La consommation excessive et régulière d'alcool augmente les risques de développer un cancer

La consommation excessive et régulière d'alcool augmente les risques de développer un cancer

La consommation excessive et rgulire d'alcool augmente les risques de dvelopper un cancer

L'Institut national de la sant et de la recherche mdicale (Inserm) devait rendre publique, jeudi 20 septembre, une tude qui recense les effets de l'alcool sur la sant. Une consommation excessive provoque principalement des maladies du foie, des cancers des voies ắrodigestives suprieures et des troubles du systme nerveux. Les experts soulignent galement les dangers spcifiques pour la femme enceinte et l'enfant qu'elle porte.


Prs de 23 000 dcs sont directement imputables, chaque anne, la consommation excessive et rgulire d'alcool, dont plus de la moiti par cancers des voies ắrodigestives suprieures et prs de 40 % par cirrhose du foie, sans compter les accidents sous l'emprise de l'alcool. Ces chiffres ont conduit la Caisse nationale d'assurance-maladie, le Comit franais d'ducation pour la sant et la Mission interministrielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie demander l'Institut national de la sant et de la recherche mdicale (Inserm) de raliser une expertise collective des effets de l'alcool sur la sant. Cet tat des connaissances scientifiques devait tre rendu public jeudi 20 septembre. Une seconde expertise portant sur les effets sociaux de l'alcool sera publie au cours de l'anne 2002.

Les principales pathologies lies la consommation excessive d'alcool sont de trois ordres : une toxicit pour le foie, des cancers touchant essentiellement les voies ắrodigestives suprieures (bouche, pharynx, osophage et larynx), et des effets sur le systme nerveux. Les douze experts de l'Inserm rappellent que les cirrhoses rsultent d'une intoxication d'au moins dix ans chez les femmes et d'au moins quinze ans chez les hommes, et pour des doses quotidiennes infrieures chez les femmes : partir de 30 grammes d'alcool (soit trois verres standards de vin, de bire ou de spiritueux) par jour pour les femmes et partir de 50 grammes d'alcool par jour pour les hommes. Aprs le diagnostic d'une cirrhose, de 40 % 80 % des patients dcdent dans les cinq ans suivants.

L'alcool multiplie le risque de cancer par un facteur de deux six, a fortiori lorsqu'il est associ au tabac : les consommateurs de plus de 45 grammes d'alcool par jour fumant plus de 40 cigarettes quotidiennement multiplient ainsi par quinze le risque de cancer des voies ắrodigestives suprieures. Sur le plan neurologique, les troubles cognitifs (mmoire, capacits visuomotrices, etc.) sont retrouvs chez plus de 50 % des consommateurs excessifs.

Cet inventaire effectu, les experts de l'Inserm invitent "mettre en place des campagnes d'information et de prvention qui tiennent compte de l'ge des consommateurs". Les messages qui s'adressent au moins de quarante ans doivent "sensibiliser les personnes sur les effets diffrs d'une consommation rgulire d'alcool". Les auteurs de l'expertise insistent au passage sur la perception souvent fausse des bnfices sur le plan cardiovasculaire d'une consommation modre d'alcool, qui n'a t montre que dans des tudes chez des personnes de plus de 45-50 ans.

FRAGILIT DES FEMMES ENCEINTES

De mme, l'expertise collective rappelle la vulnrabilit particulire des personnes atteintes d'une hpatite virale et des femmes enceintes. Chez ces dernires, la consommation rgulire d'alcool peut perturber le dveloppement psychomoteur de l'enfant, voire entraỵner un "syndrome d'alcoolisation fotale". D'une frquence comprise entre 0,5 3 pour mille naissances, il se traduit par des malformations crnio-faciales, un retard de croissance et des handicaps sur les plans comportementaux et cognitifs. Le risque d'accoucher d'un enfant de faible poids ou porteur de troubles cognitifs est li des consommations d'au moins 20 grammes d'alcool par jour, mais aucune tude n'a permis de dsigner un seuil d'innocuit pour le fotus. Les experts de l'Inserm signalent, de plus, qu'une femme enceinte ayant une consommation occasionnelle mais excessive d'alcool (par exemple cinq verres) fait courir des risques l'enfant qu'elle porte.

Enfin, il apparaỵt que tous les individus ne sont pas galit face au risque alcool. La corpulence, entre autres, intervient : les individus obses consommant de l'alcool en excs prsentent davantage de risques de dvelopper une cirrhose. Dans leur conclusion, les experts de l'Inserm souhaitent que les recherches dbouchent sur l'identification d'un ou plusieurs marqueurs biologiques afin de ne pas dpendre des seules dclarations pour mesurer la consommation d'alcool.

Paul Benkimoun

Despair is not Hopeless!​