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Poésié - Stéphane Mallarmé

Chủ đề trong 'Pháp (Club de Francais)' bởi Milou, 23/09/2001.

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  1. Milou

    Milou Thành viên rất tích cực

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    07/06/2001
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    Poésié - Stéphane Mallarmé

    Encodộes partir de l'ộ***ion de 1945 (Mermod, Lausanne).
    Par rapport a l'e***ion de la Pleiade, qui est complốte, il n'y manque
    que trois poemes: l'ouverture ancienne d'Herodiade, un Eventail,
    et La Chevelure.
    Ceci est la version du 2 juillet 1996.



    SALUT
    -----



    Rien, cette ộcume, vierge vers
    ne dộsigner que la coupe;
    Telle loin se noie une troupe
    De sirốnes mainte l'envers.



    Nous naviguons, ụ mes divers
    Amis, moi dộj sur la poupe
    Vous l'avant fastueux qui coupe
    Le flot de foudres et d'hivers;



    Une ivresse belle m'engage
    Sans craindre mờme son tangage
    De porter debout ce salut



    Solitude, rộcif, ộtoile
    n'importe ce qui valut
    Le blanc souci de notre toile.




    LE GUIGNON
    ----------




    Au-dessus du bộtail ahuri des humains
    Bondissaient en clartộ les sauvages criniốres
    Des mendiants d'azur le pied dans nos chemins.



    Un noir vent sur leur marche ộployộ pour banniốres
    La flagellait de froid tel jusque dans la chair,
    Qu'il y creusait aussi d'irritables orniốres.



    Toujours avec l'espoir de rencontrer la mer,
    Ils voyageaient sans pain, sans bõtons et sans urnes,
    Mordant au citron d'or de l'idộal amer.



    La plupart rõla dans les dộfilộs nocturnes,
    S'enivrant du bonheur de voir couler son sang,
    O Mort le seul baiser aux bouches taciturnes!



    Leur dộfaite, c'est par un ange trốs puissant
    Debout l'horizon dans le nu de son glaive:
    Une pourpre se caille au sein reconnaissant.



    Ils tettent la douleur comme ils tộtaient le rờve
    Et quand ils vont rythmant de pleurs voluptueux
    Le peuple s'agenouille et leur mốre se lốve.



    Ceux-l sont consolộs, sỷrs et majestueux;
    Mais traợnent leurs pas cent frốres qu'on bafoue,
    Dộrisoires martyrs de hasards tortueux.



    Le sel pareil des pleurs ronge leur douce joue,
    Ils mangent de la cendre avec le mờme amour,
    Mais vulgaire ou bouffon le destin qui les roue.



    Ils pouvaient exciter aussi comme un tambour
    La servile pitiộ des races voix terne,
    ẫgaux de Promộthộe qui manque un vautour!



    Non, vils et frộquentant les dộserts sans citerne,
    Ils courent sous le fouet d'un monarque rageur,
    Le Guignon, dont le rire inouù les prosterne.



    Amants, il saute en croupe trois, le partageur!
    Puis le torrent franchi, vous plonge en une mare
    Et laisse un bloc boueux du blanc couple nageur.



    Grõce lui, si l'un souffle son buccin bizarre,
    Des enfants nous tordront en un rire obstinộ
    Qui, le poing leur cul, singeront sa fanfare.



    Grõce lui, si l'une orne point un sein fanộ
    Par une rose qui nubile le rallume,
    De la bave luira sur son bouquet damnộ.



    Et ce squelette nain, coiffộ d'un feutre plume
    Et bottộ, dont l'aisselle a pour poils vrais des vers,
    Est pour eux l'infini de la vaste amertume.



    Vexộs ne vont-ils pas provoquer le pervers,
    Leur rapiốre grinỗant suit le rayon de lune
    Qui neige en sa carcasse et qui passe au travers.



    Dộsolộs sans l'orgueil qui sacre l'infortune,
    Et tristes de venger leurs os de coups de bec,
    Ils convoitent la haine, au lieu de la rancune.



    Ils sont l'amusement des racleurs de rebec,
    Des marmots, des putains et de la vieille engeance
    Des loqueteux dansant quand le broc est sec.



    Les poởtes bons pour l'aumụne ou la vengeance,
    Ne connaissent le mal de ces dieux effacộs,
    Les disent ennuyeux et sans intelligence.



    ô Ils peuvent fuir ayant de chaque exploit assez,
    ô Comme un vierge cheval ộcume de tempờte
    ô Plutụt que de partir en galops cuirassộs.



    ô Nous soỷlerons d'encens le vainqueur de la fờte:
    ô Mais eux, pourquoi n'endosser pas, ces baladins,
    ô D'ộcarlate haillon hurlant que l'on s'arrờte! ằ



    Quand en face tous leur ont crachộ les dộdains,
    Nuls et la barbe mots bas priant le tonnerre,
    Ces hộros excộdộs de malaises badins



    Vont ridiculement se pendre au rộverbốre.




    APPARITION
    ----------




    La lune s'attristait. Des sộraphins en pleurs
    Rờvant, l'archet aux doigts, dans le calme des fleurs
    Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
    De blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles.
    - C'ộtait le jour bộni de ton premier baiser.
    Ma songerie aimant me martyriser
    S'enivrait savamment du parfum de tristesse
    Que mờme sans regret et sans dộboire laisse
    La cueillaison d'un Rờve au coeur qui l'a cueilli.
    J'errais donc, l'oeil rivộ sur le pavộ vieilli
    Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue
    Et dans le soir, tu m'es en riant apparue
    Et j'ai cru voir la fộe au chapeau de clartộ
    Qui jadis sur mes beaux sommeils d'enfant gõtộ
    Passait, laissant toujours de ses mains mal fermộes
    Neiger de blancs bouquets d'ộtoiles parfumộes.




    PLACET FUTILE
    -------------




    Princesse! jalouser le destin d'une Hộbộ
    Qui poind sur cette tasse au baiser de vos lốvres,
    J'use mes feux mais n'ai rang discret que d'abbộ
    Et ne figurerai mờme nu sur le Sốvres.



    Comme je ne suis pas ton bichon embarbộ,
    Ni la pastille ni du rouge, ni jeux miốvres
    Et que sur moi je sais ton regard clos tombộ,
    Blonde dont les coiffeurs divins sont des orfốvres!



    Nommez-nous... toi de qui tant de ris framboisộs
    Se joignent en troupeau d'agneaux apprivoisộs
    Chez tous broutant les voeux et bờlant aux dộlires,



    Nommez-nous... pour qu'Amour ailộ d'un ộventail
    M'y peigne flỷte aux doigts endormant ce bercail,
    Princesse, nommez-nous berger de vos sourires.




    LE PITRE CHATIẫ
    ---------------




    Yeux, lacs avec ma simple ivresse de renaợtre
    Autre que l'histrion qui du geste ộvoquais
    Comme plume la suie ignoble des quinquets,
    J'ai trouộ dans le mur de toile une fenờtre.



    De ma jambe et des bras limpide nageur traợtre,
    bonds multipliộs, reniant le mauvais
    Hamlet! c'est comme si dans l'onde j'innovais
    Mille sộpulcres pour y vierge disparaợtre.



    Hilare or de cymbale des poings irritộ,
    Tout coup le soleil frappe la nu***ộ
    Qui pure s'exhala dans ma fraợcheur de nacre,



    Rance nuit de la peau quand sur moi vous passiez,
    Ne sachant pas, ingrat! que c'ộtait tout mon sacre,
    Ce fard noyộ dans l'eau perfide des glaciers.




    UNE NẫGRESSE...
    ---------------




    Une nộgresse par le dộmon secouộe
    Veut goỷter une enfant triste de fruits nouveaux
    Et criminels aussi sous leur robe trouộe
    Cette goinfre s'apprờte de rusộs travaux:



    son ventre compare heureuse deux tộtines
    Et, si haut que la main ne le saura saisir,
    Elle darde le choc obscur de ses bottines
    Ainsi que quelque langue inhabile au plaisir



    Contre la nu***ộ peureuse de gazelle
    Qui tremble, sur le dos tel un fol ộlộphant
    Renversộe elle attend et s'admire avec zốle,
    En riant de ses dents naùves l'enfant;



    Et, dans ses jambes oự la victime se couche,
    Levant une peau noire ouverte sous le crin,
    Avance le palais de cette ộtrange bouche
    Põle et rose comme un coquillage marin.




    SOUPIR
    ------




    Mon õme vers ton front oự rờve, ụ calme soeur,
    Un automne jonchộ de taches de rousseur,
    Et vers le ciel errant de ton oeil angộlique
    Monte, comme dans un jardin mộlancolique,
    Fidốle, un blanc jet d'eau soupire vers l'Azur!
    - Vers l'Azur attendri d'Octobre põle et pur
    Qui mire aux grands bassins sa langeur infinie
    Et laisse, sur l'eau morte oự la fauve agonie
    Des feuilles erre au vent et creuse un froid sillon,
    Se traợner le soleil jaune d'un long rayon.




    LES FENấTRES
    ------------




    Las du triste hụpital, et de l'encens fộtide
    Qui monte en la blancheur banale des rideaux
    Vers le grand crucifix ennuyộ du mur vide,
    Le moribond sournois y redresse un vieux dos,



    Se traợne et va, moins pour chauffer sa pourriture
    Que pour voir du soleil sur les pierres, coller
    Les poils blancs et les os de la maigre figure
    Aux fenờtres qu'un beau rayon clair veut hõler.



    Et la bouche, fiộvreuse et d'azur bleu vorace,
    Telle, jeune, elle alla respirer son trộsor,
    Une peau virginale et de jadis! encrasse
    D'un long baiser amer les tiốdes carreaux d'or.



    Ivre, il vit, oubliant l'horreur des saintes huiles,
    Les tisanes, l'horloge et le lit infligộ,
    La toux; et quand le soir saigne parmi les tuiles,
    Son oeil, l'horizon de lumiốre gorgộ,



    Voit des galốres d'or, belles comme des cygnes,
    Sur un fleuve de pourpre et de parfums dormir
    En berỗant l'ộclair fauve et riche de leurs lignes
    Dans un grand nonchaloir chargộ de souvenirs!



    Ainsi, pris du dộgoỷt de l'homme l'õme dure
    Vautrộ dans le bonheur, oự ses seuls appộtits
    Mangent, et qui s'entờte chercher cette ordure
    Pour l'offrir la femme allaitant ses petits,



    Je fuis et je m'accroche toutes les croisộes
    D'ou l'on tourne l'ộpaule la vie et, bộni,
    Dans leur verre, lavộ d'ộternelles rosộes,
    Que dore le matin chaste de l'Infini



    Je me mire et me vois ange! et je meurs, et j'aime
    -- Que la vitre soit l'art, soit la mysticitộ --
    renaợtre, portant mon rờve en diadốme,
    Au ciel antộrieur oự fleurit la Beautộ!



    Mais hộlas! Ici-bas est maợtre: sa hantise
    Vient m'ộcoeurer parfois jusqu'en cet abri sỷr,
    Et le vomissement impur de la Bờtise
    Me force me boucher le nez devant l'azur.



    Est-il moyen, ụ Moi qui connais l'amertume,
    D'enfoncer le cristal par le monstre insultộ
    Et de m'enfuir, avec mes deux ailes sans plume
    -- Au risque de tomber pendant l'ộternitộ?




    LES FLEURS
    ----------




    Des avalanches d'or du vieil azur, au jour
    Premier et de la neige ộternelle des astres
    Jadis tu dộtachas les grand calices pour
    La terre jeune encore et vierge de dộsastres,



    Le glaùeul fauve, avec les cygnes au col fin,
    Et ce divin laurier des õmes exilộes
    Vermeil comme le pur orteil du sộraphin
    Que rougit la pudeur des aurores foulộes,



    L'hyacinthe, le myrte l'adorable ộclair
    Et, pareille la chair de la femme, la rose
    Cruelle, Hộrodiade en fleur du jardin clair,
    Celle qu'un sang farouche et radieux arrose!



    Et tu fis la blancheur sanglotante des lys
    Qui roulant sur des mers de soupirs qu'elle effleure
    travers l'encens bleu des horizons põlis
    Monte rờveusement vers la lune qui pleure!



    Hosannah sur le cistre et dans les encensoirs,
    Notre Dame, hosannah du jardin de nos limbes!
    Et finisse l'ộcho par les cộlestes soirs,
    Extase des regards, scintillements des nimbes!



    O Mốre qui crộas en ton sein juste et fort,
    Calice balanỗant la future fiole,
    De grandes fleurs avec la balsamique Mort
    Pour le poởte las que la vie ộtiole.




    RENOUVEAU
    ---------




    Le printemps maladif a chassộ tristement
    L'hiver, saison de l'art serein, l'hiver lucide,
    Et, dans mon ờtre qui le sang morne prộside
    L'impuissance s'ộtire en un long bõillement.



    Des crộpuscules blancs tiộdissent sous mon crõne
    Qu'un cercle de fer serre ainsi qu'un vieux tombeau
    Et triste, j'erre aprốs un rờve vague et beau,
    Par les champs oự la sốve immense se pavane



    Puis je tombe ộnervộ de parfums d'arbres, las,
    Et creusant de ma face une fosse mon rờve,
    Mordant la terre chaude oự poussent les lilas,



    J'attends, en m'abợmant que mon ennui s'ộlốve...
    - Cependant l'Azur rit sur la haie et l'ộveil
    De tant d'oiseaux en fleur gazouillant au soleil.




    ANGOISSE
    --------




    Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps, ụ bờte
    En qui vont les pộchộs d'un peuple, ni creuser
    Dans tes cheveux impurs une triste tempờte
    Sous l'incurable ennui que verse mon baiser:



    Je demande ton lit le lourd sommeil sans songes
    Planant sous les rideaux inconnus du remords,
    Et que tu peux goỷter aprốs tes noirs mensonges,
    Toi qui sur le nộant en sais plus que les morts:



    Car le Vice, rongeant ma native noblesse,
    M'a comme toi marquộ de sa stộrilitộ,
    Mais tandis que ton sein de pierre est habitộ



    Par un coeur que la dent d'aucun crime ne blesse,
    Je fuis, põle, dộfait, hantộ par mon linceul,
    Ayant peur de mourir lorsque je couche seul.




    LAS DE L'AMER REPOS...
    ----------------------




    Las de l'amer repos oự ma paresse offense
    Une gloire pour qui jadis j'ai fui l'enfance
    Adorable des bois de roses sous l'azur
    Naturel, et plus las sept fois du pacte dur
    De creuser par veillộe une fosse nouvelle
    Dans le terrain avare et froid de ma cervelle,
    Fossoyeur sans pitiộ pour la stộrilitộ,
    - Que dire cette Aurore, ụ Rờves, visitộ
    Par les roses, quand, peur de ses roses livides,
    Le vaste cimetiốre unira les trous vides? -
    Je veux dộlaisser l'Art vorace d'un pays
    Cruel, et, souriant aux reproches vieillis
    Que me font mes amis, le passộ, le gộnie,
    Et ma lampe qui sait pourtant mon agonie,
    Imiter le Chinois au coeur limpide et fin
    De qui l'extase pure est de peindre la fin
    Sur ses tasses de neige la lune ravie
    D'une bizarre fleur qui parfume sa vie
    Transparente, la fleur qu'il a sentie, enfant,
    Au filigrane bleu de l'õme se greffant.
    Et, la mort telle avec le seul rờve du sage,
    Serein, je vais choisir un jeune paysage
    Que je peindrais encor sur les tasses, distrait.
    Une ligne d'azur mince et põle serait
    Un lac, parmi le ciel de porcelaine nue,
    Un clair croissant perdu par une blanche nue
    Trempe sa corne calme en la glace des eaux,
    Non loin de trois grand cils d'ộmeraude, roseaux.




    LE SONNEUR
    ----------




    Cependant que la cloche ộveille sa voix claire
    l'air pur et limpide et profond du matin
    Et passe sur l'enfant qui jette pour lui plaire
    Un angộlus parmi la lavande et le thym,



    Le sonneur effleurộ par l'oiseau qu'il ộclaire,
    Chevauchant tristement en geignant du latin
    Sur la pierre qui tend la corde sộculaire,
    N'entend descendre lui qu'un tintement lointain.



    Je suis cet homme. Hộlas! de la nuit dộsireuse,
    J'ai beau tirer le cõble sonner l'Idộal,
    De froids pộchộs s'ộbat un plumage fộal,



    Et la voix ne me vient que par bribes et creuse!
    Mais, un jour, fatiguộ d'avoir en vain tirộ,
    O Satan, j'ụterai la pierre et me pendrai.




    TRISTESSE D'ẫTẫ
    ---------------




    Le soleil, sur la table, ụ lutteuse endormie,
    En l'or de tes cheveux chauffe un bain langoureux
    Et, consumant l'encens sur ta joue ennemie,
    Il mờle avec les pleurs un breuvage amoureux.



    De ce blanc Flamboiement l'immuable accalmie
    T'a fait dire, attristộe, ụ mes baisers peureux,
    ô Nous ne serons jamais une seule momie
    Sous l'antique dộsert et les palmiers heureux! ằ



    Mais ta chevelure est une riviốre tiốde,
    Oự noyer sans frissons l'õme qui nous obsốde
    Et trouver ce Nộant que tu ne connais pas.



    Je goỷterai le fard pleurộ par tes paupiốres,
    Pour voir s'il sait donner au coeur que tu frappas
    L'insensibilitộ de l'azur et des pierres.




    L'AZUR
    ------




    De l'ộternel azur la sereine ironie
    Accable, belle indolemment comme les fleurs,
    Le poởte impuissant qui mau*** son gộnie
    travers un dộsert stộrile de Douleurs.



    Fuyant, les yeux fermộs, je le sens qui regarde
    Avec l'intensitộ d'un remords atterrant,
    Mon õme vide. Oự fuir? Et quelle nuit hagarde
    Jeter, lambeaux, jeter sur ce mộpris navrant?



    Brouillards, montez! Versez vos cendres monotones
    Avec de longs haillons de brume dans les cieux
    Qui noiera le marais livide des automnes
    Et bõtissez un grand plafond silencieux!



    Et toi, sors des ộtangs lộthộens et ramasse
    En t'en venant la vase et les põles roseaux,
    Cher Ennui, pour boucher d'une main jamais lasse
    Les grands trous bleus que font mộchamment les oiseaux.



    Encor! que sans rộpit les tristes cheminộes
    Fument, et que de suie une errante prison
    ẫteigne dans l'horreur de ses noires traợnộes
    Le soleil se mourant jaunõtre l'horizon!



    -- Le Ciel est mort. -- Vers toi, j'accours! donne, ụ matiốre,
    L'oubli de l'Idộal cruel et du Pộchộ
    ce martyr qui vient partager la litiốre
    Oự le bộtail heureux des hommes est couchộ,



    Car j'y veux, puisque enfin ma cervelle, vidộe
    Comme le pot de fard gisant au pied d'un mur,
    N'a plus l'art d'attifer la sanglotante idộe,
    Lugubrement bõiller vers un trộpas obscur...



    En vain! l'Azur triomphe, et je l'entends qui chante
    Dans les cloches. Mon õme, il se fait voix pour plus
    Nous faire peur avec sa victoire mộchante,
    Et du mộtal vivant sort en bleus angelus!



    Il roule par la brume, ancien et traverse
    Ta native agonie ainsi qu'un glaive sỷr;
    Oự fuir dans la rộvolte inutile et perverse?
    Je suis hantộ. L'Azur! l'Azur! l'Azur! l'Azur!




    BRISE MARINE
    ------------




    La chair est triste, hộlas! et j'ai lu tous les livres.
    Fuir! l-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
    D'ờtre parmi l'ộcume inconnue et les cieux!
    Rien, ni les vieux jardins reflộtộs par les yeux
    Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
    O nuits! ni la clartộ dộserte de ma lampe
    Sur le vide papier que la blancheur dộfend
    Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
    Je partirai! Steamer balanỗant ta mõture,
    Lốve l'ancre pour une exotique nature!
    Un Ennui, dộsolộ par les cruels espoirs,
    Croit encore l'adieu suprờme des mouchoirs!
    Et, peut-ờtre, les mõts, invitant les orages
    Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
    Perdus, sans mõts, sans mõts, ni fertiles ợlots...
    Mais, ụ mon coeur, entends le chant des matelots!




    AUMONE
    ------



    Prends ce sac, Mendiant! tu ne le cajolas
    Sộnile nourrisson d'une tộtine avare
    Afin de piốce piốce en ộgoutter ton glas.



    Tire du mộtal cher quelque pộchộ bizarre
    Et vaste comme nous, les poings pleins, le baisons
    Souffles-y qu'il se torde! une ardente fanfare.



    ẫglise avec l'encens que toutes ces maisons
    Sur les murs quand berceur d'une bleue ộclaircie
    Le tabac sans parler roule les oraisons,



    Et l'opium puissant brise la pharmacie!
    Robes et peaux, veux-tu lacộrer le satin
    Et boire en la salive l'heureuse inertie,



    Par les cafộs princiers attendre le matin?
    Les plafonds enrichis de nymphes et de voiles,
    On jette, au mendiant de la vitre, un festin.



    Et quand tu sors, vieux dieu, grelottant sous tes toiles
    D'emballage, l'aurore est un lac de vin d'or
    Et tu jures avoir au gosier les ộtoiles!



    Faute de supputer l'ộclat de ton trộsor,
    Tu peux du moins t'orner d'une plume, complies
    Servir un cierge au saint en qui tu crois encor.



    Ne t'imagine pas que je dis des folies.
    La terre s'ouvre vieille qui crốve la faim.
    Je hais une autre aumụne et veux que tu m'oublies.



    Et surtout ne va pas, frốre, acheter du pain.




    SONNET
    ------




    (Pour votre chốre morte, son ami.) 2 novembre 1877



    Sur les bois oubliộs quand passe l'hiver sombre
    Tu te plains, ụ captif solitaire du seuil,
    Que ce sộpulcre deux qui fera notre orgueil
    Hộlas! du manque seul des lourds bouquet s'encombre.



    Sans ộcouter Minuit qui jeta son vain nombre,
    Une veille t'exalte ne pas fermer l'oeil
    Avant que dans les bras de l'ancien fauteuil
    Le suprờme tison n'ait ộclairộ mon Ombre.



    Qui veut souvent avoir la Visite ne doit
    Par trop de fleurs charger la pierre que mon doigt
    Soulốve avec l'ennui d'une force dộfunte.



    Ame au si clair foyer tremblante de m'asseoir,
    Pour revivre il suffit qu' tes lốvres j'emprunte
    Le souffle de mon nom murmurộ tout un soir.




    DON DU POEME
    ------------




    Je t'apporte l'enfant d'une nuit d'Idumộe!
    Noire, l'aile saignante et põle, dộplumộe,
    Par le verre brỷlộ d'aromates et d'or,
    Par les carreaux glacộs, hộlas! mornes encor,
    L'aurore se jeta sur la lampe angộlique.
    Palmes! et quand elle a montrộ cette relique
    A ce pốre essayant un sourire ennemi,
    La solitude bleue et stộrile a frộmi.
    O la berceuse, avec ta fille et l'innocence
    De vos pieds froids, accueille une horrible naissance:
    Et ta voix rappelant viole et clavecin,
    Avec le doigt fanộ presseras-tu le sein
    Par qui coule en blancheur sibylline la femme
    Pour les lốvres que l'air du vierge azur affame?




    SCENE.La Nourrice - Hộrodiade
    -----------------------------



    N:
    Tu vis! ou vois-je ici l'ombre d'une princesse?
    mes lốvres tes doigts et leurs bagues et cesse
    De marcher dans un õge ignorộ...



    H:
    Reculez.
    Le blond torrent de mes cheveux immaculộs
    Quand il baigne mon corps solitaire le glace
    D'horreur, et mes cheveux que la lumiốre enlace
    Sont immortels. O femme, un baiser me tỷrait
    Si la beautộ n'ộtait la mort...



    Par quel attrait
    Menộe et quel matin oubliộ des prophốtes
    Verse, sur les lointains mourants, ses tristes fờtes,
    Le sais-je? tu m'as vue, ụ nourrice d'hiver,
    Sous la lourde prison de pierres et de fer
    Oự de mes vieux lions traợnent les siốcles fauves
    Entrer, et je marchais, fatale, les mains sauves,
    dans le parfum dộsert de ses anciens rois:
    Mais encore as-tu-vu quels furent mes effrois?
    Je m'arrờte rờvant aux exils, et j'effeuille,
    Comme prốs d'un bassin dont le jet d'eau m'accueille
    Les põles lys qui sont en moi, tandis qu'ộpris
    De suivre du regard les languides dộbris
    Descendre, travers ma rờverie, en silence,
    Les lions, de ma robe ộcartent l'indolence
    Et regardent mes pieds qui calmeraient la mer.
    Calme, toi, les frissons de ta sộnile chair,
    Viens et ma chevelure imitant les maniốres
    Trop farouches qui font votre peur des criniốres,
    Aide-moi, puisqu'ainsi tu n'oses plus me voir,
    A me peigner nonchalamment dans un miroir.



    N.:
    Sinon la myrrhe gaie en ses bouteilles closes,
    De l'essence ravie aux vieillesses de roses,
    Voulez-vous, mon enfant, essayer la vertu
    Funốbre?



    H.:
    Laisse-l ces parfums! ne sais-tu
    Que je les hais, nourrice, et veux-tu que je sente
    Leur ivresse noyer ma tờte languissante?
    Je veux que mes cheveux qui ne sont pas des fleurs
    rộpandre l'oubli des humaines douleurs
    Mais de l'or, jamais vierge des aromates,
    Dans leurs ộclairs cruels et dans leurs põleurs mates,
    Observent la froideur stộrile du mộtal,
    Vous ayant reflộtộs, joyaux du mur natal,
    Armes, vases depuis ma solitaire enfance.



    N.:
    Pardon! l'õge effaỗait, reine, votre dộfense
    De mon esprit põli comme un vieux livre ou noir...



    H.:
    Assez! Tiens devant moi ce miroir.



    O miroir!
    Eau froide par l'ennui dans ton cadre gelộe
    Que de fois et pendant les heures, dộsolộe
    Des songes et cherchant mes souvenirs qui sont
    Comme des feuilles sous ta glace au trou profond,
    Je m'apparus en toi comme une ombre lointaine
    Mais, horreur! des soirs, dans ta sộvốre fontaine,
    J'ai de mon rờve ộpars connu la nu***ộ!



    Nourrice, suis-je belle?



    N.:
    Un astre, en vộritộ
    Mais cette tresse tombe...



    H.:
    Arrờte dans ton crime
    Qui refroi*** mon sang vers sa source, et rộprime
    Ce geste, impiộtộ fameuse: ah! conte-moi
    Quel sỷr dộmon te jette en le sinistre ộmoi,
    Ce baiser, ces parfums offerts et, le dirai-je?
    O mon coeur, cette main encore sacrilốge,
    Car tu voulais, je crois, me toucher, sont un jour
    Qui ne finira pas sans malheur sur la tour...
    O jour qu'Hộrodiade avec effroi regarde!



    N.:
    Temps bizarre, en effet, de quoi le ciel vous garde!
    Vous errez, ombre seule et nouvelle fureur,
    Et regardant en vous prộcoce avec terreur;
    Mais toujours adorable autant qu'une immortelle,
    O mon enfant, et belle affreusement, et telle
    Que...



    H.:
    Mais n'allais-tu pas me toucher?



    N.:
    ... J'aimerais
    Etre qui le Destin rộserve vos secrets.



    H.:
    Oh! tais-toi!



    N.:
    Viendra-t-il parfois?



    H.:
    ẫtoiles pures,
    N'entendez pas!



    N.:
    Comment, sinon parmi d'obscures
    ẫpouvantes, songer plus implacable encor
    Et comme suppliant le dieu que le trộsor
    De votre grõce attend! et pour qui, dộvorộe
    D'angoisse, gardez-vous la splendeur ignorộe
    Et le mystốre vain de votre ờtre?



    H.:
    Pour moi.



    N.:
    Triste fleur qui croợt seule et n'a pas d'autre ộmoi
    Que son ombre dans l'eau vue avec atonie.



    H.:
    Va, garde to pitiộ comme ton ironie.



    N.:
    Toutefois expliquez: oh! non, naùve enfant,
    Dộcroợtra, quelque jour, ce dộdain triomphant...



    H.:
    Mais qui me toucherait, des lions respectộe?
    Du reste, je ne veux rien d'humain et, sculptộe,
    Si tu me vois les yeux perdus au paradis,
    C'est quand je me souviens de ton lait bu jadis.



    N.:
    Victime lamentable son destin offerte!



    H.:
    Oui, c'est pour moi, pour moi, que je fleuris, dộserte!
    Vous le savez, jardins d'amộthyste, enfouis
    Sans fin dans vos savants abợmes ộblouis,
    Ors ignorộs, gardant votre antique lumiốre
    Sous le sombre sommeil d'une terre premiốre,
    Vous, pierres oự mes yeux comme de purs bijoux
    Empruntent leur clartộ mộlodieuse, et vous
    Mộtaux qui donnez ma jeune chevelure
    Une splendeur fatale et sa massive allure!
    Quant toi, femme nộe en des siốcles malins
    Pour la mộchancetộ des antres sibyllins,
    Qui parles d'un mortel! selon qui, des calices
    De mes robes, arụme aux farouches dộlices,
    Sortirait le frisson blanc de ma nu***ộ,
    Prophộtise que si le tiốde azur d'ộtộ,
    Vers lui nativement la femme se dộvoile,
    Me voit dans ma pudeur grelottante d'ộtoile,
    Je meurs!



    J'aime l'horreur d'ờtre vierge et je veux
    Vivre parmi l'effroi que me font mes cheveux
    Pour, le soir, retirộe en ma couche, reptile
    Inviolộ sentir en la chair inutile
    Le froid scintillement de ta põle clartộ
    Toi qui te meurs, toi qui brỷles de chastetộ
    Nuit blanches de glaỗons et de neige cruelle!



    Et ta soeur solitaire, ụ ma soeur ộternelle
    Mon rờve montera vers toi: telle dộj,
    Rare limpi***ộ d'un coeur qui le songea,
    Je me crois seule en ma monotone patrie
    Et tout, autour de moi, vit dans l'idolõtrie
    D'un miroir qui reflốte en son calme dormant
    Hộrodiade au clair regard de diamant...
    O charme dernier, oui! je le sens, je suis seule.



    N.:
    Madame, allez-vous donc mourir?



    H.:
    Non, pauvre aùeule,
    Sois calme et, t'ộloignant, pardonne ce coeur dur,
    Mais avant, si tu veux, clos les volets, l'azur
    Sộraphique sourit dans les vitres profondes,
    Et je dộteste, moi, le bel azur!



    Des ondes
    Se bercent et, l-bas, sais-tu pas un pays
    Oự le sinistre ciel ait les regards haùs
    De Vộnus qui, le soir, brỷle dans le feuillage:
    J'y partirais.



    Allume encore, enfantillage
    Dis-tu, ces flambeaux oự la cire au feu lộger
    Pleure parmi l'or vain quelque pleur ộtranger
    Et...



    N.:
    Maintenant?



    H.:
    Adieu.
    Vous mentez, ụ fleur nue
    De mes lốvres.



    J'attends une chose inconnue
    Ou peut-ờtre, ignorant le mystốre et vos cris,
    Jetez-vous les sanglots suprờmes et meurtris
    D'une enfance sentant parmi les rờveries
    Se sộparer enfin ses froides pierreries.




    CANTIQUE DE SAINT JEAN
    ----------------------




    Le soleil que sa halte
    Surnaturelle exalte
    Aussitụt redescend
    Incandescent



    Je sens comme aux vertốbres
    S'ộployer des tộnốbres
    Toutes dans un frisson
    l'unisson



    Et ma tờte surgie
    Solitaire vigie
    Dans les vols triomphaux
    De cette faux



    Comme rupture franche
    Plutụt refoule ou tranche
    Les anciens dộsaccords
    Avec le corps



    Qu'elle de jeỷnes ivre
    S'opiniõtre suivre
    En quelque bond hagard
    Son pur regard



    L-haut oự la froidure
    ẫternelle n'endure
    Que vous le surpassiez
    Tous ụ glaciers



    Mais selon un baptốme
    Illuminộe au mờme
    Principe qui m'ộlut
    Penche un salut.




    L'APRES-MIDI D'UN FAUNE
    -----------------------




    Le Faune:
    Ces nymphes, je les veux perpộtuer.



    Si clair,
    Leur incarnat lộger, qu'il voltige dans l'air
    Assoupi de sommeils touffus.



    Aimai-je un rờve?
    Mon doute, amas de nuit ancienne, s'achốve
    En maint rameau subtil, qui, demeurộ les vrais
    Bois mờme, prouve, hộlas! que bien seul je m'offrais
    Pour triomphe la faute idộale de roses.



    Rộflộchissons...



    ou si les femmes dont tu gloses
    Figurent un souhait de tes sens fabuleux!
    Faune, l'illusion s'ộchappe des yeux bleus
    Et froids, comme une source en pleurs, de la plus chaste:
    Mais, l'autre tout soupirs, dis-tu qu'elle contraste
    Comme brise du jour chaude dans ta toison?
    Que non! par l'immobile et lasse põmoison
    Suffoquant de chaleurs le matin frais s'il lutte,
    Ne murmure point d'eau que ne verse ma flỷte
    Au bosquet arrosộ d'accords; et le seul vent
    Hors des deux tuyaux prompt s'exhaler avant
    Qu'il disperse le son dans une pluie aride,
    C'est, l'horizon pas remuộ d'une ride
    Le visible et serein souffle artificiel
    De l'inspiration, qui regagne le ciel.



    O bords siciliens d'un calme marộcage
    Qu' l'envi de soleils ma vanitộ saccage
    Tacite sous les fleurs d'ộtincelles, CONTEZ
    ô Que je coupais ici les creux roseaux domptộs
    ằ Par le talent; quand, sur l'or glauque de lointaines
    ằ Verdures dộdiant leur vigne des fontaines,
    ằ Ondoie une blancheur animale au repos:
    ằ Et qu'au prộlude lent oự naissent les pipeaux
    ằ Ce vol de cygnes, non! de naùades se sauve
    ằ Ou plonge...



    Inerte, tout brỷle dans l'heure fauve
    Sans marquer par quel art ensemble dộtala
    Trop d'hymen souhaitộ de qui cherche le la:
    Alors m'ộveillerai-je la ferveur premiốre,
    Droit et seul, sous un flot antique de lumiốre,
    Lys! et l'un de vous tous pour l'ingộnuitộ.



    Autre que ce doux rien par leur lốvre ộbruitộ,
    Le baiser, qui tout bas des perfides assure,
    Mon sein, vierge de preuve, atteste une morsure
    Mystộrieuse, due quelque auguste dent;
    Mais, bast! arcane tel ộlut pour confident
    Le jonc vaste et jumeau dont sous l'azur on joue:
    Qui, dộtournant soi le trouble de la joue,
    Rờve, dans un solo long, que nous amusions
    La beautộ d'alentour par des confusions
    Fausses entre elle-mờme et notre chant crộdule;
    Et de faire aussi haut que l'amour se module
    ẫvanouir du songe ordinaire de dos
    Ou de flanc pur suivis avec mes regards clos,
    Une sonore, vaine et monotone ligne.



    Tõche donc, instrument des fuites, ụ maligne
    Syrinx, de refleurir aux lacs oự tu m'attends!
    Moi, de ma rumeur fier, je vais parler longtemps
    Des dộesses; et par d'idolõtres peintures
    leur ombre enlever encore des ceintures:
    Ainsi, quand des raisins j'ai sucộ la clartộ,
    Pour bannir un regret par ma feinte ộcartộ,
    Rieur, j'ộlốve au ciel d'ộtộ la grappe vide
    Et, soufflant dans ses peaux lumineuses, avide
    D'ivresse, jusqu'au soir je regarde au travers.



    O nymphes, regonflons des SOUVENIRS divers.
    ô Mon oeil, trouant le joncs, dardait chaque encolure
    ằ Immortelle, qui noie en l'onde sa brỷlure
    ằ Avec un cri de rage au ciel de la forờt;
    ằ Et le splendide bain de cheveux disparaợt
    ằ Dans les clartộs et les frissons, ụ pierreries!
    ằ J'accours; quand, mes pieds, s'entrejoignent (meurtries
    ằ De la langueur goỷtộe ce mal d'ờtre deux)
    ằ Des dormeuses parmi leurs seuls bras hasardeux;
    ằ Je les ravis, sans les dộsenlacer, et vole
    ằ ce massif, haù par l'ombrage frivole,
    ằ De roses tarissant tout parfum au soleil,
    ằ Oự notre ộbat au jour consumộ soit pareil.
    Je t'adore, courroux des vierges, ụ dộlice
    Farouche du sacrộ fardeau nu qui se glisse
    Pour fuir ma lốvre en feu buvant, comme un ộclair
    Tressaille! la frayeur secrốte de la chair:
    Des pieds de l'inhumaine au coeur de la timide
    Qui dộlaisse la fois une innocence, humide
    De larmes folles ou de moins tristes vapeurs.
    ô Mon crime, c'est d'avoir, gai de vaincre ces peurs
    ằ Traợtresses, divisộ la touffe ộchevelộe
    ằ De baisers que les dieux gardaient si bien mờlộe:
    ằ Car, peine j'allais cacher un rire ardent
    ằ Sous les replis heureux d'une seule (gardant
    ằ Par un doigt simple, afin que sa candeur de plume
    ằ Se teignợt l'ộmoi de sa soeur qui s'allume,
    ằ La petite, naùve et ne rougissant pas: )
    ằ Que de mes bras, dộfaits par de vagues trộpas,
    ằ Cette proie, jamais ingrate se dộlivre
    ằ Sans pitiộ du sanglot dont j'ộtais encore ivre.



    Tant pis! vers le bonheur d'autres m'entraợneront
    Par leur tresse nouộe aux cornes de mon front:
    Tu sais, ma passion, que, pourpre et dộj mỷre,
    Chaque grenade ộclate et d'abeilles murmure;
    Et notre sang, ộpris de qui le va saisir,
    Coule pour tout l'essaim ộternel du dộsir.
    l'heure oự ce bois d'or et de cendres se teinte
    Une fờte s'exalte en la feuillộe ộteinte:
    Etna! c'est parmi toi visitộ de Vộnus
    Sur ta lave posant tes talons ingộnus,
    Quand tonne une somme triste ou s'ộpuise la flamme.
    Je tiens la reine!



    O sỷr chõtiment...



    Non, mais l'õme
    De paroles vacante et ce corps alourdi
    Tard succombent au fier silence de midi:
    Sans plus il faut dormir en l'oubli du blasphốme,
    Sur le sable altộrộ gisant et comme j'aime
    Ouvrir ma bouche l'astre efficace des vins!



    Couple, adieu; je vais voir l'ombre que tu devins.




    SAINTE
    ------




    la fenờtre recelant
    Le santal vieux qui se dộdore
    De sa viole ộtincelant
    Jadis avec flỷte ou mandore,



    Est la Sainte põle, ộtalant
    Le livre vieux qui se dộplie
    Du Magnificat ruisselant
    Jadis selon vờpre et complie:



    ce vitrage d'ostensoir
    Que frụle une harpe par l'Ange
    Formộe avec son vol du soir
    Pour la dộlicate phalange



    Du doigt que, sans le vieux santal
    Ni le vieux livre, elle balance
    Sur le plumage instrumental,
    Musicienne du silence.




    TOAST FUNEBRE
    -------------




    O de notre bonheur, toi, le fatal emblốme!



    Salut de la dộmence et libation blờme,
    Ne crois pas qu'au magique espoir du corridor
    J'offre ma coupe vide oự souffre un monstre d'or!
    Ton apparition ne va pas me suffire:
    Car je t'ai mis, moi-mờme, en un lieu de porphyre.
    Le rite est pour les mains d'ộteindre le flambeau
    Contre le fer ộpais des portes du tombeau:
    Et l'on ignore mal, ộlu pour notre fờte
    Trốs-simple de chanter l'absence du poởte,
    Que ce beau monument l'enferme tout entier:
    Si ce n'est que la gloire ardente du mộtier,
    Jusqu' l'heure commune et vile de la cendre,
    Par le carreau qu'allume un soir fier d'y descendre,
    Retourne vers les feux du pur soleil mortel!



    Magnifique, total et solitaire, tel
    Tremble de s'exhaler le faux orgueil des hommes.
    Cette foule hagarde! Elle annonce: Nous sommes
    La triste opacitộ de nos spectres futurs.
    Mais le blason des deuils ộpars sur de vains murs
    J'ai mộprisộ l'horreur lucide d'une larme,
    Quand, sourd mờme mon vers sacrộ qui ne l'alarme
    Quelqu'un de ces passants, fier, aveugle et muet,
    Hụte de son linceul vague, se transmuait
    En le vierge hộros de l'attente posthume.
    Vaste gouffre apportộ dans l'amas de la brume
    Par l'irascible vent des mots qu'il n'a pas ***s,
    Le Nộant cet Homme aboli de jadis:
    ô Souvenirs d'horizons, qu'est-ce, ụ toi, que la Terre? ằ
    Hurle ce songe; et, voix dont la clartộ s'altốre,
    L'espace a pour jouet le cri: ô Je ne sais pas! ằ



    Le Maợtre, par un oeil profond, a, sur ses pas,
    Apaisộ de l'ộden l'inquiốte merveille
    Dont le frisson final, dans sa voix seule, ộveille
    Pour la Rose et le Lys le mystốre d'un nom.
    Est-il de ce destin rien qui demeure, non?
    O vous tous, oubliez une croyance sombre.
    Le splendide gộnie ộternel n'a pas d'ombre.
    Moi, de votre dộsir soucieux, je veux voir,
    qui s'ộvanouit, hier, dans le devoir
    Idộal que nous font les jardins de cet astre,
    Survivre pour l'honneur du tranquille dộsastre
    Une agitation solennelle par l'air
    De paroles, pourpre ivre et grand calice clair,
    Que, pluie et diamant, le regard diaphane
    Reste l sur ces fleurs dont nulle ne se fane
    Isole parmi l'heure et le rayon du jour!
    C'est de nos vrais bosquets dộj tout le sộjour,
    Oự le poởte pur a pour geste humble et large
    De l'interdire au rờve, ennemi de sa charge:
    Afin que le matin de son repos altier,
    Quand la mort ancienne et comme pour Gautier
    De n'ouvrir pas les yeux sacrộs et de se taire,
    Surgisse, de l'allộe ornement tributaire,
    Le sộpulcre solide oự gợt tout ce qui nuit,
    Et l'avare silence et la massive nuit.




    PROSE pour des Esseintes
    ------------------------




    Hyperbole! de ma mộmoire
    Triomphalement ne sais-tu
    Te lever, aujourd'hui grimoire
    Dans un livre de fer vờtu:



    Car j'installe, par la science,
    L'hymne des coeurs spirituels
    En l'oeuvre de ma patience,
    Atlas, herbiers et rituels.



    Nous promenions notre visage
    (Nous fỷmes deux, je le maintiens)
    Sur maints charmes de paysage,
    O soeur, y comparant les tiens.



    L'ốre d'autoritộ se trouble
    Lorsque, sans nul motif, on ***
    De ce midi que notre double
    Inconscience approfon***



    Que, sol des cent iris, son site
    Il savent s'il a bien ộtộ,
    Ne porte pas de nom que cite
    L'or de la trompette d'ẫtộ.



    Oui, dans une ợle que l'air charge
    De vue et non de visions
    Toute fleur s'ộtalait plus large
    Sans que nous en devisions.



    Telles, immenses, que chacune
    Ordinairement se para
    D'un lucide contour, lacune,
    Qui des jardins la sộpara.



    Gloire du long dộsir, Idộes
    Tout en moi s'exaltait de voir
    La famille des iridộes
    Surgir ce nouveau devoir.



    Mais cette soeur sensộe et tendre
    Ne porta son regard plus loin
    Que sourire, et comme l'entendre
    J'occupe mon antique soin.



    Oh! sache l'Esprit de litige,
    cette heure oự nous nous taisons,
    Que de lis multiples la tige
    Grandissait trop pour nos raisons



    Et non comme pleure la rive
    Quand son jeu monotone ment
    vouloir que l'ampleur arrive
    Parmi mon jeune ộtonnement



    D'ouùr tout le ciel et la carte
    Sans fin attestộs sur mes pas
    Par le flot mờme qui s'ộcarte,
    Que ce pays n'exista pas.



    L'enfant abdique son extase
    Et docte dộj par chemins
    Elle *** le mot: Anastase!
    Nộ pour d'ộternels parchemins,



    Avant qu'un sộpulcre ne rie
    Sous aucun climat, son aùeul,
    De porter ce nom: Pulchộrie!
    Cachộ par le trop grand glaùeul.




    ẫVENTAIL de Madame Mallarmộ
    ---------------------------




    Avec comme pour langage
    Rien qu'un battement aux cieux
    Le futur vers se dộgage
    Du logis trốs prộcieux



    Aile tout bas la courriốre
    Cet ộventail si c'est lui
    Le mờme par qui derriốre
    Toi quelque miroir a lui



    Limpide (oự va redescendre
    Pourchassộe en chaque grain
    Un peu d'invisible cendre
    Seule me rendre chagrin)



    Toujours tel il apparaisse
    Entre tes mains sans paresse.




    AUTRE ẫVENTAIL de Mademoiselle Mallarmộ
    ---------------------------------------




    O rờveuse, pour que je plonge
    Au pur dộlice sans chemin,
    Sache, par un subtil mensonge,
    Garder mon aile dans ta main.



    Une fraợcheur de crộpuscule
    Te vient chaque battement
    Dont le coup prisonnier recule
    L'horizon dộlicatement.



    Vertige! voici que frissonne
    L'espace comme un grand baiser
    Qui, fou de naợtre pour personne,
    Ne peut jaillir ni s'apaiser.



    Sens-tu le paradis farouche
    Ainsi qu'un rire enseveli
    Se couler du coin de ta bouche
    Au fond de l'unanime pli!



    Le sceptre des rivages roses
    Stagnants sur les soirs d'or, ce l'est,
    Ce blanc vol fermộ que tu poses
    Contre le feu d'un bracelet.




    FEUILLET D'ALBUM
    ----------------



    Tout coup et comme par jeu
    Mademoiselle qui voulỷtes
    Ouùr se rộvộler un peu
    Le bois de mes diverses flỷtes



    Il me semble que cet essai
    Tentộ devant un paysage
    A du bon quand je le cessai
    Pour vous regarder au visage



    Oui ce vain souffle que j'exclus
    Jusqu' la derniốre limite
    Selon mes quelques doigts perclus
    Manque de moyens s'il imite



    Votre trốs naturel et clair
    Rire d'enfant qui charme l'air.




    SONNET
    ------



    Mary



    sans trop d'ardeur la fois enflammant
    La rose qui cruelle ou dộchirộe et lasse
    Mờme du blanc habit de pourpre le dộlace
    Pour ouùr dans sa chair pleurer le diamant



    Oui sans ces crises de rosộe et gentiment
    Ni brise quoique, avec, le ciel orageux passe
    Jalouse d'apporter je ne sais quel espace
    Au simple jour le jour trốs vrai du sentiment



    Ne te semble-t-il pas, Mary, que chaque annộe
    Dont sur ton front renaợt la grõce spontanộe
    Suffise selon quelque apparence et pour moi



    Comme un ộventail frais dans la chambre s'ộtonne
    raviver du peu qu'il faut ici d'ộmoi
    Toute notre native amitiộ monotone.




    SONNET
    ------




    O si chốre de loin et proche et blanche, si
    Dộlicieusement toi, Mary, que je songe
    quelque baume rare ộmanộ par mensonge
    Sur aucun bouquetier de cristal obscurci



    Le sais-tu, oui! pour moi voici des ans, voici
    Toujours que ton sourire ộblouissant prolonge
    La mờme rose avec son bel ộtộ qui plonge
    Dans autrefois et puis dans le futur aussi.



    Mon coeur qui dans les nuits parfois cherche s'entendre
    Ou de quel dernier mot t'appeler le plus tendre
    S'exalte en celui rien que chuchotộ de soeur



    N'ộtant, trốs grand trộsor et tờte si petite,
    Que tu m'enseignes bien toute une autre douceur
    Tout bas par le baiser seul dans tes cheveux ***e.




    REMẫMORATION D'AMIS BELGES
    --------------------------




    A des heures et sans que tel souffle l'ộmeuve
    Toute la vộtustộ presque couleur encens
    Comme furtive d'elle et visible je sens
    Que se dộvờt pli selon pli la pierre veuve



    Flotte ou semble par soi n'apporter une preuve
    Sinon d'ộpandre pour baume antique le temps
    Nous immộmoriaux quelques-uns si contents
    Sur la soudainetộ de notre amitiộ neuve



    O trốs chers rencontrộs en le jamais banal
    Bruges multipliant l'aube au dộfunt canal
    Avec la promenade ộparse de maint cygne



    Quand solennellement cette citộ m'apprit
    Lesquels entre ses fils un autre vol dộsigne
    prompte irradier ainsi qu'aile l'esprit.




    LE SAVETIER
    -----------




    Hors de la poix rien faire
    Le lys naợt blanc, comme odeur
    Simplement je le prộfốre
    ce bon raccommodeur.



    Il va de cuir ma paire
    Adjoindre plus que je n'eus
    Jamais, cela dộsespốre
    Un besoin de talons nus.



    Son marteau qui ne dộvie
    Fixe de clous gouailleurs
    Sur la semelle l'envie
    Toujours conduisant ailleurs.



    Il recrộerait des souliers,
    O pieds! si vous le vouliez!




    LA MARCHANDE D'HERBES AROMATIQUES
    ---------------------------------



    Ta paille azur de lavandes,
    Ne crois pas avec ce cil
    Osộ que tu me la vendes
    Comme a l'hypocrite s'il



    En tapisse la muraille
    De lieux les absolus lieux
    Pour le ventre qui se raille
    Renaợtre aux sentiments bleus.



    Mieux entre une envahissante
    Chevelure ici mets-la
    Que le brin salubre y sente
    Zộphirine, Pamộla



    Ou conduise vers l'ộpoux
    Les prộmices de tes poux.




    LE CANTONNIER
    -------------



    Ces cailloux, tu les nivelles
    Et c'est, comme troubadour,
    Un cube aussi de cervelles
    Qu'il me faut ouvrir par jour.




    LE MARCHAND D'AIL ET D'OIGNONS
    ------------------------------




    L'ennui d'aller en visite
    Avec l'ail nous l'ộloignons
    L'ộlộgie au pleur hộsite
    Peu si je fends des oignons.




    LA FEMME DE L'OUVRIER
    ---------------------



    La femme, l'enfant, la soupe
    En chemin pour le carrier
    Le complimentent qu'il coupe
    Dans l'us de se marier.




    LE VITRIER
    ----------



    Le pur soleil qui remise
    Trop d'ộclat pour l'y trier
    Ote ộbloui sa chemise
    Sur le dos du vitrier.




    LE CRIEUR D'IMPRIMẫS
    --------------------



    Toujours, n'importe le titre
    Sans mờme s'enrhumer au
    Dộgel, ce gai siffle-litre
    Crie un premier numộro.




    LA MARCHANDE D'HABITS
    ---------------------



    Le vif oeil dont tu regardes
    Jusques leur contenu
    Me sộpare de mes hardes
    Et comme un dieu je vais nu.




    BILLET WHISTLER
    -----------------



    Pas les rafales propos
    De rien comme occuper la rue
    Sujette au noir vol de chapeaux;
    Mais une danseuse apparue



    Tourbillon de mousseline ou
    Fureur ộparse en ộcumes
    Que soulốve par son genou
    Celle mờme dont nous vộcỷmes



    Pour tout, hormis lui, rebattu
    Spirituelle, ivre, immobile
    Foudroyer avec le tutu,
    sans se faire autrement de bile



    Sinon rieur que puisse l'air
    De sa jupe ộventer Whistler.




    RONDEL
    ------



    Rien au rộveil que vous n'ayez
    Envisagộ de quelque moue
    Pire si le rire secoue
    Votre aile sur les oreillers



    Indiffộremment sommeillez
    Sans crainte qu'une haleine avoue
    Rien au rộveil que vous n'ayez
    Envisagộ de quelque moue



    Tous les rờves ộmerveillộs
    Quand cette beautộ les dộjoue
    Ne produisent fleur sur la joue
    Dans l'oeil diamants impayộs
    Rien au rộveil que vous n'ayez




    RONDEL
    ------



    Si tu veux nous nous aimerons
    Avec tes lốvres sans le dire
    Cette rose ne l'interromps
    Qu' verser un silence pire



    Jamais de chants ne lancent prompts
    Le scintillement du sourire
    Si tu veux nous nous aimerons
    Avec tes lốvres sans le dire



    Muet muet entre les ronds
    Sylphe dans la pourpre d'empire
    Un baiser flambant se dộchire
    Jusqu'aux pointes des ailerons
    Si tu veux nous nous aimerons




    PETIT AIR I
    -----------



    Quelconque une solitude
    Sans le cygne ni le quai
    Mire sa dộsuộtude
    Au regard que j'abdiquai



    Ici de la gloriole
    Haute ne la pas toucher
    Dont main ciel se bariole
    Avec les ors de coucher



    Mais langoureusement longe
    Comme de blanc linge ụtộ
    Tel fugace oiseau si plonge
    Exultatrice cụtộ



    Dans l'onde toi devenue
    Ta jubilation nue.




    PETIT AIR II
    ------------



    Indomptablement a dỷ
    Comme mon espoir s'y lance
    ẫclater l-haut perdu
    Avec furie et silence,



    Voix ộtrangốre au bosquet
    Ou par nul ộcho suivie
    L'oiseau qu'on n'ouùt jamais
    Une autre fois en la vie.



    Le hagard musicien,
    Cela dans le doute expire
    Si de mon sein pas du sien
    A jailli le sanglot pire



    Dộchirộ va-t-il entier
    Rester sur quelque sentier!




    PETIT AIR (GUERRIER)
    --------------------



    Ce me va hormis l'y taire
    Que je sente du foyer
    Un pantalon militaire
    ma jambe rougeoyer



    L'invasion je la guette
    Avec le vierge courroux
    Tout juste de la baguette
    Au gant blancs des tourlourous



    Nue ou d'ộcorce tenace
    Pas pour battre le Teuton
    Mais comme une autre menace
    la fin que me veut-on



    De trancher ras cette ortie
    Folle de la sympathie.




    SONNET
    ------



    Quand l'Ombre menaỗa de la fatale loi,
    Tel vieux Rờve, dộsir et mal de mes vertốbres,
    Affligộ de pộrir sous les plafonds funốbres
    Il a ployộ son aile indubitable en moi.



    Luxe, ụ salle d'ộbốne oự, pour sộduire un roi
    Se tordent dans leur mort des guirlandes cộlốbres,
    Vous n'ờtes qu'un orgueil menti par les tộnốbres
    Aux yeux du solitaire ộbloui de sa foi



    Oui, je sais qu'au lointain de cette nuit, la Terre
    Jette d'un grand ộclat l'insolite mystốre
    Sous les siốcles hideux qui l'obscurcissent moins.



    L'espace soi pareil qu'il s'accroisse ou se nie
    Roule dans cet ennui des feux vils pour tộmoins
    Que c'est d'un astre en fờte allumộ le gộnie.




    SONNET
    ------



    Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui
    Va-t-il nous dộchirer avec un coup d'aile ivre
    Ce lac dur oubliộ que hante sous le givre
    Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui!



    Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui
    Magnifique mais qui sans espoir se dộlivre
    Pour n'avoir pas chantộ la rộgion oự vivre
    Quand du stộrile hiver a resplendi l'ennui.



    Tout son col secouera cette blanche agonie
    Par l'espace infligộe l'oiseau qui le nie,
    Mais non l'horreur du sol oự le plumage est pris.



    Fantụme qu' ce lieu son pur ộclat assigne,
    Il s'immobilise au songe froid de mộpris
    Que vờt parmi l'exil inutile le Cygne.




    SONNET
    ------




    Victorieusement fui le suicide beau
    Tison de gloire, sang par ộcume, or, tempờte!
    O rire si l-bas une pourpre s'apprờte
    ne tendre royal que mon absent tombeau.



    Quoi! de tout cet ộclat pas mờme le lambeau
    S'attarde, il est minuit, l'ombre qui nous fờte
    Exceptộ qu'un trộsor prộsomptueux de tờte
    Verse son caressộ nonchaloir sans flambeau,



    La tienne si toujours le dộlice! la tienne
    Oui seule qui du ciel ộvanoui retienne
    Un peu de puộril triomphe en t'en coiffant



    Avec clartộ quand sur les coussins tu la poses
    Comme un casque guerrier d'impộratrice enfant
    Dont pour te figurer il tomberait des roses.




    SONNET
    ------




    Ses purs ongles trốs haut dộdiant leur onyx,
    L'Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore,
    Main rờve vespộral brỷlộ par le Phộnix
    Que ne recueille pas de cinộraire amphore



    Sur les crộdences, au salon vide: nul ptyx,
    Aboli bibelot d'inanitộ sonore,
    (Car le Maợtre est aller puiser des pleurs au Styx
    Avec ce seul objet dont le Nộant s'honore).



    Mais proche la croisộe au nord vacante, un or
    Agonise selon peut-ờtre le dộcor
    Des licornes ruant du feu contre une nixe,



    Elle, dộfunte nue en le miroir, encor
    Que, dans l'oubli fermộ par le cadre, se fixe
    De scintillations sitụt le septuor.




    SONNET
    ------



    La chevelure vol d'une flamme l'extrờme
    Occident de dộsirs pour la tout dộployer
    Se pose (je dirais mourir un diadốme)
    Vers le front couronnộ son ancien foyer



    Mais sans or soupirer que cette vive nue
    L'ignition du feu toujours intộrieur
    Originellement la seule continue
    Dans le joyau de l'oeil vộridique ou rieur



    Une nu***ộ de hộros tendre diffame
    Celle qui ne mouvant astre ni feux au doigt
    Rien qu' simplifier avec gloire la femme
    Accomplit par son chef fulgurante l'exploit



    De semer de rubis le doute qu'elle ộcorche
    Ainsi qu'une joyeuse et tutộlaire torche.




    LE TOMBEAU D'EDGAR POE
    ----------------------




    Tel qu'en Lui-mờme enfin l'ộternitộ le change,
    Le Poởte suscite avec un glaive nu
    Son siốcle ộpouvantộ de n'avoir pas connu
    Que la mort triomphait dans cette voix ộtrange!



    Eux, comme un vil sursaut d'hydre oyant jadis l'Ange
    Donner un sens plus pur aux mots de la tribu
    Proclamốrent trốs haut le sortilốge bu
    Dans le flot sans honneur de quelque noir mộlange.



    Du sol et de la nue hostiles, ụ grief!
    Si notre idộe avec ne sculpte un bas-relief
    Dont la tombe de Poe ộblouissante s'orne



    Calme bloc ici-bas chu d'un dộsastre obscur,
    Que ce granit du moins montre jamais sa borne
    Aux noirs vols du Blasphốme ộpars dans le futur.




    LE TOMBEAU DE CHARLES BAUDELAIRE
    --------------------------------




    Le temple enseveli divulgue par la bouche
    Sộpulcrale d'ộgout bavant boue et rubis
    Abominablement quelque idole Anubis
    Tout le museau flambộ comme un aboi farouche



    Ou que le gaz rộcent torde la mốche louche
    Essuyeuse on le sait des opprobres subis
    Il allume hagard un immortel pubis
    Dont le vol selon le rộverbốre dộcouche



    Quel feuillage sộchộ dans les citộs sans soir
    Votif pourra bộnir comme elle se rasseoir
    Contre le marbre vainement de Baudelaire



    Au voile qui la ceint absente avec frissons
    Celle son Ombre mờme un poison tutộlaire
    Toujours respirer si nous en pộrissons.




    TOMBEAU Anniversaire - Janvier 1897
    -----------------------------------




    Le noir roc courroucộ que la bise le roule
    Ne s'arrờtera ni sous de pieuses mains
    Tõtant sa ressemblance avec les maux humains
    Comme pour en bộnir quelque funeste moule.



    Ici presque toujours si le ramier roucoule
    Cet immatộriel deuil opprime de maints
    Nubiles plis l'astre mỷri des lendemains
    Dont un scintillement argentera la foule.



    Qui cherche, parcourant le solitaire bond
    Tantụt extộrieur de notre vagabond -
    Verlaine? Il est cachộ parmi l'herbe, Verlaine



    ne surprendre que naùvement d'accord
    La lốvre sans y boire ou tarir son haleine
    Un peu profond ruisseau calomniộ la mort.




    HOMMAGE
    -------




    Le silence dộj funốbre d'une moire
    Dispose plus qu'un pli seul sur le mobilier
    Que doit un tassement du principal pilier
    Prộcipiter avec le manque de mộmoire.



    Notre si vieil ộbat triomphal du grimoire,
    Hiộroglyphes dont s'exalte le millier
    propager de l'aile un frisson familier!
    Enfouissez-le-moi plutụt dans une armoire.



    Du souriant fracas originel haù
    Entre elles de clartộs maợtresses a jailli
    Jusque vers un parvis nộ pour leur simulacre,



    Trompettes tout haut d'or põmộ sur les vộlins
    Le dieu Richard Wagner irradiant un sacre
    Mal tu par l'encre mờme en sanglots sibyllins.




    HOMMAGE
    -------



    Toute Aurore mờme gourde
    crisper un poing obscur
    Contre des clairons d'azur
    Embouchộs par cette sourde



    A le põtre avec la gourde
    Jointe au bõton frappant dur
    Le long de son pas futur
    Tant que la source ample sourde



    Par avance ainsi tu vis
    O solitaire Puvis
    De Chavannes



    jamais seul



    De conduire le temps boire
    la nymphe sans linceul
    Que lui dộcouvre ta Gloire.




    HOMMAGE
    -------




    Toute l'õme rộsumộe
    Quand lente nous l'expirons
    Dans plusieurs ronds de fumộe
    Abolis en autres ronds



    Atteste quelque cigare
    Brỷlant savamment pour peu
    Que la cendre se sộpare
    De son clair baiser de feu



    Ainsi le choeur des romances
    la lốvre vole-t-il
    Exclus-en si tu commences
    Le rộel parce que vil



    Les sens trop prộcis rature
    Ta vague littộrature.




    HOMMAGE
    -------




    Au seul souci de voyager
    Outre une Inde splendide et trouble
    -- Ce salut soit le messager
    Du temps, cap que ta poupe double



    Comme sur quelque vergue bas
    Plongeante avec la caravelle
    ẫcumait toujours en ộbats
    Un oiseau d'annonce nouvelle



    Qui criait monotonement
    Sans que la barre ne varie
    Un inutile gisement
    Nuit, dộsespoir et pierrerie



    Par son chant reflộtộ jusqu'au
    Sourire du põle Vasco.




    SONNET
    ------




    Tout Orgueil fume-t-il du soir,
    Torche dans un branle ộtouffộe
    Sans que l'immortelle bouffộe
    Ne puisse l'abandon surseoir!



    La chambre ancienne de l'hoir
    De maint riche mais chu trophộe
    Ne serait pas mờme chauffộe
    S'il survenait par le couloir.



    Affres du passộ nộcessaires
    Agrippant comme avec des serres
    Le sộpulcre de dộsaveu,



    Sous un marbre lourd qu'elle isole
    Ne s'allume pas d'autre feu
    Que la fulgurante console.




    SONNET
    ------




    Surgi de la croupe et du bond
    D'une verrerie ộphộmốre
    Sans fleurir la veillộe amốre
    Le col ignorộ s'interrompt.



    Je crois bien que deux bouches n'ont
    Bu, ni son amant ni ma mốre,
    Jamais la mờme Chimốre,
    Moi, sylphe de ce froid plafond!



    Le pur vase d'aucun breuvage
    Que l'inexhaustible veuvage
    Agonise mais ne consent,



    Naùf baiser des plus funốbres!
    rien expirer annonỗant
    Une rose dans les tộnốbres.




    SONNET
    ------




    Une dentelle s'abolit
    Dans le doute du Jeu suprờme
    n'entr'ouvrir comme un blasphốme
    Qu'absence ộternelle de lit.



    Cet unanime blanc conflit
    D'une guirlande avec la mờme,
    Enfoui contre la vitre blờme
    Flotte plus qu'il n'ensevelit.



    Mais, chez qui du rờve se dore
    Tristement dort une mandore
    Au creux nộant musicien



    Telle que vers quelque fenờtre
    Selon nul ventre que le sein,
    Filial on aurait pu naợtre.




    SONNET
    ------




    Quelle soie aux baumes de temps
    Oự la Chimốre s'extộnue
    Vaut la torse et native nue
    Que, hors de ton miroir, tu tends!



    Les trous de drapeaux mộ***ants
    S'exaltent dans notre avenue:
    Moi, j'ai la chevelure nue
    Pour enfouir mes yeux contents.



    Non! La bouche ne sera sỷre
    De rien goỷter sa morsure
    S'il ne fait, ton princier amant,



    Dans la considộrable touffe
    Expirer, comme un diamant,
    Le cri des Gloires qu'il ộtouffe.




    SONNET
    ------




    M'introduire dans ton histoire
    C'est en hộros effarouchộ
    S'il a du talon nu touchộ
    Quelque gazon de territoire



    des glaciers attentatoire
    Je ne sais le naùf pộchộ
    Que tu n'auras pas empờchộ
    De rire trốs haut sa victoire



    Dis si je ne suis pas joyeux
    Tonnerre et rubis aux moyeux
    De voir en l'air que ce feu troue



    Avec des royaumes ộpars
    Comme mourir pourpre la roue
    Du seul vespộral de mes chars.




    SONNET
    ------




    la nue accablante tu
    Basse de basaltes et de laves
    mờme les ộchos esclaves
    Par une trompe sans vertu



    Quel sộpulcral naufrage (tu
    Le sais, ộcume, mais y baves)
    Suprờme une entre les ộpaves
    Abolit le mõt dộvờtu



    Ou cela que furibond faute
    De quelque per***ion haute
    Tout l'abợme vain ộployộ



    Dans le si blanc cheveu qui traợne
    Avarement aura noyộ
    Le flanc enfant d'une sirốne.




    SONNET
    ------




    Mes bouquins refermộs sur le nom de Paphos
    Il m'amuse d'ộlire avec le seul gộnie
    Une ruine, par mille ộcumes bộnie
    Sous l'hyacinthe, au loin, de ses jours triomphaux.



    Coure le froid avec ses silences de faux,
    Je n'y hululerai pas de vide nộnie
    Si ce trốs blanc ộbat au ras du sol dộnie
    tout site l'honneur du paysage faux.



    Ma faim qui d'aucuns fruits ici ne se rộgale
    Trouve dans leur docte manque une saveur ộgale:
    Qu'un ộclate de chair humain et parfumant!



    Le pied sur quelque guivre oự notre amour tisonne,
    Je pense plus longtemps peut-ờtre ộperdument
    l'autre, au sein brỷlộ d'une antique amazone.





    Thanks for being there for me.​

    [​IMG]
  2. Dep_trai_nhat_hoi_new

    Dep_trai_nhat_hoi_new Thành viên quen thuộc

    Tham gia ngày:
    18/07/2001
    Bài viết:
    925
    Đã được thích:
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    Hélas! C'est trop long à lire et à comprendre ce document!

    Qui a les main gelées, ne trouve pas l'écuelle trop chaude.
    Qui voit le ciel dans l'eau, voit les poissons sur les arbres.

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