Mémoires d'ordinateur

Mémoires d'ordinateur

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I
- Non !

Catherine se lève, sort de son bureau. Elle arrive devant une porte et elle frappe.

- Entrez !

- Monsieur Pascal, tout mon travail... Tout, disparu ! Il n'y a plus rien sur le disque !

- Pas de panique, Catherine, pas de panique. J'arrive.

Gérard Pascal ferme la porte. Dans le bureau, Sylvie Sinclair et Philippe Dutour ont les yeux fixés sur l'écran d'un ordinateur. Ils ont l'air soucieux. Philippe Dutour résume la situation.

- C'est la troisième fois cette semaine !...

- Sortez cette fiche, *** Gérard Pascal.

Ils ne parlent pas. Heureusement, il y a la bruit de l'imprimante !

Sylvie prend la fiche et lit à haute voix :

" Éric Legrand, Français, 35 ans, célibataire. Adresse, 15 rue du dragon, Paris, 6e, tél. 43.26.17.30, polytechnicien, ingénieur informaticien, spécialiste anti-sabotage en informatique depuis 1978. "

- Téléphone-lui tout de suite.

Il a de la classe, Éric Legrand. Grand, brun, sportif. Il entre dans l'imeuble de la société TGM et va au bureau d'accueil.

- Bonjour, mademoiselle, Éric Legrand, je...

- Ah oui ! Monsieur Legrand. On vous attend. Bureau 25.

- Merci.

Qui c'est "on" ? se demande Éric.

"On", c'est Sylvie, Gérard et Philippe. Ils se lèvent tous les trois.

- Monsieur Legrand, je suis Gérard Pascal, directeur de recherche. Permettez-moi de vous présenter mes collaborateurs, mademoiselle Sylvie Sinclair et monsieur Philippe Dutour.

- Bon jour, mademoiselle, enchanté. Bon jour, monsieur.

- Bonjour, monsieur Legrand.

- Bon, asseyons-nous. Attendez un instant. Gérard se lève et ouvre la porte.

- Brigitte, pas de téléphone, Je ne suis là pour personne.

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II

Éric se lève. Il va à la fenêtre, puis il se retourne.

- Vous travaillez depuis un ans sur un projet de sous-marin ultra-moderne, capable de descendre à cinq mille mètres, équipé de laboratoires d'analyse très perfectionnés. Vous présentez votre projet au gouvernement dans deux ans. Trois autres entreprises travaillent sur le même projet. C'est bien ça ?

- Exactement.

- Bien. Depuis deux mois vous perdez tous les calculs réalisés avec le logiciel X2-340.

- C'est ça. Deux mois de travail pour rien !

- Première hypothèse : une des trois entreprises est la cause de ces incidents.

- C'est possible... mais nous savons qu'elles ont même problèmes depuis deux mois.

- Je vois... Deuxième hypothèse : un pays étranger a intérêt à saboter vos recherches.

- Pourquoi pas ? Ce sous-marin est capable de changer la face du monde...

- Il y a une troisième hypothèse : une vengeance personnelle, un ancien membre de votre personnel...

- C'est peu probable. Mais... c'est une possibilité.

- Je peux visiter la salle des ordinateurs ?

- Certainement. Sylvie, accompagnez monsieur Legrand.

Sylvie et Éric sortent du bureau.

- Oh! monsieur Legrand, je vais quelques instants dans mon bureau. la salle des ordinateurs est au cinquième étage. Prenez l'ascenseur dans le couloir à droite. J'arrive tout de suite.

Éric regarde les ingénieurs devant leurs ordinateurs. Il y a cinq hommes et trois femmes.

" Il ne sont pas très nombreux ", pense-t-il.

- Ce n'est qu'une partie de l'équipe. Il y a d'autres ingénieurs au deuxième étage.

- Vous lisez dans les pensées des gens ?

- Pardon ?

- Rien, rien... ***es-moi, pourquoi est-ce que nous commençons par le cinquième et pas par le deuxième ?

- Parce que l'autre équipe n'a pas de problèmes.

- Ils utilisent le même logiciel ?

- Non. Pas encore.

- Je vois...

III

" Bon jour, Éric. Je m'appelle Victor. Je suis programmé pour t'aider. Je reconnais les voix. Ma mémoire est exceptionelle et je suis très rapide. "

Éric sourit.

- Bonjour, Victor.

Éric entre ses données: " Trois sociétés concurrentes : deux à Paris, les sociétés CMX et SM2. La troisième est à Lyon, la société SICOS. Je vais demain à Lyon. Sylvie..."

- Sylvie... Elle est charmante, non ?

" Moi, les femmes..."

On frappe.

- Entrez !

C'est Sylvie. Éric arrête de taper. Elle va vers lui.

- Bonjour, Sylvie.

- Bonjour, Éric. tenez, j'ai vos billets. Vous prenez... Qu'est-ce que ça veut dire " Moi, les femmes..." ?

- Oh, euh...rien. C'est entre Victor et moi.

- Je vois. Départ demain matin, huit heures vingt, de la gare de Lyon. Arrivée à dix heures trente. Vous connaissez Lyon?

- Pas très bien. Il y a des taxis, j'imagine ?

- Non, justement. Ils sont en grève. Mais...

- Je vois... venez, nous allons parler de ça au café.

Dix heures trente à la gare de Lyon-Perrache. Il fait beau mais un peu froid. Et pas un seul taxi ! Tant pis ! Il y a un métro à Lyon. Éric arrête un passant :

- Excusez-moi. Pour aller rue des marchands, il y a le métro ?

- Oui. C'est direct. C'est le quatrième arrêt. Ce n'est pas très loin.

- Merci.

- De rien. Au revoir, monsieur. Bonne journée.

" Les gens sont vraiment aimable en province... "

Éric sort de la station et regarde autour de lui. Quand on ne connaît pas une ville !

- Pardon, madame, la rue des Marchands, s'il vous plaît ?

- Vous allez tout droit et c'est la première rue à droite. C'est facile, il y a une banque au coin de la rue.

- Merci, madame. Bonne journée.

Éric est devant la porte de la société SICOS, deuxième société francaise spécialisée en moteurs de sous-marins, numéro cinq mondial.

IV

- Alors, monsieur Legrand, cette enquête, elle avance ?

Éric regarde Gérard Pascal pendant quelques secondes.

- Pour l'instant, pas beaucoup.

- Votre voyage à Lyon, intéressant ?

- Oui... Ils doivent recommencer une grande partie de leurs calculs et ils veulent changer de logiciel.

- Changer de logiciel ! Mais c'est impossible ! Il est extrêmement performant.

- Pourtant, c'est ce qu'il faut faire. Ce logiciel est malade. Il a un virus.

- Vous voulez dire que tous les logiciels X2-340 sont malades ?

- C'est possible. Je vais faire d'autres recherches.

- Ces histoires de virus, c'est très à la mode. Vous êtes sûr de ne pas vous tromper ?

- Certaine. Les " symptômes " sont les mêmes dans les quatre sociétés.

Gérard Pascal se lève, s'approche de Victor, s'arrête et se retourne vers Éric, l'air pensif.

- Et Victor, vous êtes content de lui ?

- Très content. C'est un excellent collaborateur. ***es, est-ce que vous pouvez réunir tous vos ingénieurs ?

- Oui, bien sûr. Rendez-vous dans une demi-heure dans la salle de conférences, au troisième.

Tout le monde est là. L'équipe du cinquième étage et celle du deuxième. Éric est debout. Sylvie, à coté de lui, prend des notes.

- Il faut changer votre programme de basse...

- Nous ne pouvons pas changer de programme ! Nous avons déjà deux mois de retard !

- C'est pourtant le seul moyen pour empêcher l'épidémie.

- On ne peut pas trouver un vacin ? Les programmes anti-virus, ça existe.

- Oui, mais il faut d'abord trouver l'origine du virus. Et ça prend du temps. Alors, suivez mon conseil. Changer de logiciel. Débranchez vos ordinateurs de tous les réseaux d'information et des téléphones. Et... surtout, enfermez-les bien.

- Pour quoi ? Vous soupçonnez un membre de notre équipe ?

- Je ne soupçonne personne. Mais il faut prendre toutes les précautions. Pas d'autres questions ?

- Combien de temps l'enquête peut-elle durer, monsieur Legrand ?

- Aucune idée !

V

Neuf heures. Les employés de la sociétés SM2 commencent à arriver. Éric Legrand est parmi eux. Il regarde un panneau quelques instants, puis va prendre l'ascenseur. Il s'arrête devant une porte : bureau 218, Monsieur Paul Bresson, directeur du personnel. Il frappe et entre dans le bureau.

- Monsieur Bresson ? Je suis Paul Duval, journaliste à France-Entreprise.

- Ah oui, c'est pour votre reportage sur notre entreprise ?

- C'est ça. Notre journal fait une grande enquête sur le fonctionnement des entreprises françaises.

- Oui, oui, je sais. Asseyez-vous, je vous en prie... Nous avons une centaine d'employés répartis dans une dizaine de services. Vous voulez interroger tout le monde ?

- Oui, bien sûr... non, non, excusez-mo, je plaisante. Je veux juste deux ou trois personnes par service.

- Je mets ma secrétaire à votre disposition. Elle peut répondre à toutes vos questions.

Éric se retrouve bientôt dans une salle... d'ordinateurs. Elle ressemble beaucoup à celle de la société TGM. Trois ingénieurs entourent Éric et répondent à ses questions.

- Si je comprends bien, vous travaillez douze heures par jour !

- Pas exactement. Mais nous devons arriver tôt et partir tard.

- Et vous venez ici tous les jours de 8 heures du matin à 8 heures du soir ?

- Seulement par équipes de trois. On fait un roulement toutes les semaines.

- Pas le week-end, j'espère !

- Si, le week-end aussi.

- Et... jusqu'à quand vous pensez travailler à ce rythme ?

- Pendant deux ans, environs.

- C'est seulement vrai pour votre service. Je peux connaître la raison.

- Question de sécurité.

- Vous ne pouvez pas être plus précis ?

- Quand on travaille sur des projets importants avec des logiciels très performants, mais très fragiles, il y a des précautions à prendre.

- Ah oui, les virus informatiques, les risques d'épidémie...

- Vous êtes déjà au courant ?

- Des bruits courent, vous savez. Et puis, nous autres journalistes, c'est notre métier d'avoir des informations...

VI

" Ne siffle pas, Éric, ça me gêne. "

- Excuse-moi, Victor. Je suis content. Ce soir, j'emmène Sylvie au restaurant... pour parler boulot, évidemment. Tiens, à ce propos, tu peux me sortir une petite liste de restaurants sympas.

" Lasserre, La Tour d'Argent, Le Doyen, La Pérouse "

- J'apprécie ton humour, Victor, mais pas au-dessus de cinq cents francs le repas.

" Je n'ai pas d'humour, tu le sais bien. "

- Bon, d'accord. Eh, bien, je vais me débrouiller tout seul. Salut !
... ??a y est, je sais où je vais l'emmener !

- J'espère que vous aimez le poisson, Sylvie.

- Pas trop, mais j'adore les fruites de mer.

- Je suis désolé, je...

- Ne soyez pas désolé. Je vais prendre de la viande, je suis sûre qu'elle est excellente.

- Prenez la côte de boeuf à la moelle, c'est une de leurs spécialités. Vous savez que cette robe vous va très bien ?

- Merci. Euh... ***es, on peut parler sérieusement... enfin, je veux dire, au sujet de l'enquête. Je suis inquiète.

- Moi aussi. Au fait, pas de problème avec le nouveau logiciel ?

- Jusqu'à présent, ça va. Éric, qu'est-ce que ça veut dire " moi aussi " ? Vous n'avez pas l'intention d'abandonner les recherches ?

- Non. Mais...

Le serveur s'approche. Ils interrompent leur conversation.

- Qu'est-ce que vous prenez ? madame.

- Une douzain d'huîtres et une côte de boeuf. Bleue.

- Très bien. Et pour monsieur ?

- Une foie gras pour commencer et... votre saumon, il est bien ?

- Parfait, monsieur.

Le garçon s'éloigne. éric s'explique.

- Euh...oui, je n'avance pas. La piste des sociétés concurrentes ne donne rien. La piste des pays étrangers n'est pas très sérieuse. Reste la possibilité d'une vengeance. Je vais en parler à Victor demain. Et, en plus, je suis incapable de trouver les causes de ce virus. Il ne correspond è aucun schéma connu. Donc, pas moyen de trouver de vacin, et... ***es, vous êtes sûre que vous voulez parler boulot ?

- On est là pour ça, non ?

Pauvre Éric ! Qu'est-ce qu'on peut répondre à ça ?

VII

Gérard pascal entr dans le bureau. Éric semble nerveux, perplexe.

- Bonjour, Éric. La situation est grave, Éric, très grave !

- Ce n'est pas grave, c'est bizzare. C'est la première fois que je n'arrive pas à rentrer mes données.

- De quoi est-ce que vous parlez ?

- De Victor, bien sûr. Je ne sais pas ce qu'il a ce matin... Eh bien, et vous, de quoi est-ce que vous parlez ?

- Du nouveau logiciel !

- Qu'est-ce qu'il a, le nouveau logiciel ?

- Depuis trois jours on perd tous les calculs. Cause inconnue !

- Quoi !?.. ??a, alors !

Éric se lève brusquement. Il va vers la fenêtre, revient vers son bureau et s'assoit devant l'ordinateur. Quelques seconde passent, dans le silence.

- Ce n'est pas possible !

- Qu'est-ce qui se passe encore ?

- Lisez.

Gérard s'approche de l'écran. Il devient très pâle.

- C'est une plaisanterie !

- Ah oui ? Et vous en connaissez l'auteur ?

- Mais enfin, qui est-ce qui a intérêt à faire cela ?

- ??a, je n'en sais rien. Le nouveau logiciel malade, et maintenant, ça.

Éric lit à haute voix le message inscrit sur l'écran de Victor :

" Vous pouvez utiliser d'autres logiciels, ça ne va rien changer. Si vous ne versez pas la somme de 10 millions de francs et si vous n'arrêtez pas votre projet meurtrier de sous-marin, je détruit tous les logiciels de votre société. à bien tôt. "

- En tout cas, il faut être fort pour envoyer ce message par Victor...

Oui, pense Éric, il faut être vraiment fort pour pénétrer si vite dans un logiciel protégé. à moins que...

- Ses circuits sont brouillés, mais je vais essayer de les réparer et de l'interroger. ***es, qu'est-ce qu'il veut dire exactement par projet meurtrier ? Vous n'êtes pas sûr que je suis au courant de tout ?

- Vous voyez, bien qu'il s'agit d'un fou !

- Et moi, qu'est-ce que je suis exactement ? Un imbécile ?... Il s'agit d'un sous-marin atomique, n'est-ce pas ?

- Oui.

- Qui peut être dangereux pour la vie sous-marine, et donc pour l'équilibre de la Terre ?

- Il y a des risques. Il y a toujours des risques. Mais...

- Je vois.

VIII

Toute l'équipe entoure l'enfant chéri : Victor. Philippe aussi est là, il est revenu d'une mission. Il s'intéresse beaucoup à Victor. Normal : c'est lui qui l'a programmé.

- Alors, Éric, vous avez réussi à remettre ses circuites en marche.

- Oui, mais il ne sait pas ce qui s'est passé. Certaines circuits ont été déconnectés et les manipulations n'ont pas pu s'inscrire.

- Il a eu un " trou de mémoire "...

- Bravo, Sylvie, très amusant !

- Et le " fou ", il ne s'est pas manifesté ? On ne sait pas où il veut cet argent et comment ?

- Ne soyez pas pressé. Il ne va pas tarder à donner de ses nouvelles.

- On sait au moins une chose maintenant. C'est qu'il s'agit d'un sabotage et que l'auteur est dans nos murs.

- Pas forcément. Un super informaticien peut déconnecter des circuits à distance.

Éric regarde Philipe et Sylvie, puis pose calmement son regard sur Gégard.

- En tout cas, il veut détruire un " projet meurtrier ".

- C'est pour brouiller les pistes.

Pourquoi exige-t-il 10 millions de francs si c'est un protecteur de l'humanité ?

- Je ne sais pas. Mais, après enquête, j'ai une piste. Michel Laforêt. Il a travaillé chez vous pendant cinq ans. Du 15 avril 1983 au 15 mai 1988.

- On ne l'a pas mis à la porte. C'est lui qui nous a quitté.

- Oui, pour aller vivre en province ?

- Je crois, oui.

- En fait, il n'a jamais quitté Paris. Il est membre d'une association écologiste depuis plus de dix ans... Vous me suivez ?

Non. Ils ne suivent plus. Tout est allé trop vite. Ils vivent un roman d'espionnage mais ils ne sont pas James Bond.

Gérard reprend la parole.

- Vous pensez à une complicité possible à l'intérieur de nos équipes ?

- Tout est possible. En tout cas ine chose est sûre, les logiciels des sociétés concurrentes n'ont pas encore le virus.

- Hum... Où travaille ce Laforêt actuellement ?

- Dans une société d'informatique très à la pointe des recherches... en virus informatiques.

IX

"Le fou" s'est encore manifesté. Toujours par l'intermédiaire de Victor. La demande de rançon est la même, mais il a avancé les délais. La socété doit verser l'argent à une organisation écologiste ( vous avez deviné laquelle ) dans un délai de quinze jours. Éric, Gérard et Sylvie discutent de la stratégie à suivre.

- Je ne suis pas d'accord, Éric. Nous avons assez de preuves, maintenant, pour arrêter ce Laforêt.

- Ce n'est pas mon opinion. Et je veux lui parler d'abord.

- Nous avons plus de chance de réussir si nous le prenons par surprise.

- Éric, je suis d'accord avec Gérard. Nous avons déjà perdu assez de temps et d'argent.

- J'ai autant intérêt que vous à découvrir l'auteur de ce chantage.

- Oui, mais vous êtes moins pressé !

- De toute façon, c'est trop tard.

- Comment ça trop tard ?

- J'ai pris rendez-vous avec Michel Laforêt. Enfin... pas moi, le journaliste Paul Duval. Son association organise un meeting demain. Je dois le vior à la fin de la réunion... Excusez-moi, Sylvie, j'ai besoin de parler quelques instants avec Gérard.

- Je vous laisse. De toute façon j'ai du travail.

Un peu vexée, Sylvie s'en va. Les deux hommes se retrouvent seuls. Gérard est tendu. Cette initiative d'Éric ne lui plaît pas.

- Allez-y, Éric, je vous écoute.

- Ce sous-marin, qu'est-ce que c'est exactement ?

- Je vous l'ai déjà ***. C'est...

- Gérard, l'affaire est extrêmement sérieuse. Je suis là pour vous aider. Alors on loue cartes sur table. D'accord ?

Il n'a pas une position facile, Gérard. Il doit régler tous ces problèmes et en même temps garder le secret. Pourtant...

- Bon. D'accord. C'est plus un laboratoire de recherche qu'un sous-marin. Une centaine de chercheurs et de techniciens doivent pouvoir y séjourner pendant un temps assez long. Il est spécialement équipé pour la recherche pétrolière. Il est capable de sonder, de forer, et même de mettre en place des installations de pompage.

- Si je comprends bien, un engin de ce genre peut créer pas mal de destruction au fond des mers ?...

- Peut-être, mais nous avons besoin de ce pétrole.

- Une dernière question. Est-ce que Victor sait de quoi il s'agit ?

- Victor ? Pourquoi cette question ?

X

On entend un tonnerre d'applaudissements au moment où Éric arrive dans la salle du meeting. Il regarde autour de lui. Il y a beaucoup de jeunes. Ils portent des banderoles : " Non au nucléaire ", " Protégez nos enfants ", " Pour que la Terre vive ! "

" Il faut que ça change ", crie un homme sur le podium.

- Qui est-ce ? demande Éric à son voisin.

- C'est Michel Laforêt. Il est super !

" Il n'a rien d'un fou ", pense Éric.

"...certaines disent que nous avons peur du progrès, peur de la science, peur de la technique. Non, nous n'avons pas peur du progrès ! mais nous avons peur que les hommes ne sachent plus accepter leurs limites, nous avons peur, qu'au nom de fausses valeurs, ils détruisent la seule vraie valeur qui soit : la nature. "

Nouveau tonnerre d'applaudissements. Éric regarde sa montre.

Il se penche vers son voisin.

- C'est bientôt fini ?

- Dans cinq minutes. Pourquoi, ça ne vous plaît pas ?

- Si, si. C'est très intéressant.

Une demie heure plus tard, Éric Legrand, alias Paul Duval, et Michel Laforêt se retrouvent dans un café.

- C'est très gentil de vous intéresser à moi, mais je doute que mon " parcours ", comme vous ***es, puisse intéresser vos lecteurs.

- Au contraire. un homme à la pointe de la science en informatique et, en même temps, leader d'une organisation écologiste, ce n'est pas banal.

- L'informatique n'est pas un risque pour l'équilibre de la planète.

- Directement, peut-être pas. mais toutes les recherches dépendent de l'informatique et certaines d'entre elles présentent de gros risques.

- J'en suis conscient. Et mon rôle de scientifique est de combattre tout ce qui peut nuire à la société.

- Combattre ? Quelles arme employez-vous pour combattre ?

- Rassurez-vous, je suis un pacifiste. Je travaille actuellement dans une société spécialisée dans la recherche anti-virus en informatique. Savez-vous pourquoi ? parce que je déteste toute forme de terroisme. Et c'en est une.

- Pourquoi vous défendre, monsieur Laforêt ? Vous vous sentez coupable ?