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Le Petit Prince

Chủ đề trong 'Pháp (Club de Francais)' bởi Odetta, 03/02/2002.

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  1. Odetta

    Odetta Thành viên quen thuộc

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    CHAPITRE XXV
    -Les hommes, *** le petit prince, ils s'enfoncent dans les rapides, mais ils ne savent plus ce qu'ils cherchent. Alors ils s'agitent et tournent en rond...
    Et il ajouta:
    -Ce n'est pas la peine...
    Le puits que nous avions atteint ne ressemblait pas aux autres puits sahariens. Les puits sahariens sont de simples trous creusés dans le sable. Celui-là ressemblait à un puits de village. Mais il n'y avait là aucun village, et je croyais rêver.
    -C'est étrange, dis-je au petit prince, tout est prêt: la poulie, le seau et la corde...
    Il rit, toucha la corde, fit jouer la poulie. Et la poulie gémit comme une vieille girouette quand le vent a longtemps dormi.
    -Tu entends, *** le petit prince, nous réveillons ce puits et il chante...
    Je ne voulais pas qu'il fît un effort:
    -Laisse-moi faire, lui dis-je, c'est trop lourd pour toi.
    Lentement je hissai la seau jusqu'à la margelle. Je l'y installai bien d'aplomb. Dans mes oreilles durait le chant de la poulie et, dans l'eau qui tremblait encore, je voyais trember le soleil.
    -J'ai soif de cette eau-là, *** le petit prince, donne-moi à boire...
    Et je compris ce qu'il avait cherché!
    Je soulevai le seau jusqu'à ses lèvres. Il but, les yeux fermés. C'était doux comme une fête. Elle était née de la marche sous les étoiles, du chant de la poulie, de l'effort de mes bras. Elle était bonne pour le coeur, comme un cadeau. Lorsque j'étais petit garçon, la lumière de l'arbre de Noel, la musique de la messe de minuit, la douceur des sourires faisaient ainsi tout le rayonnement du cadeau de Noel que je recevais.
    -Les hommes de chez toi, *** le petit prince, cultivent cinq mille roses dans le même jardin... et ils n'y trouvent pas ce qu'ils cherchent...
    -Ils ne le trouvent pas, répondis-je...
    -Et cependant ce qu'ils cherchent pourrait être trouvé dans une seule rose ou un peu d'eau...
    Et le petit prince ajouta:
    -Mais les yeux sont aveugles. Il faut chercher avec le coeur.
    J'avais bu. Je respirais bien. Le sable, au lever du jour, est couleur de miel. J'étais heureux aussi de cette couleur de miel. Pourquoi fallait-il que j'eusse de la peine...
    -Il faut que tu tiennes ta promesse, me *** doucement le petit prince, qui, de nouveau, s'était assis auprès de moi.
    -Quelle promesse?
    -Tu sais... une muselière pour mon mouton... je suis responsable de cette fleur!
    Je sortis de ma poche mes ébauches de dessin. Le petit prince les aperçut et *** en riant:
    -Tes baobabs, ils ressemblent un peu à des choux...
    -Oh!
    Moi qui étais si fier des baobabs!
    -Ton renard... ses oreilles... elles ressemblent un peu à des cornes... et elles sont trop longues!
    Et il rit encore.
    -Tu es injuste, petit bonhomme, je ne savais rien dessiner que les boas fermés et les boas ouverts.
    -Oh! ça ira, ***-il, les enfants savent.
    Je crayonnai donc une muselière. Et j'eus le coeur serré en la lui donnant:
    -Tu as des projets que j'ignore...
    Mais il ne me répon*** pas. IL me ***:
    -Tu sais, ma chute sur la Terre... c'en sera demain l'anniversaire...
    Puis après un silence il *** encore:
    -J'étais tombé tout près d'ici...
    Et il rougit.
    Et de nouveau, sans comprendre pourquoi, j'éprouvai un chagrin bizarre. Cependant une question me vint:
    -Alors ce n'est pas par hasard que, le matin où je t'ai connu, il y a huit jours, tu te promenais comme ça, tout seul, à mille milles de toutes régions habitées! Tu retournais vers le point de ta chute?
    Le petit prince rougit de nouveau. Il ne répondait jamais aux questions, mais, quand on rougit, ça signifie "oui", n'est-ce pas?
    -Ah! lui dis-je, j'ai peur...
    Mais il me répon***:
    -Tu dois maintenent travailler. Tu dois repartir vers ta machine. Je t'attends ici. Reviens demain soir...
    Mais je n'étais pas rassuré. Je me souvenais du renard. On risque de pleurer un peu si l'on s'est laissé apprivoisé...
  2. Odetta

    Odetta Thành viên quen thuộc

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    CHAPITRE XXVI
    Il y avait, à côté du puits, une ruine de vieux mur de pierre. Lorsque je revins de mon travail, le lendemain soir, j'aperçus de loin mon petit prince assis là-haut, les jambes pendantes. Et je l'entendis qui parlait:
    -Tu ne t'en souvens donc pas? disait-il. Ce n'est pas tout à fait ici!
    Une autre voix lui répon*** sans doute, puisqu'il répliqua:
    _Si! Si! c'est bien le jour, mais ce n'est pas ici l'endroit...
    Je poursuivis ma marche vers le mur. Je ne voyais ni entendais toujours personne. Pourtant le petit prince répliqua de nouveau:
    -... Bien sûr. Tu verras où commence ma trace dans le sable. Tu n'as qu'a m'y attendre. J'y serai cette nuit...
    J'étais à vingt mètres du mur et je ne voyais toujours rien.
    Le petit prince *** encore, après un silence:
    -Tu as du bon venin? Tu es sûr de ne pas me faire souffrir longtemps?
    Je fis halte, le coeur serré, mais je ne comprennais toujours pas.
    -Maintenent va-t'en, ***-il... je veux redescendre!
    Alors j'abaissai moi-même les yeux vers le pied du mur, et je fis un bond! Il était là, dressé vers le petit prince, un de ces serpents jaunes qui vous exécutent en trente secondes. Tout en fouillant ma poche pour en tirer mon révolver, je pris le pas de course, mais, au bruit que je fis, le serpent se laissa doucement couler dans le sable, comme un jet d'eau qui meurt, et, sans trop se presser, se faufilla entre les pierres avec un léger bruit de métal.
    Je parvins au mur juste à temps pour y recevoir dans les bras mon petit bonhomme de prince, pâle comme la neige.
    -Quelle est cette histoire-là! Tu parles maintenent avec les serpents!
    J'avais défait son éternel cache-nez d'or. Je lui avait mouillé les tempes et l'avais fait boire. Et maintenant je n'osais plus rien lui demander. Il me regarda gravement et m'entoura le cou de ses bras. Je sentais battre son coeur comme celui d'un oiseau qui meurt, quand on l'a tiré à la carabine. Il me ***:
    -Je suis content que tu aies trouvé ce qui manquait à ta machine. Tu vas pouvoir rentrer chez toi...
    -Comment sais-tu?
    Je venais justement lui annoncer que, contre toute espérence, j'avais réussi mon travail!
    Il ne répon*** rien à ma question, mais il ajouta:
    -Moi aussi, aujourd'hui, je rentre chez moi...
    Puis, mélancolique:
    -C'est bien plus loin... c'est bien plus difficile...
    Je sentais bien qu'il se passait quelque chose d'extraordinaire. Je le serrais dans mes bras comme un petit enfant, et cependant il me semblait qu'il coulait verticalement dans un abîme sans que je pusse rien pour le retenir...
    Il avait le regard sérieux, perdu très loin:
    -J'ai ton mouton. Et j'ai la caisse pour le mouton. Et j'ai la muselière...
    Et il sourit avec mélancolie.
    J'attendis longtemps. Je sentais qu'il se réchauffait peu à peu:
    -Petit bonhomme, tu as peur...
    IL avait eu peur, bien sûr! Mais il rit doucement:
    -J'aurai bien plus peur ce soir...
    De nouveau je me sentis glacé par le sentiment de l'irréparable. Et je compris que je ne supportais pas l'idée de ne plus jamais entendre ce rire. C'était pour moi comme une fontaine dans le désert.
    -Petit bonhomme, je veux encore t'entendre rire...
    Mais il me ***:
    -Cette nuit, ça fera un an. Mon étoile se trouvera juste au-dessus de l'endroit où je suis tombé l'année dernière...
    -Petit bonhomme, n'est-ce pas que c'est un mauvais rêve cette histoire de serpent et de rendez-vous et d'étoile...
    Mais il ne répon*** pas à ma question. Il me ***:
    -Ce qui est important, ça ne se voit pas...
    -Bien sûr...
    -C'est comme pour la fleur. Si tu aimes une fleur qui se trouve dans une étoile, c'est doux, la nuit, de regarder le ciel. Toutes les étoiles sont fleuries.
    -Bien sûr...
    -Tu regarderas, la nuit, les étoiles. C'est trop petit chez moi pour que je te montres où se trouve la mienne. C'est mieux comme ça. Mon étoile, ça sera pour toi une des étoiles. Alors, toutes les étoiles, tu aimeras les regarder... Elles seront toutes tes amies. Et puis je vais te faire un cadeau...
    Il rit encore.
    -Ah! petit bonhomme, petit bonhomme j'aime entendre ce rire!
    -Justement ce sera mon cadeau... ce sera comme pour l'eau...
    -Que veux-tu dire?
    -Les gens ont des étoiles qui ne sont pas les mêmes. Pour les uns, qui voyagent, les étoiles sont des guides. Pour d'autres elles ne sont rien que de petites lumières. Pour d'autres qui sont savants elles sont des problèmes. Pour mon businessman elles étaient de l'or. Mais toutes ces étoiles-là elles se taisent. Toi, tu auras des étoiles comme personne n'en a...
    -Que veux-tu dire?
    -Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j'habiterai dans l'une d'elles, puisque je rirai dans l'une d'elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles. Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire!
    Et il rit encore.
    -Et quand tu seras consolé (on se console toujours) tu seras content de m'avoir connu. Tu seras toujours mon ami. Tu auras envie de rire avec moi. Et tu ouvriras parfois ta fenêtre, comme ça, pour le plaisir... Et tes amis seront bien étonnés de te voir rire en regardant le ciel. Alors tu leur diras: "Oui, les étoiles, ça me fait toujours rire!" Et ils te croiront fou. Je t'aurai joué un bien vilain tour...
    Et il rit encore.
    -Ce sera comme si je t'avais donné, au lieu d'étoiles, des tas de petits grelots qui savent rire...
    Et il rit encore. Puis il redevint sérieux:
    -Cette nuit... tu sais... ne viens pas.
    -Je ne te quitterai pas.
    -J'aurai l'air d'avoir mal... j'aurai un peu l'air de mourir. C'est comme ça. Ne viens pas voir ça, ce n'est pas la peine...
    -Je ne te quitterai pas.
    Mais il était soucieux.
    -Je te dis ça... c'est à cause aussi du serpent. Il ne faut pas qu'il te morde... Les serpents, c'est méchant. Ca peut mordre pour le plaisir...
    -Je ne te quitterai pas.
    Mais quelque chose le rassura:
    -C'est vrai qu'ils n'ont pas le venin pour la seconde morsure...
    Cette nuit-là je ne le vis pas se mettre en route. Il s'était évadé sans bruit. Quand je réussis à le joindre il marchait décidé, d'un pas rapide. Il me *** seulement:
    -Ah! tu es là...
    Et il me prit par la main. Mais il se tourmenta encore:
    -Tu as eu tort. Tu auras de la peine. J'aurai l'air d'être mort et ce ne sera pas vrai...
    Moi je me taisais.
    -Tu comprends. C'est trop loin. Je ne peux pas emportes ce corps-là. C'est trop lourd.
    Moi je me taisais.
    -Mais ce sera comme une vieille écorce abandonnée. Ce n'est pas triste les vieilles écorces...
    Moi je me taisais.
    Il se découragea un peu. Mais il fit encore un effort:
    -Ce sera gentil, tu sais. Moi aussi je regarderai les étoiles. Toutes les étoiles seront des puits avec une poulie rouillée. Toutes les étoiles me verseront à boire...
    Moi je me taisais.
    -Ce sera tellement amusant! Tu auras cinq cents millions de grelots, j'aurai cinq cent millions de fontaines...
    Et il se tut aussi, parce qu'il pleurait...
    -C'est là. Laisse moi faire un pas tout seul.
    Et il s'assit parce qu'il avait peur.
    Il *** encore:
    -Tu sais... ma fleur... j'en suis responsable! Et elle est tellement faible! ET elle est tellement naive. Elle a quatre épines de rien du tout pour la protéger contre le monde...
    Moi je m'assis parce que je ne pouvais plus me tenir debout. Il ***:
    -Voilà... C'est tout...
    Il hésita encore un peu, puis se releva. Il fit un pas. Moi je ne pouvais pas bouger.
    Il n'y eut rien qu'un éclair jaune près de sa cheville. Il demeura un instant immobile. Il ne cria pas. Il tomba doucement comme tombe un arbre. Ca ne fit même pas de bruit, à cause du sable.
    CHAPITRE XXVII
    ET maintenant, bien sûr, ça fait six ans déjà... Je n'ai jamais encore raconté cette histoire. Les camarades qui m'ont revu ont été bien contents de me revoir vivant. J'étais triste mais je leur disais: C'est la fatigue...
    Maintenant je me suis un peu consolé. C'est à dire... pas tout à fait. Mais je sais bien qu'il est revenu à sa planète, car, au lever du jour, je n'ai pas retrouvé son corps. Ce n'était pas un corps tellement lourd... Et j'aime la nuit écouter les étoiles. C'est comme cinq cent millions de grelots...
    Mais voilà qu'il passe quelque chose d'extraordinaire. La muselière que j'ai dessinée pour le petit prince, j'ai oublié d'y ajouter la courroie de cuir! Il n'aura jamais pu l'attacher au mouton. Alors je me demande: "Que s'est-il passé sur sa planète? Peut-être bien que le mouton à mangé la fleur..."
    Tantôt je me dis: "Sûrement non! Le petit prince enferme sa fleur toutes les nuits sous son globe de verre, et il surveille bien son mouton..." Alors je suis heureux. Et toutes les étoiles rient doucement.
    Tantôt je me dis: "On est distrait une fois ou l'autre, et ça suffit! Il a oublié, un soir, le verre, ou bien le mouton est sorti sans bruit pendant la nuit..." Alors les grelots se changent tous en larmes!...
    C'est là un bien grand mystère. Pour vous qui aimez aussi le petit prince, comme pour moi, rien de l'univers n'est semblable si quelque part, on ne sait où, un mouton que nous ne connaissons pas a, oui ou non, mangé une rose...
    Regardez le ciel. Demandez-vous: le mouton oui ou non a-t-il mangé la fleur? Et vous verrez comme tout change...
    Et aucune grande personne ne comprendra jamais que ça a tellement d'importance!
    Ca c'est pour moi, le plus beau et le plus triste paysage du monde. C'est le même paysage que celui de la page précédente, mais je l'ai dessiné une fois encore pour bien vous le montrer. C'est ici que le petit prince a apparu sur terre, puis disparu.
    Regardez attentivement ce paysage afin d'être sûr de le reconnaître, si vous voyagez un jour en Afrique, dans le désert. Et, s'il vous arrive de passer par là, je vous supplie, ne vous pressez pas, attendez un peu juste sous l'étoile! Si alors un enfant vient à vous, s'il rit, s'il a les cheveux d'or, s'il ne répond pas quand on l'interroge, vous devinerez bien qui il est. Alors soyez gentils! Ne me laissez pas tellement triste: écrivez-moi vite qu'il est revenu...
    Được sửa chữa bởi - Odetta vào 03/02/2002 11:52
  3. Odetta

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    CHAPITRE XXVI
    Il y avait, à côté du puits, une ruine de vieux mur de pierre. Lorsque je revins de mon travail, le lendemain soir, j'aperçus de loin mon petit prince assis là-haut, les jambes pendantes. Et je l'entendis qui parlait:
    -Tu ne t'en souvens donc pas? disait-il. Ce n'est pas tout à fait ici!
    Une autre voix lui répon*** sans doute, puisqu'il répliqua:
    _Si! Si! c'est bien le jour, mais ce n'est pas ici l'endroit...
    Je poursuivis ma marche vers le mur. Je ne voyais ni entendais toujours personne. Pourtant le petit prince répliqua de nouveau:
    -... Bien sûr. Tu verras où commence ma trace dans le sable. Tu n'as qu'a m'y attendre. J'y serai cette nuit...
    J'étais à vingt mètres du mur et je ne voyais toujours rien.
    Le petit prince *** encore, après un silence:
    -Tu as du bon venin? Tu es sûr de ne pas me faire souffrir longtemps?
    Je fis halte, le coeur serré, mais je ne comprennais toujours pas.
    -Maintenent va-t'en, ***-il... je veux redescendre!
    Alors j'abaissai moi-même les yeux vers le pied du mur, et je fis un bond! Il était là, dressé vers le petit prince, un de ces serpents jaunes qui vous exécutent en trente secondes. Tout en fouillant ma poche pour en tirer mon révolver, je pris le pas de course, mais, au bruit que je fis, le serpent se laissa doucement couler dans le sable, comme un jet d'eau qui meurt, et, sans trop se presser, se faufilla entre les pierres avec un léger bruit de métal.
    Je parvins au mur juste à temps pour y recevoir dans les bras mon petit bonhomme de prince, pâle comme la neige.
    -Quelle est cette histoire-là! Tu parles maintenent avec les serpents!
    J'avais défait son éternel cache-nez d'or. Je lui avait mouillé les tempes et l'avais fait boire. Et maintenant je n'osais plus rien lui demander. Il me regarda gravement et m'entoura le cou de ses bras. Je sentais battre son coeur comme celui d'un oiseau qui meurt, quand on l'a tiré à la carabine. Il me ***:
    -Je suis content que tu aies trouvé ce qui manquait à ta machine. Tu vas pouvoir rentrer chez toi...
    -Comment sais-tu?
    Je venais justement lui annoncer que, contre toute espérence, j'avais réussi mon travail!
    Il ne répon*** rien à ma question, mais il ajouta:
    -Moi aussi, aujourd'hui, je rentre chez moi...
    Puis, mélancolique:
    -C'est bien plus loin... c'est bien plus difficile...
    Je sentais bien qu'il se passait quelque chose d'extraordinaire. Je le serrais dans mes bras comme un petit enfant, et cependant il me semblait qu'il coulait verticalement dans un abîme sans que je pusse rien pour le retenir...
    Il avait le regard sérieux, perdu très loin:
    -J'ai ton mouton. Et j'ai la caisse pour le mouton. Et j'ai la muselière...
    Et il sourit avec mélancolie.
    J'attendis longtemps. Je sentais qu'il se réchauffait peu à peu:
    -Petit bonhomme, tu as peur...
    IL avait eu peur, bien sûr! Mais il rit doucement:
    -J'aurai bien plus peur ce soir...
    De nouveau je me sentis glacé par le sentiment de l'irréparable. Et je compris que je ne supportais pas l'idée de ne plus jamais entendre ce rire. C'était pour moi comme une fontaine dans le désert.
    -Petit bonhomme, je veux encore t'entendre rire...
    Mais il me ***:
    -Cette nuit, ça fera un an. Mon étoile se trouvera juste au-dessus de l'endroit où je suis tombé l'année dernière...
    -Petit bonhomme, n'est-ce pas que c'est un mauvais rêve cette histoire de serpent et de rendez-vous et d'étoile...
    Mais il ne répon*** pas à ma question. Il me ***:
    -Ce qui est important, ça ne se voit pas...
    -Bien sûr...
    -C'est comme pour la fleur. Si tu aimes une fleur qui se trouve dans une étoile, c'est doux, la nuit, de regarder le ciel. Toutes les étoiles sont fleuries.
    -Bien sûr...
    -Tu regarderas, la nuit, les étoiles. C'est trop petit chez moi pour que je te montres où se trouve la mienne. C'est mieux comme ça. Mon étoile, ça sera pour toi une des étoiles. Alors, toutes les étoiles, tu aimeras les regarder... Elles seront toutes tes amies. Et puis je vais te faire un cadeau...
    Il rit encore.
    -Ah! petit bonhomme, petit bonhomme j'aime entendre ce rire!
    -Justement ce sera mon cadeau... ce sera comme pour l'eau...
    -Que veux-tu dire?
    -Les gens ont des étoiles qui ne sont pas les mêmes. Pour les uns, qui voyagent, les étoiles sont des guides. Pour d'autres elles ne sont rien que de petites lumières. Pour d'autres qui sont savants elles sont des problèmes. Pour mon businessman elles étaient de l'or. Mais toutes ces étoiles-là elles se taisent. Toi, tu auras des étoiles comme personne n'en a...
    -Que veux-tu dire?
    -Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j'habiterai dans l'une d'elles, puisque je rirai dans l'une d'elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles. Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire!
    Et il rit encore.
    -Et quand tu seras consolé (on se console toujours) tu seras content de m'avoir connu. Tu seras toujours mon ami. Tu auras envie de rire avec moi. Et tu ouvriras parfois ta fenêtre, comme ça, pour le plaisir... Et tes amis seront bien étonnés de te voir rire en regardant le ciel. Alors tu leur diras: "Oui, les étoiles, ça me fait toujours rire!" Et ils te croiront fou. Je t'aurai joué un bien vilain tour...
    Et il rit encore.
    -Ce sera comme si je t'avais donné, au lieu d'étoiles, des tas de petits grelots qui savent rire...
    Et il rit encore. Puis il redevint sérieux:
    -Cette nuit... tu sais... ne viens pas.
    -Je ne te quitterai pas.
    -J'aurai l'air d'avoir mal... j'aurai un peu l'air de mourir. C'est comme ça. Ne viens pas voir ça, ce n'est pas la peine...
    -Je ne te quitterai pas.
    Mais il était soucieux.
    -Je te dis ça... c'est à cause aussi du serpent. Il ne faut pas qu'il te morde... Les serpents, c'est méchant. Ca peut mordre pour le plaisir...
    -Je ne te quitterai pas.
    Mais quelque chose le rassura:
    -C'est vrai qu'ils n'ont pas le venin pour la seconde morsure...
    Cette nuit-là je ne le vis pas se mettre en route. Il s'était évadé sans bruit. Quand je réussis à le joindre il marchait décidé, d'un pas rapide. Il me *** seulement:
    -Ah! tu es là...
    Et il me prit par la main. Mais il se tourmenta encore:
    -Tu as eu tort. Tu auras de la peine. J'aurai l'air d'être mort et ce ne sera pas vrai...
    Moi je me taisais.
    -Tu comprends. C'est trop loin. Je ne peux pas emportes ce corps-là. C'est trop lourd.
    Moi je me taisais.
    -Mais ce sera comme une vieille écorce abandonnée. Ce n'est pas triste les vieilles écorces...
    Moi je me taisais.
    Il se découragea un peu. Mais il fit encore un effort:
    -Ce sera gentil, tu sais. Moi aussi je regarderai les étoiles. Toutes les étoiles seront des puits avec une poulie rouillée. Toutes les étoiles me verseront à boire...
    Moi je me taisais.
    -Ce sera tellement amusant! Tu auras cinq cents millions de grelots, j'aurai cinq cent millions de fontaines...
    Et il se tut aussi, parce qu'il pleurait...
    -C'est là. Laisse moi faire un pas tout seul.
    Et il s'assit parce qu'il avait peur.
    Il *** encore:
    -Tu sais... ma fleur... j'en suis responsable! Et elle est tellement faible! ET elle est tellement naive. Elle a quatre épines de rien du tout pour la protéger contre le monde...
    Moi je m'assis parce que je ne pouvais plus me tenir debout. Il ***:
    -Voilà... C'est tout...
    Il hésita encore un peu, puis se releva. Il fit un pas. Moi je ne pouvais pas bouger.
    Il n'y eut rien qu'un éclair jaune près de sa cheville. Il demeura un instant immobile. Il ne cria pas. Il tomba doucement comme tombe un arbre. Ca ne fit même pas de bruit, à cause du sable.
    CHAPITRE XXVII
    ET maintenant, bien sûr, ça fait six ans déjà... Je n'ai jamais encore raconté cette histoire. Les camarades qui m'ont revu ont été bien contents de me revoir vivant. J'étais triste mais je leur disais: C'est la fatigue...
    Maintenant je me suis un peu consolé. C'est à dire... pas tout à fait. Mais je sais bien qu'il est revenu à sa planète, car, au lever du jour, je n'ai pas retrouvé son corps. Ce n'était pas un corps tellement lourd... Et j'aime la nuit écouter les étoiles. C'est comme cinq cent millions de grelots...
    Mais voilà qu'il passe quelque chose d'extraordinaire. La muselière que j'ai dessinée pour le petit prince, j'ai oublié d'y ajouter la courroie de cuir! Il n'aura jamais pu l'attacher au mouton. Alors je me demande: "Que s'est-il passé sur sa planète? Peut-être bien que le mouton à mangé la fleur..."
    Tantôt je me dis: "Sûrement non! Le petit prince enferme sa fleur toutes les nuits sous son globe de verre, et il surveille bien son mouton..." Alors je suis heureux. Et toutes les étoiles rient doucement.
    Tantôt je me dis: "On est distrait une fois ou l'autre, et ça suffit! Il a oublié, un soir, le verre, ou bien le mouton est sorti sans bruit pendant la nuit..." Alors les grelots se changent tous en larmes!...
    C'est là un bien grand mystère. Pour vous qui aimez aussi le petit prince, comme pour moi, rien de l'univers n'est semblable si quelque part, on ne sait où, un mouton que nous ne connaissons pas a, oui ou non, mangé une rose...
    Regardez le ciel. Demandez-vous: le mouton oui ou non a-t-il mangé la fleur? Et vous verrez comme tout change...
    Et aucune grande personne ne comprendra jamais que ça a tellement d'importance!
    Ca c'est pour moi, le plus beau et le plus triste paysage du monde. C'est le même paysage que celui de la page précédente, mais je l'ai dessiné une fois encore pour bien vous le montrer. C'est ici que le petit prince a apparu sur terre, puis disparu.
    Regardez attentivement ce paysage afin d'être sûr de le reconnaître, si vous voyagez un jour en Afrique, dans le désert. Et, s'il vous arrive de passer par là, je vous supplie, ne vous pressez pas, attendez un peu juste sous l'étoile! Si alors un enfant vient à vous, s'il rit, s'il a les cheveux d'or, s'il ne répond pas quand on l'interroge, vous devinerez bien qui il est. Alors soyez gentils! Ne me laissez pas tellement triste: écrivez-moi vite qu'il est revenu...
    Được sửa chữa bởi - Odetta vào 03/02/2002 11:52
  4. username

    username Thành viên rất tích cực

    Tham gia ngày:
    19/07/2001
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    Vừa mới nhắc tới Odetta đã thấy đây rồi, thiêng thật :))
  5. username

    username Thành viên rất tích cực

    Tham gia ngày:
    19/07/2001
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    Vừa mới nhắc tới Odetta đã thấy đây rồi, thiêng thật :))
  6. minh03092005

    minh03092005 Thành viên mới

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    03/09/2005
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    hết chwa vậy. Mình chwa thể đọc, nhưng thấy công sức của các bạn post lên mạng thế này cũng thật đáng bái phục. Bái phục.
  7. horslaloi

    horslaloi Thành viên mới

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    06/06/2004
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    Quand j''avais 13 ans, après avoir lu "Le Petit Prince", j''avais essayé de le traduire en vietnamien, tout simplement parce que je l''aimais. Je rêvais qu''un jour, une é***ion puisse imprimer mes premiers livres "Le Petit Prince" en vietnamien, pour présenter "mon petit prince" aux autres enfants vietnamiens. Mais un virus avait détruit tout ce que j''avais tapé dans mon ordinateur Il y a quelques mois, j''ai vu le livre "Le petit Prince" en vietnamien à la librairie, mais je ne le trouve pas intéressant. Comme c''est un adulte qui le traduit, le style utilisé est sec. Ca tue l''oeuvre.
  8. spirale216

    spirale216 Thành viên mới

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    23/11/2005
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    J''aime bcp cette histoire de Saint-Exupéry. C''est un grand classique et ça vaut vraiment la
    peine de la lire ( surtout pour les personnes qui commencent à lire en français et/ou qui
    aiment lire en français, c''est vraiment un plaisir).
    Vous pouvez trouver la traduction en vietnamien sur l''adresse ci de-sous, mais je pense que
    la meilleure façon d''apprécier ce chef-d''oeuvre, c''est de le lire dans sa version originale.
    Bonne lecture à tous et encore un grand merci à celui qui a posté ça sur ce forum.
    http://www3.ttvnol.com/tacphamvanhoc/130442.ttvn
  9. niklas

    niklas Thành viên mới

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    10/05/2006
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    Le Petit Prince
    Quelques éléments de compréhension
    " Le rôle de l''enfant est d''instruire le narrateur. Il lui apprend de fait beaucoup de choses, mais deux aspects introduisent souplesse et profondeur. D''abord le Petit Prince n''est pas un petit docte de l''enfance qui dispenserait mécaniquement des leçons. Il est, au contraire, fermé sur lui-même, plein de réserves et de réticences. S''il enseigne, c''est à l''occasion et peu à peu. Narrateur et lecteur ont fort à faire pour combler les vides, imaginer ce que l''enfant ne fit pas. Moteur quasi policier du récit, mais qui tient avant tout à l''étrange personnalité du jeune héros. Ce dernier, par ailleurs, qui sait, semble-t-il, tant de choses qu''il ne *** pas, est lui-même, sinon ignorant, du moins quelqu''un qui a besoin d''apprendre et de recevoir des leçons. Les fleurs de la Terre et, surtout, le Renard les lui donneront.
    [​IMG]
    " Si clair que soit le personnage en apparence, Saint-Exupéry, par l''importance donnée à la voix et le rôle contradictoire qu''il fait jouer à son héros, rend ce dernier à sa manière subtil et difficile à saisir, d''autant que ses rapports avec la Rose sont eux aussi empreints d''ambiguïté. Rose, Serpent, Renard nous font quitter, mais à peine, le monde humain pour celui, symbolique et habituel au conte comme à la fable, d''une autre où plantes et animaux parlent et jouent à ressembler aux hommes. [?]
    [​IMG]
    " La supériorité de l''enfant en tant que proche de la nature est un discours romantique à la Rousseau : telle est l''idée à laquelle on songe spontanément pour Le Petit Prince. Saint-Exupéry est beaucoup plus ambigu en fait et, passé le charme de la petite tête blonde le doute gran*** encore. Enfant par l''apparence, son personnage, par les expériences qu''il fait, n''a pas d''âge. Il est plus proche du seigneur berbère de Citadelle que de n''importe quel Petit Poucet. Le monde, les objets, le cadre qui l''entourent n''ont rien de spécifiquement enfantin. Il est proposition adulte habillée en enfant. Léon Werth, comme le *** la dédicace, n''était plus un enfant. Bien avant de songer à écrire ce récit, Saint-Exupéry en a sans doute donné la clé lorsqu''il écrivait à Rinette : "Peut-être je serai mélancolique à cause de l''enfant que j''étais " "
    Michel Autrand, extrait de la notice du Petit Prince, Pléiade, pp. 1351-1354.
    Source : http://www.saint-exupery.org/
  10. philippe

    philippe Thành viên rất tích cực

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    29/01/2002
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    Le Petit Prince
    Quelques citations
    Source : http://www.saint-exupery.org/
    Adieu, *** le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu''avec le c"ur, l''essentiel est invisible pour les yeux.
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    Les hommes ont oublié cette vérité, *** le renard. Mais tu ne dois pas l''oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...
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    Ce qui embellit le désert, *** le Petit Prince, c''est qu''il cache un puits quelque part...
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    Qu''est-ce-qui signifie « apprivoiser » ?
    C''est une chose trop oubliée, *** le renard. Ca signifie « créer des liens ».
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    C''est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
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    Le langage est source de malentendus.
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    J''ai toujours aimé le désert. On s''assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n''entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence...
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    Ce qui embellit le désert c''est qu''il cache un puits quelque part...
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    Droit devant soi, on ne peut pas aller bien loin.
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    Il est bien plus difficile de se juger soi-même que de juger autrui.
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    Les enfants seuls savent ce qu''ils cherchent.
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    Il faut exiger de chacun ce que chacun peut donner.
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    On n''est jamais content là où on est.
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    On ne connaît que les choses qu''on apprivoise.
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    On risque de pleurer un peu si l''on s''est laissé apprivoiser...
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    Quand on veut faire de l''esprit, il arrive qu''on mente un peu.
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    C''est tellement mystérieux, le pays des larmes.
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    Les enfants doivent être indulgents envers les grandes personnes.
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    Quand le mystère est trop impressionnant, on n''ose pas désobéir.
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    Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.
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    On ne voit bien qu''avec le coeur. L''essentiel est invisible pour les yeux.
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    Toutes les grandes personnes ont d''abord été des enfants, mais peu d''entre elles s''en souviennent.
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    Les hommes n''ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n''existe point de marchands d''amis, les hommes n''ont plus d''amis.
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    J''ai le droit d''exiger l''obéissance, parce que mes ordres sont raisonnables.
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