelle, a pass? lentement et majestueusement pr?s d'eux; trois fois elle s'est promen?e devant leurs yeux inter***s et fixes d'?pouvante, ? la distance du b?ton qu'elle tenait. Et eux, dissous par la terreur en une sueur glac?e, sont rest?s muets et n'ont os? lui parler. Ils m'ont fait part de ce secret effrayant; et la nuit suivante j'ai mont? la garde avec eux. Alors, juste sous la forme et ? l'heure que tous deux m'avaient indiqu?es, sans qu'il y manqu?t un d?tail, l'apparition est revenue. J'ai reconnu votre p?re ; ces deux mains ne sont pas plus semblables.
    HAMLET
    Mais ó cela s'est-il pass??
    MARCELLUS
    Monseigneur, sur la plate-forme ó nous ?tions de garde.
    HAMLET
    Et vous ne lui avez pas parl??
    HORATIO
    Si, monseigneur; mais il n'a fait aucune r?ponse. Une fois pourtant, il m'a sembl? qu'il levait la t?te et se mettait en mouvement comme s'il voulait parler; mais alors, justement, le coq matinal a jet? un cri aigu; et, ? ce bruit, le spectre s'est enfui ? la h?te et s'est ?vanoui de notre vue.
    HAMLET
    C'est tr?s ?trange.
    HORATLO
    C'est aussi vrai que j'existe, mon honor? seigneur; et nous avons pens? qu'il ?tait ?crit dans notre devoir de vous en instruire.
    HAMLET
    Mais vraiment, vraiment, messieurs, ceci me trouble. ?tes-vous de garde cette nuit?
    MARCELLUS et BERNARDO
    Oui, monseigneur.
    HAMLET
    Arm?, ***es-vous?
    MARCELLUS et BERNARDO
    Arm?, monseigneur.
    HAMLET
    De pied en cap?
    MARCELLUS et BERNARDO
    De la t?te aux pieds, monseigneur.
    HAMLET
    Vous n'avez donc pas vu sa figure?
    HORATIO
    Oh! si, monseigneur: il portait sa visi?re lev?e.
    HAMLET
    Eh bien! avait-il l'air farouche?
    HORATIO
    Plutơt l'aspect de la tristesse que de la col?re.
    HAMLET
    P?le, ou rouge?
    HORATIO
    Ah! tr?s p?le.
    HAMLET
    Et il fixait les yeux sur vous?
    HORATIO
    Constamment.
    HAMLET
    Je voudrais avoir ?t? l?.
    HORATIO
    Vous auriez ?t? bien stup?fait.
    HAMLET
    C est tr?s probable, tr?s probable. Est-il rest? longtemps?
    HORATIO
    Le temps qu'il faudrait pour compter jusqu'? cent sans se presser.
    BERNARDO et MARCELLUS
    Plus longtemps, plus longtemps.
    HORATIO
    Pas la fois ó je l'ai vu.
    HAMLET
    La barbe ?tait grisonnante, n'est-ce pas?
    HORATIO
    Elle ?tait comme je la lui ai vue de son vivant, d'un noir argent?.
    HAMLET
    Je veillerai cette nuit : peut-?tre reviendra-t-il encore!
    HORATIO
    Oui, je le garantis.
    HAMLET
    S'il se pr?sente sous la figure de mon noble p?re, je lui parlerai, d?t l'enfer, bouche b?ante, m'ordonner de me taire. Je vous en prie tous, si vous avez jusqu'ici tenu cette vision secr?te, gardez toujours le silence; et quoi qu'il arrive cette nuit, confiez-le ? votre r?flexion, mais pas ? votre langue. Je r?compenserai vos d?vouements. Ainsi, adieu! Sur la plate-forme, entre onze heures et minuit, j'irai vous voir.
    HORATIO, BERNARDO et MARCELLUS
    Nos hommages ? Votre Seigneurie!
    SC?NE III
    ----------------------------------------
    UNE CHAMBRE DANS LA MAISON DE POLONIUS
    Entrent LAERTES et OPHELIA
    LAERTES
    Mes bagages sont embarqu?s, adieu! Ah! soeur, quand les vents seront bons et qu'un convoi sera pr?t ? partir, ne vous endormez pas, mais donnez-moi de vos nouvelles.
    OPH?LIA
    En pouvez-vous douter?
    LAERTES
    Pour ce qui est d'Hamlet et de ses frivoles attentions, regardez cela comme une fantaisie, un jeu sensuel, une violette de la jeunesse printani?re, pr?coce mais ?ph?m?re, suave mais sans dur?e, dont le parfum remplit une minute; rien de plus.
    OPH?LIA
    Rien de plus, vraiment?
    LAERTES
    Non, croyez-moi, rien de plus. Car la nature, dans la croissance, ne d?veloppe pas seulement les muscles et la masse du corps; mais, ? mesure que le temple est plus vaste, les devoirs que le service int?rieur impose ? l'?me grandissent ?galement. Peut-?tre vous aime-t-il aujourd hui; peut-?tre aucune souillure, aucune d?loyaut? ne ternit-elle la vertu de ses d?sirs ; mais vous devez craindre, en consid?rant sa grandeur, que sa volont? ne soit pas ? lui; en effet, il est lui-m?me le sujet de sa naissance. Il ne lui est pas permis, comme aux gens sans valeur, de d?cider pour lui-m?me; car de son choix d?pendent le salut et la sant? de tout l'?tat; et aussi son choix doit-il ?tre circonscrit par l'opinion et par l'assentiment du corps dont il est la t?te. Donc, s'il *** qu'il vous aime, vous ferez sagement de n'y croire que dans les limites ó son rang sp?cial lui laisse la libert? de faire ce qu'il *** libert? que r?gle tout enti?re la grande voix du Danemark. Consid?rez donc quelle atteinte subirait votre honneur si vous alliez ?couter ses chansons d'une oreille trop cr?dule, ou perdre votre coeur, ou bien ouvrir le tr?sor de votre chastet? ? son importunit? triomphante. Prenez-y garde, Oph?lia, prenez-y garde, ma ch?re soeur, et tenez-vous en arri?re de votre affection, hors de la port?e de ses dangereux d?sirs. La vierge la plus chiche est assez prodigue si elle d?masque sa beaut? pour la lune. La vertu m?me n'?chappe pas aux coups de la calomnie; le ver ronge les nouveau-n?s du printemps, trop souvent m?me avant que leurs boutons soient ?clos; et c'est au matin de la jeunesse, ? l'heure des limpides ros?es, que les souffles contagieux sont le plus mena?ants. Soyez donc prudente : la meilleure sauvegarde, c est la crainte; la jeunesse trouve la r?volte en elle-m?me, quand elle ne la trouve pas pr?s d'elle.
    OPH?LIA
    Je conserverai le souvenir de ces bons conseils comme un gardien pour mon coeur. Mais vous, cher fr?re, ne faites pas comme ce pasteur impie qui indique une route escarp?e et ?pineuse vers le ciel, tandis que lui-m?me, libertin repu et impudent, foule les primev?res du sentier de la licence, sans se soucier de ses propres sermons.
    LAERTES
    N'ayez pas de crainte pour moi. Je tarde trop longtemps. Mais voici mon p?re.
    (POLONIUS entre)
    Une double b?n?diction est une double faveur; l'occasion sourit ? de seconds adieux.
    POLONIUS
    Encore ici, Laertes! ? bord! ? bord! Quelle honte! Le vent est assis sur l'?paule de votre voile, et l'on vous attend. Voici ma b?n?diction! (Il met sa main sur la t?te de Laertes.) Maintenant grave dans ta m?moire ces quelques pr?ceptes. Refuse l'expression ? tes pens?es et l'ex?cution ? toute id?e irr?fl?chie. Sois familier, mais nullement vulgaire. Quand tu as adopt? et ?prouv? un ami, accroche-le ? ton ?me avec un crampon d'acier; mais ne durcis pas ta main au contact du premier camarade frais ?clos que tu d?nicheras. Garde-toi d'entrer dans une querelle; mais, une fois dedans, comporte-toi de mani?re que l'adversaire se garde de toi. Pr?te l'oreille ? tous, mais tes paroles au petit nombre. Prends l'opinion de chacun; mais r?serve ton jugement. Que ta mise soit aussi cỏteuse que ta bourse te le permet, sans ?tre de fantaisie excentrique; riche, mais peu voyante; car le v?tement r?v?le souvent l'homme; et en France, les gens de qualit? et du premier rang ont, sous ce rapport, le gỏt le plus exquis et le plus digne. Ne sois ni emprunteur, ni pr?teur; car le pr?t fait perdre souvent argent et ami, et l'emprunt ?mousse l'?conomie. Avant tout, sois loyal envers toi-m?me; et, aussi infailliblement que la nuit suit le jour, tu ne pourras ?tre d?loyal envers personne. Adieu! Que ma b?n?diction assaisonne pour toi ces conseils!
    LAERTES
    Je prends tr?s humblement cong? de vous, monseigneur.
    POLONIUS
    L'heure vous appelle allez! vos serviteurs attendent.
    LAERTES
    Adieu, Oph?lia! et souvenez-vous bien de ce que je vous ai ***.
    OPH?LIA
    Tout est enferm? dans ma m?moire, et vous en garderez vous-m?me la clef.
    LAERTES
    Adieu! (Laertes sort.)
    POLONIUS
    Que vous a-t-il ***, Oph?lia?
    OPH?LIA
    C'est, ne vous d?plaise! quelque chose touchant le seigneur Hamlet.
    POLONIUS
    Bonne id?e, pardieu! On m'a *** que, depuis peu, Hamlet a eu avec vous de fr?quents t?te-?-t?te; et que vous-m?me vous lui aviez prodigu? tr?s g?n?reusement vos audiences. S'il en est ainsi (et l'on me l'a fait entendre par voie de pr?caution), je dois vous dire que vous ne comprenez pas tr?s clairement vous-m?me ce qui convient ? ma fille et ? votre honneur. Qu'y a-t-il entre vous? Confiez-moi la v?rit?.
    OPH?LIA
    Il m'a depuis peu, monseigneur, fait maintes offres de son affection.
    POLONIUS
    De son affection! peuh! Vous parlez en fille nạve qui n'a point pass? par le crible de tous ces dangers-l?. Croyez-vous ? ses offres, comme vous les appelez?
    OPH?LIA
    Je ne sais pas, monseigneur, ce que je dois penser.
    POLONIUS
    Eh bien ! moi, je vais vous l'apprendre. Pensez que vous ?tes une enfant d'avoir pris pour argent comptant des offres qui ne sont pas de bon aloi. Estimez-vous plus ch?re ; ou bien, pour ne pas perdre le souffle de ma pauvre parole en p?riphrases, vous m'estimez pour un niais.
    OPH?LIA
    Monseigneur, il m'a importun?e de son amour, mais avec des mani?res honorables.
    POLONIUS
    Oui, appelez cela des mani?res; allez! allez!
    OPH?LIA
    Et il a appuy? ses discours, monseigneur, de tous les serments les plus sacr?s.
    POLONIUS
    Bah! pi?ges ? attraper des grues! Je sais, alors que le sang br?le, avec quelle prodigalit? l'?me pr?te des serments ? la langue. Ces lueurs, ma fille, qui donnent plus de lumi?re que de chaleur, et qui s'?teignent au moment m?me ó elles promettent le plus, ne les prenez pas pour une vraie flamme. D?sormais, ma fille, soyez un peu plus avare de votre virginale pr?sence; ne d?pr?ciez point vos rendez-vous ? ce point de les donner ? commandement. Quant au seigneur Hamlet, ce que vous devez penser de lui, c'est qu'il est jeune, et qu'il a pour ses ?carts la corde plus l?che que vous. En un mot, Oph?lia, ne vous fiez pas ? ses serments; car, ils sont, non les interpr?tes de l'intention qui se montre sous leur v?tement, mais les entremetteurs des d?sirs sacril?ges, qui ne prof?rent tant de saintes et pieuses promesses que pour mieux tromper. Une fois pour toutes, je vous le dis en termes nets ? l'avenir, ne calomniez pas vos loisirs en employant une minute ? ?changer des paroles et ? causer avec le seigneur Hamlet. Veillez-y, je vous l'ordonne! Passez votre chemin.
    OPH?LIA
    J'ob?irai, monseigneur. (Ils sortent.)
    Sayonara!!! Good Night, sleep tight, don't let the bed bugs bite.

  3. despi

    despi Thành viên rất tích cực

    Tham gia ngày:
    29/04/2001
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    SC?NE IV
    -----------------------------------------
    LA PLATE-FORME
    Entrent HAMLET, HORATIO et MARCELLUS
    HAMLET
    L'air pince rudement. Il fait tr?s froid.
    HORATIO
    L air est piquant et aigre.
    HAMLET
    Quelle heure, ? pr?sent?
    HORATIO
    Pas loin de minuit, je crois.
    MARCELLUS
    Non, il est d?j? sonn?.
    HORATIO
    Vraiment? Je ne l'ai pas entendu. Alors le temps approche ó l'esprit a l'habitude de se promener. (On entend au dehors une fanfare de trompettes et une d?charge d artillerie.) Qu'est-ce que cela signifie, monseigneur?
    HAMLET
    Le roi passe cette nuit ? boire, au milieu de l'orgie et des danses aux contorsions effront?es; et ? mesure qu il boit les rasades de vin du Rhin, la timbale et la trompette proclament ainsi le triomphe de ses toasts.
    HORATIO
    Est-ce la coutume?
    HAMLET
    Oui, pardieu! Mais, selon mon sentiment, quoique je sois n? dans ce pays et fait pour ses usages, c'est une coutume qu'il est plus honorable de violer que d'observer. Ces d?bauches abrutissantes nous font, de l'Orient ? l'Occident, bafouer et insulter par les autres nations qui nous traitent d'ivrognes et souillent notre nom du sobriquet de pourceaux. Et vraiment cela suffit pour ?nerver la gloire que m?ritent nos exploits les plus sublimes. Pareille chose arrive souvent aux individus qui ont quelque vicieux signe naturel. S'ils sont n?s (ce dont ils ne sont pas coupables, car la cr?ature ne choisit pas son origine) avec quelque gỏt extravagant qui renverse souvent l'enceinte fortifi?e de la raison, ou avec une habitude qui couvre de levain les plus louables qualit?s, ces hommes, dis-je, auront beau ne porter la marque que d'un seul d?faut, livr?e de la nature ou insigne du hasard, leurs autres vertus (fussent-elles pures comme la gr?ce et aussi infinies que l'humanit? le permet) seront corrompues dans l'opinion g?n?rale par cet unique d?faut. Un atome d impuret? perdra la plus noble substance par son contact infamant.
    Entre LE SPECTRE
    HORATIO
    Regardez, monseigneur: le voil?!
    HAMLET
    Anges, ministres de gr?ce, d?fendez-nous! Quoi que tu sois, esprit salutaire ou lutin damn?; que tu apportes avec toi les brises du ciel ou les rafales de l'enfer; que tes intentions soient perverses ou charitables ; tu te pr?sentes sous une forme si provocante que je veux te parler. Je t'invoque, Hamlet, sire, mon p?re, royal Danois! Oh! r?ponds-moi! Ne me laisse pas d?chirer par le doute; mais dis-moi pourquoi tes os sanctifi?s, ensevelis dans la mort, ont d?chir? leur suaire! Pourquoi le s?pulcre ó nous t'avons vu inhum? en paix, a ouvert ses lourdes m?choires de marbre pour te rejeter dans ce monde! Que signifie ceci? Pourquoi toi, corps mort, viens-tu, tout couvert d'acier, revoir ainsi les clairs de lune et rendre effrayante la nuit? Et nous, bouffons de la nature, pourquoi ?branles-tu si horriblement notre imagination par des pens?es inaccessibles ? nos ?mes? Dis! pourquoi cela? dans quel but? que veux-tu de nous? (Le spectre lui fait un signe.)
    HORATIO
    Il vous fait signe de le suivre, comme s'il voulait vous faire une communication ? vous seul.
    MARCELLUS
    Voyez avec quel geste courtois il vous appelle vers un lieu plus ?cart?; mais n'allez pas avec lui!
    HORATIO
    Non, gardez-vous-en bien!
    HAMLET
    Il ne veut pas parler ici alors je veux le suivre.
    HORATIO
    N'en faites rien, monseigneur.
    HAMLET
    Pourquoi? Qu'ai-je ? craindre? Je n'estime pas ma vie au prix d'une ?pingle; et quant ? mon ?me, que peut-il lui faire, puisqu'elle est immortelle comme lui ? Il me fait signe encore je vais le suivre.
    HORATIO
    Eh quoi! monseigneur, s'il allait vous attirer vers les flots ou sur la cime effrayante de ce rocher qui s'avance au-dessus de sa base, dans la mer; et l?, prendre quelque autre forme horrible pour d?truire en vous la souverainet? de la raison et vous jeter en d?mence? Songez-y: l'aspect seul de ce lieu donne des fantaisies de d?sespoir au cerveau de quiconque contemple la mer de cette hauteur et l'entend rugir au-dessous.
    HAMLET
    Il me fait signe encore. (Au spectre.) Va ! je te suis.
    MARCELLUS
    Vous n'irez pas, monseigneur!
    HAMLET
    L?chez ma main.
    HORATIO
    Soyez raisonnable; vous n'irez pas!
    HAMLET
    Ma fatalit? me h?le et rend ma plus petite art?re aussi robuste que les muscles du lion n?m?en. (Le spectre lui fait signe.) Il m appelle encore.
    (S'?chappant de leurs bras.) L?chez-moi, messieurs. Par le ciel! je ferai un spectre de qui m'arr?tera! Arri?re, vous dis-je! (Au spectre.) Marche ! je te suis.
    (Le spectre et Hamlet sortent.)
    HORATIO
    L'imagination le rend furieux.
    MARCELLUS
    Suivons-le; c'est manquer ? notre devoir de lui ob?it ainsi.
    HORATIO
    Allons sur ses pas. Quelle sera l'issue de tout ceci?
    MARCELLUS
    Il y a quelque chose de pourri dans l'empire du Danemark.
    HORATIO
    Le ciel avisera.
    MARCELLUS
    Eh bien! suivons-le. (Ils sortent.)
    SC?NE V
    --------------------------------------
    UNE AUTRE PARTIE DE LA PLATE-FORME
    Entrent HAMLET et LE SPECTRE
    HAMLET
    O? veux-tu me conduire? Parle, je n'irai pas plus loin.
    LE SPECTRE
    ?coute-moi bien.
    HAMLET
    J ?coute.
    LE SPECTRE
    L'heure est presque arriv?e ó je dois retourner dans les flammes sulfureuses qui servent ? mon tourment.
    HAMLET
    H?las! pauvre ombre!
    LE SPECTRE
    Ne me plains pas, mais pr?te ta s?rieuse attention ? ce que je vais te r?v?ler.
    HAMLET
    Parle ! je suis tenu d'?couter.
    LE SPECTRE
    Comme tu le seras de tirer vengeance, quand tu auras ?cout?.
    HAMLET
    Comment?
    LE SPECTRE
    Je suis l'esprit de ton p?re, condamn? pour un certain temps ? errer la nuit, et, le jour, ? jẻner dans une prison de flamme, jusqu'? ce que le feu m'ait purg? des crimes noirs commis aux jours de ma vie mortelle. S'il ne m'?tait pas inter*** de dire les secrets de ma prison, je ferais un r?cit dont le moindre mot labourerait ton ?me, glacerait ton jeune sang, ferait sortir de leurs sph?res tes yeux comme deux ?toiles, d?ferait le noeud de tes boucles tress?es, et h?risserait chacun de tes cheveux sur ta t?te comme des piquants sur un porc-?pic furieux. Mais ces descriptions du monde ?ternel ne sont pas faites pour des oreilles de chair et de sang... Ecoute, ?coute! Oh! ?coute! Si tu as jamais aim? ton tendre p?re...
    HAMLET
    Ơ ciel!
    LE SPECTRE
    Venge-le d'un meurtre horrible et monstrueux.
    HAMLET
    D'un meurtre?
    LE SPECTRE
    Un meurtre horrible! le plus excusable l'est; mais celui-ci fut le plus horrible, le plus ?trange, le plus monstrueux.
    HAMLET
    Fais-le-moi vite connaỵtre, pour qu'avec des ailes rapides comme l'id?e ou les pens?es d'amour, je vole ? la vengeance!
    LE SPECTRE
    Tu es pr?t, je le vois. Tu serais plus inerte que la ronce qui s'engraisse et pourrit ? l'aise sur la rive du L?th?, si tu n'?tais pas ceci. aintenant, Hamlet, ?coute! On a fait croire que, tandis que je dormais dans mon jardin, un serpent m'avait piqu?. Ainsi, toutes les oreilles du Danemark ont ?t? grossi?rement abus?es par un r?cit forg? de ma mort. Mais, sache-le, toi, noble jeune homme! le serpent qui a mordu ton p?re mortellement porte aujourd'hui sa couronne.
    HAMLET
    Ơ mon ?me proph?tique! Mon oncle?
    LE SPECTRE
    Oui, ce monstre incestueux, adult?re, par la magie de son esprit, par ses dons perfides (oh! mau***s soient l'esprit et les dons qui ont le pouvoir de s?duire ? ce point !), a fait c?der ? sa passion honteuse la volont? de ma reine, la plus vertueuse des femmes en apparence... O Hamlet, quelle chute! De moi, en qui l'amour toujours digne marchait, la main dans la main, avec la foi conjugale, descendre ? un mis?rable dont les dons naturels ?taient si peu de chose aupr?s des miens! Mais, ainsi que la vertu reste toujours in?branlable, m?me quand le vice la courtise sous une forme c?leste; de m?me la luxure, bien qu'accoupl?e ? un ange rayonnant, aura beau s'assouvir sur un lit divin, elle n'aura pour proie que l'immondice. Mais, doucement! il me semble que je respire la brise du matin. Abr?geons. Je dormais dans mon jardin, selon ma constante habitude, dans l'apr?s-midi. ? cette heure de pleine s?curit?, ton oncle se glissa pr?s de moi avec une fiole pleine du jus mau*** de la jusquiame, et m'en versa dans le creux de l'oreille la liqueur l?preuse. L'effet en est funeste pour le sang de l'homme : rapide comme le vif-argent, elle s'?lance ? travers les portes et les all?es naturelles du corps, et, par son action ?nergique, fait figer et cailler, comme une goutte d'acide fait du lait, le sang le plus limpide et le plus pur. C'est ce que j'?prouvai; et tout ? coup je sentis, pareil ? Lazare, la l?pre couvrir partout d'une crỏte infecte et hideuse la surface lisse de mon corps. Voil? comment dans mon sommeil la main d'un fr?re me ravit ? la fois existence, couronne et reine. Arrach? dans la floraison m?me de mes p?ch?s, sans sacrements, sans pr?paration, sans viatique, sans m'?tre mis en r?gle, j'ai ?t? envoy? devant mon juge, ayant toutes mes fautes sur ma t?te. Oh! horrible! horrible ! Oh ! bien horrible! Si tu n'es pas d?natur?, ne supporte pas cela: que le lit royal de Danemark ne soit pas la couche de la luxure et de l'inceste damn? ! Mais, quelle que soit la mani?re dont tu poursuives cette action, que ton esprit reste pur, que ton ?me s'abstienne de tout projet hostile ? ta m?re! abandonne-la au ciel et ? ces ?pines qui s'attachent ? son sein pour la piquer et la d?chirer. Adieu, une fois pour toutes! Le ver luisant annonce que le matin est proche, et commence ? p?lir ses feux impuissants. Adieu, adieu, Hamlet! Souviens-toi de moi. (Le spectre sort.)
    HAMLET
    Ơ vous toutes, l?gions du ciel! Ơ terre ! Quoi encore ? Y accouplerai-je l'enfer ?... Infamie !... Contiens-toi, contiens-toi, mon coeur! Et vous, mes nerfs, ne vieillissez pas en un instant, et tenez-moi raide ! Me souvenir de toi! Oui, pauvre ombre, tant que ma m?moire aura son si?ge dans ce globe ?gar?. Me souvenir de toi! Oui, je veux du registre de ma m?moire effacer tous les souvenirs vulgaires et frivoles, tous les dictons des livres, toutes les formes, toutes les impressions qu'y ont copi?es la jeunesse et l'observation; et ton ordre vivant remplira seul les feuillets du livre de mon cerveau, ferm? ? ces vils sujets. Oui, par le ciel! Ơ la plus perfide des femmes! Ơ sc?l?rat! sc?l?rat! sc?l?rat souriant et damn?! Mes tablettes! mes tablettes! Il importe d'y noter qu'un homme peut sourire, sourire, et n'?tre qu'un sc?l?rat. Du moins, j'en suis s?r, cela se peut en Danemark. (Il ?crit.) Ainsi, mon oncle, vous ?tes l?. Maintenant le mot d'ordre, c'est : Adieu! adieu! Souviens- toi de moi! Je l'ai jur?.
    HORATIO, derri?re la sc?ne
    Monseigneur! Monseigneur!
    MARCELLUS, derri?re la sc?ne
    Seigneur Hamlet!
    HORATIO, derri?re la sc?ne
    Le ciel le pr?serve!
    MARCELLUS, derri?re la sc?ne
    Ainsi soit-il!
    HORATIO
    Hillo! ho! ho! monseigneur!
    HAMLET
    Hillo! ho! ho! page! Viens, mon faucon, viens!
    Entrent HORATIO et MARCELLUS
    MARCELLUS
    Que s'est-il pass?, mon noble seigneur?
    HORATIO
    Quelle nouvelle, monseigneur?
    HAMLET
    Oh! prodigieuse!
    HORATIO
    Mon bon seigneur, ***es-nous-la.
    HAMLET
    Non vous la r?v?leriez.
    HORATIO
    Pas moi, monseigneur j'en jure par le ciel.
    MARCELLUS
    Ni moi, monseigneur.
    HAMLET
    Qu'en ***es-vous donc? Quel coeur d'homme l'ẻt jamais pens? ?... Mais vous serez discrets?
    HORATIO et MARCELLUS
    Oui, par le ciel, monseigneur!
    HAMLET
    S'il y a dans tout le Danemark un sc?l?rat... c'est un coquin fieff?.
    HORATIO
    Il n ?tait pas besoin, monseigneur, qu'un fantơme sortỵt de la tombe pour nous apprendre cela.
    HAMLET
    Oui, c'est vrai; vous ?tes dans le vrai. Ainsi donc, sans plus de circonlocutions, je trouve ? propos que nous nous serrions la main et que nous nous quittions, vous pour aller ó vos affaires et vos besoins vous appelleront (car chacun a ses affaires et ses besoins, quels qu'ils soient), et moi, pauvre gar?on, pour aller prier, voyez-vous!
    HORATIO
    Ce sont l? des paroles ?gar?es et vertigineuses,
    monseigneur.
    HAMLET
    Je suis f?ch? qu'elles vous offensent, f?ch? du fond du coeur; oui, vrai! du fond du coeur.
    HORATIO
    Il n'y a pas d'offense, monseigneur.
    HAMLET
    Si, par saint Patrick! il y en a une, Horatio, une offense bien grave encore. En ce qui touche cette vision, c'est un honn?te fantơme, permettez-moi de vous le dire; quant ? votre d?sir de connaỵtre ce qu'il y a entre nous, maỵtrisez-le de votre mieux. Et maintenant, mes bons amis, si vous ?tes vraiment des amis, des condisciples, des compagnons d'armes, accordez-moi une pauvre faveur.
    HORATIO
    Qu'est-ce, monseigneur? Volontiers.
    HAMLET
    Ne faites jamais connaỵtre ce que vous avez vu cette nuit.
    HORATIO et MARCELLUS
    Jamais, monseigneur.
    HAMLET
    Bien! mais jurez-le.
    HORATIO
    Sur ma foi! monseigneur, je n'en dirai rien.
    MARCELLUS
    Ni moi, monseigneur, sur ma foi!
    HAMLET
    Jurez sur mon ?p?e.
    MARCELLUS
    Nous avons d?j? jur?, monseigneur.
    HAMLET
    Jurez sur mon ?p?e, jurez!
    LE SPECTRE, de dessous terre
    Jurez!
    HAMLET
    Ah! ah! mon gar?on, est-ce toi qui parles? Es-tu l?, sou vaillant? Allons ! ... vous entendez le gaillard dans la ****, consentez ? jurer.
    HORATIO
    Prononcez la formule, monseigneur!
    HAMLET
    Ne jamais dire un mot de ce que vous avez vu. Jurez-le sur mon ?p?e.
    LE SPECTRE, de dessous terre
    Jurez!
    HAMLET
    Hic et ubique! Alors, changeons de place. Venez ici, messieurs, et ?tendez encore les mains sur mon ?p?e. Vous ne parlerez jamais de ce que vous avez entendu ; jurez-le sur mon ?p?e.
    LE SPECTRE, de dessous terre
    Jurez!
    HAMLET
    Bien ***, vieille taupe! Peux-tu donc travailler si vite sous terre? L'excellent pionnier! ?loignons-nous encore une fois, mes bons amis.
    HORATIO
    Nuit et jour! voil? un prodige bien ?trange!
    HAMLET
    Donnez-lui donc la bienvenue due ? un ?tranger. Il y a plus de choses sur la terre et dans le ciel, Horatio, qu'il n'en est r?v? dans votre philosophie. Mais venez donc. Jurez ici, comme tout ? l'heure; et que le ciel vous soit en aide! Quelque ?trange ou bizarre que soit ma conduite, car il se peut que, plus tard, je juge convenable d'affecter une allure fantasque, jurez que, me voyant alors, jamais il ne vous arrivera, en croisant les bras de cette fa?on, en secouant la t?te ainsi, ou en pronon?ant quelque phrase douteuse, comme : Bien! bien! Nous savons! ou : Nous pourrions si nous voulions! ou : S'il nous plaisait de parler! ou : Il ne tiendrait qu'? nous! ou tel autre mot ambigu, de donner ? entendre que vous avez un secret de moi. Jurez cela; et que la merci divine vous assiste au besoin!
    LE SPECTRE, de dessous terre
    Jurez!
    HAMLET
    Calme-toi! calme-toi, ?me en peine! Sur ce, messieurs, je me recommande ? vous de toute mon affection; et tout ce qu'un pauvre homme comme Hamlet pourra faire pour vous exprimer son affection et son amiti?, sera fait, Dieu aidant. Rentrons ensemble, et toujours le doigt sur les l?vres, je vous prie. Notre ?poque est d?traqu?e. Mau***e fatalit?, que je sois jamais n? pour la remettre en ordre! Eh bien! allons! partons ensemble! (Ils sortent).
    Sayonara!!! Good Night, sleep tight, don't let the bed bugs bite.

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