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THÔNG BÁO - HỎI ĐÁP - GÓP Ý !!! MỤC LỤC trang 1 (cập nhật lần gần nhất: 29/11/04) - assurrance để mờ

Chủ đề trong 'Pháp (Club de Francais)' bởi He-goat, 26/07/2003.

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  1. babydollvn

    babydollvn Thành viên mới

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    Le 2e exportateur de riz au monde
    Le pays commence alors à s''ouvrir. Le couple se lance à fond dans la distribution pharmaceutique via une société d''Etat qui leur sert de prête-nom. " Ce que nous faisions était honnête, note Lan, mais encore illégal. Ce n''est qu''en 1994 que les licences pour exercer dans ce secteur ont été attribuées. " Après avoir fait un MBA au Centre franco-vietnamien, elle se lance ensuite dans l''engineering et surtout l''immobilier. Elle achètera et revendra des maisons à Saigon. Aujourd''hui, elle investit dans les terrains de la périphérie. A Saigon, il y a officiellement 5,7 millions de résidents. Le gouvernement reconnaît qu''il faut y ajouter 1,5 million - disons 1 de plus encore - d''illégaux qui viennent du grand Nord et préfèrent vivre sans droits sociaux dans ces zones industrielles que de crever la faim dans leur village, où ils ont parfois moins de 3 dollars par mois pour vivre. Ici, ils gagnent 300 dollars par an quand d''autres gagnent deux fois, cinq fois, vingt fois plus, voire bien davantage si l''on est une doanh nhan, une femme d''affaires. " Ma fille qui est tout pour moi, ***-elle, fait ses études de médecine aux Etats-Unis, mais je ne suis pas sûre qu''elle soit bien consciente de la situation d''où l''on vient. " Elle ajoute: " Je suis optimiste. Le gouvernement est sur la bonne voie. Il a eu raison de ne pas ouvrir les vannes trop vite. Il nous laisse le temps de nous développer pour faire face aux grands groupes qui nous arrivent dessus. " Mais le Vietnam, ce n''est pas que le business qui fait chauffer Saigon, Hanoi, Haiphong ou Da Nang: 70% de la population travaille aux champs et cela donne 25% du produit national. Par ailleurs, c''est dans les rizières, en 1989, que le réveille-matin a sonné dans ce pays.
    Le 7 mai, Phan Van Bay, 63 ans, aura les pieds dans l''eau: " Comme tous mes ancêtres depuis deux siècles. " Comme ses trois fils et sa fille. Et comme les 225 000 familles de la province de Vinh Long qui s''activent dans les rizières. " Nous sommes ici, ***-il avec fierté, dans le grenier à riz du Vietnam. " A quelques encablures du verger de Sadec, le fief d''origine de Marguerite Duras. Et au c"ur du delta du Mékong, la " mère des eaux ". " A 140 kilomètres de chez moi, se rappelle-t-il, il y avait une grande ferme rizicole, la ferme de Co Do, créée par un Français au XIXe siècle. Il est parti en 1945, mais la ferme existe toujours. " Enfant, Bay a vu passer les soldats français dans ses rizières. Adolescent, il y a vu crapahuter les marines américains. Jusqu''en 1975, son riz atterrissait dans les entrepôts de Cho Lon, l''enclave chinoise de Saigon. Le négoce régional était tenu depuis toujours par les Chinois, et le négoce international, par l''inévitable maison Denis Frères. " Après 1975, *** Bay, sur les 70 000 mètres carrés que m''avaient laissés mes parents, l''Etat m''en a repris 40 000. Et il nous a subitement fallu vendre notre riz à prix fixe aux fermes d''Etat. " En 1989, il a récupéré ses terres, et les prix ont été libérés. " Maintenant, poursuit-il, je vends à qui je veux et ça a tout changé. Cette motivation nous a encouragés à travailler davantage nos terres. " Il affiche trois récoltes par an et un revenu de 8 000 dollars. Dont acte: en 2003, le Vietnam est redevenu le 2e exportateur mondial de riz avec 4,2 millions de tonnes, derrière l''intouchable Thaïlande. Certes, en 2004, la sécheresse qui touche les rizières proches de la frontière cambodgienne promet une baisse de 11% de la récolte. Là-bas, on attend les pluies. D''ailleurs, dans le delta, les éleveurs de crevettes attendent également que ça sauce.
    De l''autre côté du Mékong, à 10 kilomètres de Can Tho - capitale du delta - le biologiste Philippe Serène, 62 ans, né à Saigon, s''amuse " à faire le poissonnier ". Son père, Raoul, était un compagnon de Charcot sur le Pourquoi pas? et ce dernier l''avait vivement encouragé à venir en Indochine, en 1931: il y dirigera l''Institut océanographique de Nha Trang. " La France, *** Philippe, c''était aussi ça! L''institut Pasteur! L''Institut du radium! La poste de Saigon! L''Ecole française d''Extrême-Orient! " En 1954, Philippe était chez les curés à Dalat: " Quand ils nous ont annoncé la chute de Dien Bien Phu, j''avais 12 ans et j''avoue que ça m''est largement passé au-dessus de la tête. Avec le recul, on peut peut-être évoquer les conneries monumentales du haut commandement, non? " Sa femme, Dominique, elle, est née à Hanoi: ses parents travaillaient pour les Distilleries de l''Indochine. Après avoir sillonné la planète, ils sont revenus sur les rives de leur enfance. " C''est notre pays, ici ", chantent-ils d''une seule voix.
    Les Vietnamiens sont des génies de l''adaptation
    A partir de 1991, Philippe Serène a créé de toutes pièces trois belles usines de production d''alimentation du bétail à Bien Hoa, Haiphong et Can Tho pour le compte des Potasses d''Alsace. Depuis 2002, il joue avec ses 13 " cages flottantes " sur le Mékong, où il est l''un des rares à élever du tilapia rose - 120 tonnes de poisson par an - et à se passionner pour la reproduction génétique et l''amélioration de la race. De pareilles cages, il y en a 6 000 dans le delta, et on y relève chaque année 250 000 tonnes de poissons-chats. En 2003, année de la Chèvre, le poisson-chat a fait des siennes: les Américains ont accusé les autorités vietnamiennes de le subventionner et de pratiquer le dumping à l''exportation. " Ce sont des foutaises! hurle Philippe. Les producteurs du Mississippi en ont profité pour augmenter leurs prix, mais ils vont l''avoir dans l''os. En effet, qui achète le poisson-chat aux Etats-Unis? Le million de Viet-Kieus. Et ils préfèrent payer un peu plus cher celui du Vietnam que celui du Mississippi, qui pue la vase! "
    En 2004, année du Singe, la crevette fait également parler d''elle. Même accusation: dumping. Cela touche 30 000 petites fermes d''élevage, 200 000 tonnes de crevettes et un score de 500 millions de dollars à l''exportation. " Là encore, s''emporte notre biologiste, c''est n''importe quoi! Cela ***, les Vietnamiens sont des génies de l''adaptation: ils ont déjà d''autres clients. De plus, parmi les très gros armateurs américains, vous avez des Viet-Kieus qui ont ouvert des fermes d''élevage au Vietnam. Et qui attaquent en justice les Etats-Unis. On va bien se marrer! " Là où ça rigole un peu moins, c''est dans l''industrie forestière. Direction: les Terres rouges, marchepied des hauts plateaux.
    Le 7 mai, dans la province de Binh Phuoc, Tran Van Phuoc, 85 ans, fumera ses deux paquets de Binh Duong et, en évoquant les trois petites fermes françaises de Phu Rieng, de Da Kia et de Thuan Loi, qui remontent à 1910, se dira: " Avant 1954, c''était l''enfer vert. " Si l''ancienne " usine à latex " de Michelin est à Dau Tien, à 120 kilomètres à l''ouest, si les plantations des Terres- Rouges du comte de Beaumont resteront à jamais emblématiques de l''hévéa, celles-ci appartenaient aux Caoutchoucs d''Extrême-Orient. C''est le botaniste Pierre qui fera venir en Indochine les premières graines d''hévéa, en 1877; les premières plantations datent de 1898; mais le début du boom, ce sera la fin des années 1910, avec le décollage de l''industrie automobile. " Je suis arrivé ici en 1939, *** le vieux Phuoc, au moment où on arrachait les hévéas en bout de course pour replanter. Pour aller chercher les racines, on avait nos mains et nos couteaux. Treize heures par jour. C''étaient les travaux forcés. " Les plantations étaient gardées par la Légion. Le Vietminh était très actif dans la région. Phuoc s''en souvient plutôt bien: il était leur agent de liaison. " Après 1954, poursuit-il, la mentalité des planteurs français a changé. Il valait mieux, sinon tous les saigneurs d''hévéas seraient partis rejoindre le maquis. " Les bâtiments et les usines n''existent plus. " Les Américains, précise l''ancien, y voyaient des repaires du Vietcong. Je suis bien placé pour vous le confirmer. Bref, ils ont tout bombardé. Les derniers Français sont partis en 1975. Ensuite... "
    Un combat épuisant contre la nature
    La suite se joue derrière le carrefour du Français-Mort - le préfet Morere, qui s''est fait ouvrir le crâne à coups de marteau, en 1933, par deux saigneurs d''hévéas - où siège la compagnie d''Etat. Son directeur, Vo Manh Sam, lance deux chiffres: " A l''époque française, l''hévéa, ici, occupait moins de 2 000 hectares. Aujourd''hui, c''est 18 000 hectares. Cela correspond aux investissements faits avec les prêts soviétiques dans les années 1970 et 1980. " Sur la question, à Hanoi, le Pr Le Dang n''y va pas avec le dos de la cuillère: " De 1978 à 1990, pendant la période soviétique, le Vietnam a investi 1,5 milliard de dollars dans l''hévéa. En 2003, nous avons exporté notre latex en Chine et aux Etats-Unis pour 380 millions de dollars. La même année, nous avons exporté pour 320 millions de dollars de noix de cajou, dont la province de Binh Phuoc est le paradis. Combien avons-nous investi dans la noix de cajou? Pas un penny. On peut donc parler d''une erreur dans l''hévéa... "
    En remontant vers les hauts plateaux, on accède au café, au poivre. Et à l''armée. La mise en valeur des terres, avec des populations venues du Nord, s''est accélérée un tantinet au détriment des ethnies Jaraï, Ede et Bahnar: ça a pété en 2001, avec une mise au pas musclée; et ça vient de repéter il y a trois semaines. Le Vietnam est le 1er exportateur mondial de poivre devant l''Indonésie. Et le 2e producteur mondial de café derrière le Brésil. Dans un combat épuisant contre la nature, les premiers planteurs furent les Français. La geste retiendra le nom des frères Guillaume: arrivés en 1888, ils seront, en 1898, à la tête d''une plantation de 200 000 caféiers. De nos jours, à Buon Ma Thuot, la Mecque du café, si vous voyez un Français tester les fèves et les planteurs, c''est celui qu''on appelle " le Gringo ": Francis Renaud, 49 ans, un des gros acheteurs de café pour le compte d''un groupe suisse. Ce sinologue et juriste de formation, qui semble échappé de Jarai, le roman de Loup Durand, n''est peut-être pas là tout à fait par hasard.
    Du collectivisme à la libre concurrence Son grand-père est arrivé à Hanoi en 1920 comme médecin militaire de la Coloniale. " En 1940, ***-il avec un doux sourire, il a refusé de prêter allégeance à Pétain et on l''a radié de l''armée. " Le père de Francis et ses oncles sont tous nés ici. Son grand-père est ensuite devenu médecin de campagne en Bourgogne: " Pendant les vacances, raconte Francis, j''allais dans sa maison, où il y avait la "chambre Indochine": bonnets de mandarin, pipes à opium, peaux de tigre. J''ai rêvé, et ce mystère, je l''ai éprouvé tout de suite en arrivant ici. " Il "uvre dans le café depuis dix ans. En 1994, c''était 100 000 hectares et 50 000 tonnes. " Le coup de rein, précise-t-il, s''est produit en 1997-1998. A l''heure actuelle, c''est 800 000 hectares et 500 000 tonnes. " Et comment se présente la prochaine récolte? " Très bonne. " Son téléphone est branché en permanence sur la Bourse de Londres, qui cote le robusta. Et, ici, en gros, on ne fait que du robusta. Depuis l''an dernier, les cours ont fait du yo-yo. " Le problème, sourit Francis Renaud, c''est le Brésil, qui est en surproduction. Ce n''est pas le Vietnam. Et on a assez reproché à ce pays, à juste titre, son collectivisme pour lui reprocher maintenant de jouer la libre concurrence. " Le mot est lâché. S''il est facile de privatiser la crevette et le café, qu''en est-il du reste?
    Le 7 mai, à Hanoi, au septième étage de l''hôtel Métropole, les quatre avocats du cabinet Gide, Loyrette et Nouel ne seront que trois. Résident depuis 1993, Nicolas Audier, 42 ans, flânera, à Paris, du côté des Invalides et de la cérémonie du 50e anniversaire de Dien Bien Phu. " Pas par nostalgie, prévient-il. Mais j''ai des attaches sentimentales avec le Vietnam. " Son grand-père maternel, Louis, s''est posé en Cochinchine en 1919: ce pilote prenait les bateaux arrivés au cap Saint-Jacques (Vung Tau) et leur faisait remonter la rivière Saigon. Puis il a développé une plantation d''hévéas, à Bien Hoa. Son grand-oncle, lui, a ouvert une plantation de café à Buon Ma Thuot - avant de se faire ouvrir le ventre en 1944. Son oncle, enfin, est arrivé en 1946 pour commander un escadron de marsouins: il a sauté sur une mine en 1947. " Mon grand-père Louis, évoque Nicolas, est rentré en France en 1954: il était de ceux qui étaient pour l''indépendance... Moi, quand j''avais 10 ans, il me racontait des histoires folles. Et je rêvais de pirates en mer de Chine, de buffles d''eau et des tripots du Grand Monde, à Cho Lon... " Quand il est arrivé et qu''on lui a *** que les avocats dépendaient du ministère du Commerce, il est redescendu sur terre. Ce n''est que depuis 1996 que le ministère de tutelle est celui de la Justice: " Le mot avocat, ***-il, n''avait aucun sens pour eux. Il a fallu expliquer que nous ne sommes pas des commerçants. Que nos règles d''éthique ne sont pas les mêmes. Que le secret professionnel est la base de ce métier. Et qu''il convient d''entretenir des rapports confraternels avec l''avocat de la partie adverse. "
    Nicolas Audier fait partie de ceux qui ont formé une cinquantaine d''avocats vietnamiens (" de très bon niveau ") à ce jour. Et qui sont consultés sur les projets de loi. " La loi de 1992 sur la création d''une entreprise privée, souligne-t-il, était mal fichue. Celle de 2000 l''a corrigée. Résultat, on est passé de 20 000 à 120 000 entreprises privées. Avec près de 2 milliards de dollars, le montant annuel de leurs investissements dépasse celui des investisseurs étrangers. " Quant aux privatisations, il y avait encore 12 000 entreprises d''Etat en 1993; en 2004, il en reste 5 600. Le cabinet d''Audier est d''ailleurs chargé par les ministères d''en faire basculer un bon nombre en sociétés par actions.
    Les comptabilités remontant à l''âge de pierre et la transparence restant encore à l''état de concept, ça doit être du boulot. Par ailleurs, la corruption dans les ministères, dénoncée par le Premier ministre lui-même - on fusille une tête de temps à autre - et le système des enveloppes, qui vérole l''administration à tous les étages, constituent un chantier majeur. De plus, jusqu''où privatiser l''économie? " La France peut être le modèle, suggère Nicolas Audier. Je vous rappelle qu''en France il y a encore 1 000 entreprises d''Etat dans des secteurs présumés stratégiques. " Une chose est sûre: l''Etat contrôlera le pétrole. Depuis 2001, pour le compte de Petro Vietnam, Nicolas et ses confrères planchent sur une émission d''obligations de 500 millions de dollars sur le Stock Exchange de New York. Une première, prévue pour 2005. " Ce pays, prophétise-t-il, a pour vocation de redevenir ce qu''il n''aurait jamais dû cessé d''être: un pays riche. " Et de déplorer: " C''est bien beau, la Chine. Mais l''Asean, ça représente quand même 600 millions d''habitants, une main-d''"uvre exceptionnelle et très bon marché. Les investisseurs français sont frileux. Quand le Vietnam sera mature et qu''ils se réveilleront, ce sera peut-être trop tard. "
    Le pari du Vietnam contre la Chine
    Le 7 mai, Jacques Rostaing, 50 ans, garera sa voiture sur l''ancienne base américaine de Bien Hoa, métamorphosée en zone industrielle. Il sera encerclé par des Taïwanais, des Coréens, des Japonais. Bref, par les plus gros investisseurs étrangers au Vietnam. Les trois provinces de Saigon, de Bien Hoa et de Binh Duong forment le triangle d''or du textile. " Il y a encore neuf ans, commente Jacques Rostaing, ce pays ne figurait dans aucun classement dans ce secteur. A ce jour, il est devenu le 3e exportateur mondial de chaussures. Et le 9e exportateur de vêtements. " La maison Rostaing, qui est implantée dans les Bouches-du-Rhône, fait dans le gant depuis 1960. Auparavant, elle était dans la tannerie depuis 1789. " Mon père, ***-il, m''a appelé en 1993. ?a allait mal et on allait fermer. Je suis alors venu ici pour voir. " Il a vu. Et il a investi les 160 000 dollars de la dernière chance, embauché 30 Vietnamiens et ouvert une usine. Aujourd''hui, il a trois usines, 350 Vietnamiens à son service, qu''il paie 700 dollars par an (" plus les repas ") pour huit heures de travail quotidien, et vient d''afficher, en 2003, un bénéfice de 1 million de dollars. " Et nous avons toujours le même nombre de salariés à la maison mère, précise Jacques Rostaing. Seulement, ils ne fabriquent plus: ils s''occupent du management. " Et, comme le textile, au Vietnam, est une industrie de transformation - on importe le tissu, la laine, le cuir - il réinvestit tout le paquet et se prépare à ouvrir une tannerie: " C''est émouvant, ***-il, car c''est revenir à notre métier d''origine. "
  2. babydollvn

    babydollvn Thành viên mới

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    S''il en est un qui défend le pari du Vietnam contre la Chine, c''est bien lui. A ses yeux, les pays d''Asie - pensez à Taïwan - répartissent leurs investissements entre Chine et Vietnam pour se prémunir contre d''éventuels risques politiques. " Et puis, insiste-t-il, la Chine est devenue un aspirateur à matières premières, et ça fait grimper les coûts. De plus, la qualité de la main-d''"uvre au Vietnam est absolument remarquable. Enfin, dans les ports, vous avez des départs de conteneurs tous les jours. " Et de conclure: " La présence des investisseurs français en Asie du Sud-Est est indigente. Mais, pour moi, c''est ici que ça se passe. "
    Le 7 mai, pour Nguyen Thi Xuan Phuong, alias " Tata Phuong ", 74 ans, ça se passera au 47 de la rue Dong Khoi. Cette rue emblématique des premiers battements de c"ur de Saigon, avec son insubmersible Continental (1880) - une tendre pensée pour la famille Franchini et tous les fantômes de leur hôtel, d''André Malraux au Gros Lulu (Lucien Bodard) - s''appelait donc Catinat, du nom du navire de l''amiral Rigault de Genouilly, qui bombarda Tourane (Da Nang) en septembre 1858 et prit d''assaut la citadelle de Saigon en février 1859. Ce 7 mai 2004, Tata Phuong se reverra cinquante ans en arrière, dans le Nord, au fond d''une grotte de la forêt de Ban Thi, où elle composait un journal, Le Riz. Ecoutez-la: " Pareille à celle d''un commentateur de foot brésilien, une voix s''est mise à hurler dans un poste à galène: '''' ?a y est! ?a y est! Nous avons vaincu à Dien Bien Phuuuuuuu...'''' Et j''ai alors pensé à ma fille, qui, enfin, allait pouvoir aller à l''école à la lumière du jour. " Comment cette fille d''une grande famille de lettrés, francophone à mort, élevée au couvent des Oiseaux de Dalat, rejoignit les jungles du Vietminh en 1946, puis deviendra médecin et correspondante de guerre, elle l''a raconté dans un livre épatant, Ao Dai (1). Mais la suite n''en est pas moins hallucinante. En 1986, Tata se retrouve à la retraite, avec une pension annuelle de 20 dollars. " J''ai estimé, ***-elle, que j''avais suffisamment donné de ma vie à la collectivité. Que le moment était venu d''exister pour moi. J''ai traversé trop de misère, trop de pénuries. Et j''en ai eu marre. Je n''avais plus qu''une idée fixe: briser ce cercle de fer. "
    Elle part pour Paris, chez son oncle, où elle fait ses " humanités dans les arcanes de l''art et du tourisme ". Retourne à Saigon. Avec son fils, qui conduit une Volga pourrie, elle essaie d''alpaguer les quelques touristes français qui débarquent à l''aéroport. Avec ses trois sous, elle achète une trentaine de toiles des peintres du Nord - les meilleurs, les seuls - et organise une expo-vente à Paris, à la mairie du Ier arrondissement, où, " à ma grande surprise, les gens sont venus et ont acheté ". En 1975, l''ex-rue Catinat n''était qu''un ramassis de claques, de bars à putes, de salons de massage avec happy end. En 1986, c''était un cimetière. Pas d''éclairage. Maisons délabrées. L''actuel passage piéton de Nguyen Van Troi était un terrain vague plutôt mal famé. En 2004, la rue Dong Khoi explose de couleurs, de boutiques, de vie. L''an dernier, en dépit du Sras, plus de 2,5 millions de touristes étrangers ont laissé 1,5 milliard de dollars aux guichets du Vietnam. A l''horizon 2010, on table sur 6 millions de visiteurs et 4,5 milliards de dollars. Et Tata Phuong, elle, avec son stock de 3 000 toiles - les maîtres du Nord: Do Xuan Doan, Nguyen Van Hai, Pham Hoang Anh - est la plus grande marchande d''art de ce pays.
    Poulo Condor, " îles de l''expiation "
    Quant à son autre société, qui démarra avec une Volga, elle s''est spécialisée dans le tourisme de luxe. Exemple: les golfeurs. " Quand ils viennent pour les sept tournois de Saigon, de Dalat et de Hanoi, *** Tata, nous nous occupons des familles. " Tombeaux des rois. Col des Nuages. Baie d''Along. Les classiques. Mais son coup de génie est ailleurs, à 120 miles au sud du cap Saint-Jacques: l''archipel sauvage et paradisiaque de Con Dao, que les Français avaient baptisé Poulo Condor. Les " îles de l''expiation ". Le bagne.
    Le 2 mai, les premiers vols décolleront de Saigon et se poseront à Con Dao. La vieille piste pour hélicoptères a été réaménagée, en 2003, pour recevoir des AN 38 à 26 places. En 2002, ce paysage, avec son parc naturel, ses forêts, sa faune, ses mangroves, ses criques, ses coraux, sa pointe aux Requins et ses geôles, a été retenu comme l''un des 10 sites majeurs du tourisme national. Cette année-là, on a construit une belle route de 10 kilomètres, qui relie l''aéroport au front de mer. En 2004, on laboure l''infrastructure - électricité, eau potable, routes - dans cet univers de rêve où il n''y a personne encore, ou presque. En 1986, quand Tata Phuong accompagne une délégation d''anciens détenus, " il n''y avait encore qu''un bateau par mois, plus de route, et pour pénétrer dans les vieilles maisons françaises, dont les toits étaient scalpés et qui s''écroulaient, envahies par la nature et les serpents, il fallait des machettes ". Elle aura le coup de c"ur pour la villa d''un médecin bâtie en 1929 - " l''année de ma naissance " - louera la moitié du front de mer, se livrera à des recherches sur cette villa dans les archives de Hanoi, fera refaire à l''identique les tuiles lyonnaises d''origine par des restaurateurs de pagodes et ouvrira une guest-house à l''ancienne, toute simple. Puis elle démontera deux maisons sur pilotis des forêts du pays thaï et les fera remonter à Con Dao, " afin qu''elles puissent voir la mer ". A cette heure, Tata Phuong restaure quatre villas françaises et fait construire sept maisons typiquement vietnamiennes. " Je mets tout ce que je gagne là-dedans, ***-elle. Quand j''en aurai fini, cela m''aura coûté un million de dollars... " Derrière les maisons de Tata, les bagnes. L''amiral Bonnard, qui fit occuper les îles le 28 novembre 1861, construit le bagne no 1 en 1862 et le confie au lieutenant de vaisseau Roussel. Le no 2 date de 1916; les nos 3 et 4, de 1925. Au départ, le bagne était réservé aux prisonniers de droit commun. Mais, très vite, on y enverra les lettrés qui protestent contre la fiscalité oppressante des Français. Puis viendront les nationalistes, suivis par les agents formés à Moscou, à Shanghai, à Canton. Dans les années 1930, le no 1 était réservé aux détenus politiques, mais il fallait les séparer: d''un côté, les communistes, de l''autre, les trotskistes et les nationalistes. Dans le no 2, c''était l''enfer. Un ramassis de tueurs et de vicelards, cornaqués par le pire de l''espèce: Kamchhay, *** " l''Eléphant ", un métis cambodgien-malais. Envoyé au bagne, Bay Vien, l''anh chi, le caïd, le chef des Binh Xuyen, la pègre de Cho Lon, lui fera sa fête. Et l''incroyable Bay Vien s''évadera par la mer en 1940 - année de l''apparition des cages à tigres - pour finir maître des jeux au Grand Monde et général en chef de l''empereur Bao Dai, à qui il apportait les valises de billets dans sa résidence de Dalat. Ah, quelle belle époque!
    L''enfer est redevenu un paradis
    A l''autre bout de l''île, les trois autres camps bâtis et dirigés par les Sud-Vietnamiens - " conseillés " par les experts américains - racontent la suite. Pour une analyse comparative, Pham Quang Hong, 78 ans, a le parcours " idéal ": un premier séjour entre 1950 et 1954; un autre entre 1959 et 1973. " Ce n''est pas parce que vous êtes français, attaque-t-il, mais je dois dire que, quand je suis arrivé en 1950, les cages à tigres étaient fermées, la nourriture était correcte et nous avions une relative liberté. " Il ajoute: " J''étais chef de la propagande au no 1 et je me suis fait attraper à distribuer des tracts. J''ai été convoqué par le directeur de la police. Il m''a demandé d''où je les sortais. Je lui ai *** que je les avais trouvés près d''un arbre. Il a levé les yeux au ciel, et il ne m''est rien arrivé. Sous la période américaine, je serais déjà mort et mes compagnons de dortoir auraient été torturés. A cette époque, on avait rouvert les cages à tigres. Et nous étions frappés tous les jours. "
    Ainsi, l''enfer est redevenu un paradis. D''un vétéran du Parti à une doan nham entreprenante, subtile et pleine de goût, de Pham Quang Hong à Tata Phuong, c''est une même génération et deux Vietnam, deux états d''esprit symétriques. Comment les anciennes camarades de lutte de Tata jugent-elles son parcours? " La critique n''est pas frontale, ***-elle. Mais ce sont des suggestions: "Une grand-mère, c''est fait pour s''occuper de ses petits-enfants à la maison...'''' Moi, je leur réponds qu''il y a deux façons de s''occuper de ses petits-enfants. Et, la mienne, c''est de les envoyer en Australie et aux Etats-Unis pour étudier à l''université. "
  3. taminh

    taminh Thành viên rất tích cực

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    30/05/2002
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    hic em ơi, lần sau gửi dần dần từng ít 1thôidịch cho nó dễ hic riêng khoản tape lại thôi cũng đã ngại rồi. hơn nữa bây giờ là thời điểm mọi người đang thi, nên có thể chờ 1 thời gian được ko để mọi người thi xong. khi đó mọi người rỗi rãi thì có thể ai đó sẽ dịch giúp em
    vậy nhé ai rỗi thì dịch giúp em ý nhé
  4. vanityfair

    vanityfair Thành viên mới

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    Mọi người ơi....... có ai biết Nhà tuởng niệm Bác Hồ ở Paris nó nằm ở đâu không chỉ mình với.
    Cám ơn mọi người trước
  5. khunglonggai

    khunglonggai Thành viên mới

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    Làm gì có nhà tưỏng niệm bác Hồ nhỉ Chỉ có cái n°9 impasse Compoint -75017 Paris là ngôi nhà mà bác đã từng sống và làm việc khi ở Paris thôi
  6. sskkb

    sskkb Thành viên rất tích cực

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    07/05/2002
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    cho mình hỏi giùm ở HN dò đài Pháp trên radio theo kênh nào nhỉ, tần số bao nhiêu ? Mình dò bét nhè toàn đài của Tàu với Mẽo thôi.
    Merci bcp.
  7. zem121

    zem121 Thành viên mới

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    02/03/2004
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    theo mình biết thì không có đâu , bạn chịu khó xem các bản tin của VTV ý
  8. crape_myrtle

    crape_myrtle Thành viên mới

    Tham gia ngày:
    18/05/2004
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    Chả bù cho bên này, dò đâu cũng thấy tiếng Pháp ko hà Lâu quá rùi không được nghe đài tiếng Việt Ở nhà mình hay nghe radio lém
  9. hoso112001

    hoso112001 Thành viên mới

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    lên mạng mà tìm mà nghe, thiếu gì??
  10. crape_myrtle

    crape_myrtle Thành viên mới

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    18/05/2004
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    Yeah cám ơn bạn nhiều. Ko bít mới phải hỏi mọi người chớ Mà bạn đã giúp thì giúp cho chót luôn, mạng là ở chỗ nào có thể nghe được vậy, mình muốn tìm nghe radio của Thành Phố á , í quên phải nói rõ là thành phố Hồ Chí Minh hi hi
    Ai biết làm ơn chỉ dùm luôn nha

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