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L'automobile embourbée - Georges Duhamel

Chủ đề trong 'Pháp (Club de Francais)' bởi username, 26/12/2001.

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  1. username

    username Thành viên rất tích cực

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    19/07/2001
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    L'automobile embourbée - Georges Duhamel

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    L'automobile embourbée

    Georges Duhamel

    L'auto de Marcel Kuhn est dans le fossé. Cela s'est passé le plus simplement du monde. L'herbe de juin cachait la piège : une herbe opulente, gorgé de pluie. Les banquettes des routes ont de ces trahisons. Marcel Kuhn a voulu trop bien de ranger; voilà sa machine sur le flanc, les deux roues droites dans la gadoue jusqu'au moyeu.

    Le premier émoi dissipé, les dames retournent au tennis : la question dépasse leur compétence. Elles échangent des balles distraites et, de temps à autre, regardent si l'animal est remis sur ses pattes. Kuhn a bien du mal. Il a quitté sa veste et gardé ses gants. Il tâche à tirer du fossé, en même temps que sa voiture, sa jeune réputation de chauffeur. Il fait, avec beaucoup de dignité, des efforts qu'une transpiration profuse ne prive pas de toute élégance. Une petite foule sympathique contemple la scène : rien que des amis, des gens qui qui ne s'aventurent pas à donner des conseils, des gens très intelligent, profondément persuadés qu'une auto ne reste jamais dans un fossé et que, celle-ci comme les autres, finira par retrouver son aplomb normal. Aussi bien, voilà le sauveur, le dépanner. C'est M.Thiébaut, vétéran de la route, maître ès-méchaniques. Il jette à la bête malade un coup d'oeil précis. Et, tout de suite, à l'ouvrage ! Que faut-il? Rien! Des pierres, des briques, des planches, des crics, des madriers, des leviers, des cordages. M.Thiébaut revêt une salopette et opère. Il connaît la technique. Il mêle généreusement sa sueur à celle de Marcel Kuhn. Le monstre échoué se soulève un peu, retombe, frissonne, se cale, s'endort définitivement. Il est très bien là. Qu'on le laisse donc tranquille! La prochaine marée saura la remettre à flot.

    Une heure s'épuise. La sueur coule. Les balles de tennis voltigent, effarées, dans la grande cage. La petite foule grossit, jabote, s'exaspère. Toutes les cinq minutes, le soeil vient voir où en sont les choses. Le vent soupire et glisse une main secourable dans les chevelures mouillées.

    C'est un beau dimanche. La route est vivante. Des autos passent. Les plus grosses ralentissent et laissent choir un mot de compassion, un rire, un avis. Les plus petites sont les plus curieuses. Elles s'arrêtent auprès du monstre blessé, tels des fauves autour de la trappe où gronde un de leurs congénères. Elles députent des hommes à lunettes qui viennent contempler la scène et présenter au chauffeur malheureux de délicates condoléances. Ils ont une façon de dire: "Besoin de rien?" qui doit se traduire en bon français par ces mots: "Voilà une chose qui ne m'arrive jamais à moi." Puis ils repartent, pleins d'orgueil. Les deux mécaniciens peinent dans le fossé. Ils ne se laissent pas distraire. Méthode et tenacité.

    Arrive le colonel Béjot. C'est un savant. Il a lancé des chemins de fer à travers les sables de l'Afrique. Il regarde, par-dessus son binocle, la voiture, la route, la foule et le fossé. Il croise ses mains sur son ventre et demande tout doucement:

    - Combien pèse votre voiture ?

    Marcel Kuhn est plein de respect pour le colonel Béjot; c'est pourtant avec une profonde indifférent qu'il daigne répondre. :

    - Neuf cent cinquante kilos.

    - Neuf cent cinquante, reprend le colonel Béjot. Eh bien! nous aurions plus vite fait de la tireer du fossé en nous y attelant tous ensemble. Une dizaine d'hommes. Il n'en faut pas plus.

    Il fait, mentalement, son calcul en agitant les sourcils. Il répète: " Nous aurions plus vite fait..."

    Personne ne l'écoute. Personne ne le croit. On le respecte beaucoup, mais on ne le croit pas. Il parle trop bas. Il n'insiste point, rajuste son lorgnon et regarde besogner les deux mécaniciens. Deux fourmis sous un cadavre. La voiture s'est confortablement installé dans l'argile. Elle semble résolue à rester là quelque jours. Elle se trouve bien. Elle ne comprend pas pourquoi on la tourmente.

    Un grand nombre de minutes s'écoulent. Environ vingt gouttes de sueur par front et par minute. Il faudra boire.

    La route vit. Des hommes arrivent; d'autres s'en vont. On se lasse de tout, même du malheur d'autrui.

    Un jeune cycliste s'arrête. C'est un paysan. Il a vingt ans à peine. Il est robuste, rougeaud. Il souffle. Il pétrit son vélo à pleines mains. Il n'a pas l'air content. Pendant un petit moment, il regarde en silence ce groupe d'hommes inertes et cette voiture en détresse. Et , soudain, il n'y peut plus tenir. Il jette son vélo contre la haie et, levant les bras, tombe au milieu de nous. Il n'est pas de haute taille; pourtant, il paraît grand. Son visage exprime un mélange de colère, de pitié. Il crie d'une voix rude et pathétique :

    - Quoi! eh bien, quoi! On ne va quand même pas les laisser là! Une voiture! Qu'est-ce c'est que ça pour dix hommes! Allez! On l'empoigne par l'arrière, qui est plus léger. Et toc! sur la route. Après, il n'y a plus qu'à tirer.

    Les mécaniciens relèvent le front, ébranlés. La petite foule considère presque timidement le jeune homme au visage rouge. Le colonel Béjot remue la tête de haut en bas.

    - Allons! Allons! crie la paysan. Dix hommes sur l'arrière, et je vous *** qui ça suffit.

    La voix est impérieuse, presque furieuse. Notre incertitude irrite le jeune homme; il la disperse d'un geste. Et, tout de suite, il donne des ordres, place les hommes, règle l'opération.

    - Une! Deux! Trois! Ensemble! Bien! ?a y est !

    La voiture cède. Elle ne résiste plus. Elle se prête de bonne grâce à la manoeuvre, comme un cheval qui sent la cuisse et l'éperon du maître.

    En dix secondes, la voiture est sur la route. Nous sommes groupés tout autour, stupéfaits du miracle. Nous avons eu si peu d'efforts à fournir! Et pourtant, tout est fini. Le colonel Béjot sourit : l'esprit a trouvé une voix et une main. Le jeune homme cherche son vélo.

    - On ne se sépare pas comme ça! s'exclame Marcel Kuhn. On va boire un pot.

    - Pas le temps! *** le jeune homme.

    Il est déjà en selle. Il lève son chapeau. Il rit. Il part. Il est loin. Il va, là-bas, sauver le monde. Il faut qu'il se dépêche. On a besoin de lui.
  2. Gorillaz

    Gorillaz Thành viên rất tích cực

    Tham gia ngày:
    11/09/2001
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    BN
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