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un souffle énorme vient de balayer près de la moitié de Toulouse

Chủ đề trong 'Pháp (Club de Francais)' bởi despi, 24/09/2001.

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  1. despi

    despi Thành viên rất tích cực

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    29/04/2001
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    un souffle énorme vient de balayer près de la moitié de Toulouse

    Du "syndrome de Manhattan" la peur d'un nuage toxique : une journe d'angoisse dans la ville

    . LE MONDE | 22.09.01 | 15h18


    REPORTAGE : Il est 10 h 15, un souffle norme vient de balayer prs de la moiti de Toulouse


    TOULOUSE de notre correspondant

    Personne n'a entendu les trois coups de sirne prvus par le plan d'alerte, mais toute l'agglomration a trembl au moment de l'explosion. L'picentre de cette terrible secousse que de nombreux Toulousains ont compar un tremblement de terre se trouve entre la Garonne et le priphrique, dans l'usine d'engrais chimique AZF, la sortie Sud de la ville. Mais l'exception des quelque deux cents employs qui se trouvaient sur le site en ce vendredi matin, personne ne le sait encore.

    A 10 h 15, heure ó les magasins ont tout juste ouvert leurs portes, un souffle norme a balay prs de la moiti de Toulouse, brisant vitres et vitrines, emportant les tuiles et roulant les tơles. Les gens qui sortent en catastrophe des boutiques et des immeubles pour retrouver des rues jonches de dbris se regardent, hbts. Tous pensent qu'une bombe vient d'exploser proximit. Les yeux se tournent vers le ciel, la recherche de fume. Place Saint-tienne, une femme choque se rfugie dans un salon de th. Elle a reu dans le dos des clats de la vitre de son bureau, la prfecture. Un camion de pompiers arrive devant le magasin Marks & Spencer. Un peu partout, on tablit des primtres de scurit avec des rubans de Scotch autour des vitrines en miettes. Les rseaux de tlphone portable sont saturs, des petits attroupements se forment la recherche d'informations. Chacun pense avoir localis la cible : "C'est la chambre de commerce, la prfecture, le magasin Tati du centre commercial Saint-Georges..."D'autres affirment que des explosions ont aussi touch les communes priphriques, Labge, Portet, etc. Les pompiers eux-mmes ne comprennent pas ce qui se passe. "Allez voir du cơt de la voie ferre."

    Trs vite, une vidence s'impose : cette multiplicit d'explosions ne peut tre que le fruit d'une politique d'attentats concerte. Toulouse est saisie par le syndrome de Manhattan. C'est par la radio que la vrit commence merger : "C'est l'usine qui a saut, la Poudrerie". Dans les premires minutes d'affolement gnral, la confusion s'est brivement tablie entre AZF et l'usine voisine de la Socit nationale des poudres et explosifs (SNPE). Les dirigeants de l'entreprise, qui produit notamment le carburant de la fuse Ariane, seront contraints de dmentir : la source de l'explosion ne provient pas de leur site et l'incendie ne s'est heureusement pas propag ses stocks de produits chimiques, dont le trs redout phosgne, qui hante tant l'esprit des riverains. Mais la plupart des Toulousains ne font gure la distinction entre les installations des trois grandes entreprises chimiques, dont les chemines et les canalisations s'enchevtrent sous le pont du priphrique que l'on appelle toujours "pont de l'Onia", en souvenir du temps ó l'usine AZF appartenait l'Office national industriel de l'azote. C'tait au sortir de la premire guerre mondiale, quand la SNPE tait tout simplement "la Poudrerie". Dans l'esprit de tous, l'endroit est rest une poudrire. Elle aurait donc fini par exploser...

    Certains jurent qu'un avion s'est crash sur la zone. Survole quotidiennement par les appareils qui atterrissent l'ắroport de Toulouse-Blagnac, la plate-forme chimique sud est rgulirement dsigne comme le vritable point sensible de la ville des Airbus. Une odeur d'ammoniac se rpand sur la ville. L'affolement gagne.

    MASQUES EN PAPIER

    Dans les rues du centre-ville, on commence distribuer des masques de chirurgien en papier. Ceux qui n'en ont pas se couvrent le nez et la bouche d'un mouchoir, ou remontent leur T-shirt sur leur visage. Masqu et casqu, des lunettes sur le nez, un jeune Toulousain d'origine anglaise dmarre son scooter : "Je quitte Toulouse pour quelques jours, la pollution arrive." Les rues se vident de leurs pitons, les avenues et les boulevards se remplissent de voitures. Tout le monde veut fuir, rcuprer les enfants, prendre des nouvelles de la famille. Crises de nerfs et de pleurs dans les bouchons, au milieu des hurlements des sirnes de police, des camions de pompiers et des ambulances. Le prfet intervient la radio pour recommander aux habitants de rester confins chez eux, en fermant portes et fentres. Sur le pont Neuf, on peut apercevoir la grande tour rouge et blanc d'AZF qui est reste debout. Dans l'horizon laiteux, ni flammes ni panache spectaculaire de fume noire, mais un nuage opaque qui semble s'loigner vers le quartier du Mirail. Des badauds l'affirment encore : "C'est un attentat". Un jeune homme qui a braqu la lunette panoramique du pont vers l'usine rtorque, agac : "On n'en sait rien. Il faut se taire quand on ne sait pas." L'information sur ce qui s'est rellement pass fait encore cruellement dfaut. Sur l'ỵle du Ramier, un groupe de jeunes s'est rassembl autour d'une voiture gare sur le parking de la piscine, toutes portes ouvertes, pour couter France Info.

    Les ouvriers de la SNPE arrivent pied, en bleu de travail. Beaucoup portent leur masque gaz en bandoulire. Certains sont ensanglants, mais suffisamment valides pour marcher jusqu' la pelouse de la piscine, ó un poste de secours est organis leur intention. Des infirmires et des secouristes bnvoles leur servent des bouteilles d'eau, les rideaux de la salle Jean-Mermoz servent de couvertures pour les blesss, certains sont placs sous oxygne, mais aucun mdecin n'est prsent sur le site. Il n'y en aura pas pendant plus d'une heure, malgr les demandes ritres des pompiers. Tous les secours sont mobiliss sur le site d'AZF, sur la rive gauche de la Garonne. Un poste mdical avanc a t tabli dans un centre de rducation du boulevard Dodat-de-Sverac. On y soigne de nombreux lves du lyce professionnel Gallini, situ quelques centaines de mtres de l'usine. La tte bande, une couverture sur les paules, un adolescent demande une cigarette.

    NORME CRATRE

    Une premire liste de blesss est affiche. Plus on s'approche de l'picentre du drame, plus la ville ressemble un champ de bataille. Sur la route d'Espagne coupe la circulation, les vhicules en stationnement ont les tơles dfonces comme par une barre de fer. Tout est recouvert d'une paisse poussire bruntre. Sous le pont du priphrique, le magasin Darty est moiti dtruit. En face, le garage Speedy est compltement effondr. De l'autre cơt du pont, les hangars de la Semvat, la socit des bus toulousains, offrent le mme spectacle de dsolation.

    Depuis l'entre de l'usine AZF, on ne distingue plus qu'une alle de btiments en ruines et de poutrelles tordues. La chemise blanche tache de sang, le directeur adjoint de l'usine, Ren Maillot, tente de dissuader les journalistes d'aller plus loin. "Vous ne pouvez pas rester l, il y a encore du gaz qui s'chappe". Il est prs de 14 heures. Durant toute l'aprs-midi, les visites de personnalits se succderont devant cette entre : Lionel Jospin, Jacques Chirac, etc.

    Derrire l'enceinte de l'usine dvaste, il y a un norme cratre de plus de 20 mtres de profondeur. A la place, se dressaient deux tours-chemines.

    Stphane Thpot









    Despair is not Hopeless!​

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